"Faut-il mutiler des hommes pour leur donner une perfection qu'il n'avait pas en naissant ?" (Sara Goudar). Pendant deux siècles, l'histoire des castrats s'est inscrite dans celle de la création musicale européenne, et particulièrement italienne, de la fin de la renaissance à celle de l'âge baroque. Beaucoup de villes de la péninsule furent concernées, formèrent des castrats ou tentèrent de les attirer dans leurs cours, pour les plus célèbres d'entre eux, en raison de leur virtuosité inégalable. Les castrats furent les ambassadeurs de la culture musicale européenne. Naples, forte de ses quatre "conservatoires", fut une véritable "pépinière" de castrats. Grâce à la création précoce en 1737 du théâtre San Carlo - avant la Scala de Milan et la Fenice de Venise -, connu dans toute l'Europe, elle entretint avec la musique une relation exceptionnelle, très bien chroniquée par Patrick Barbier dans son "Histoire des castrats", dont la lecture m'a donné l'envie, à l'approche de la fête de la musique, de rassembler quelques écrits en écho à une période de création musicale et vocale foisonnante. Naples occupe donc une belle place dans cette littérature aux sonorités lyriques et religieuses, mais pas seulement. Biographies de musiciens, romans historiques, mémoires, récits de voyages, essais sur l'opéra, la musique et la voix. Une sélection d'humeur baroque et napolitaine pour faire revivre des voix disparues. Aux lecteurs mélomanes, amoureux de l'Italie, de la musique et du chant.