A la découverte du viaduc de Millau

L'entrée dans le livre se fait par les préparatifs d'un voyage familial, en voiture, vers le Sud de la France. Arrivés au pied du viaduc de Millau, les enfants, Malou et Lulu rencontrent des animaux typiques de la faune du Larzac, qui vont leur expliquer la construction de l'édifice et les enjeux d'un tel projet.

La démarche de mélanger fiction et éléments techniques ou biologiques est une tendance très ancienne qui considère que pour intéresser les enfants à des sujets scientifiques, il faut passer par des histoires de fiction.

Même approche pour les animaux, anthropomorphisés pour renforcer la proximité avec le lecteur. Ce sont eux qui vont raconter les réalités scientifiques et historiques de la construction de l'ouvrage.

« A la découverte du viaduc de Millau » se place bien dans cette approche et en cela de jeunes lecteurs pourront être accrochés.

Les illustrations sont colorées, les teintes saturées, agréables à lire.

Les animaux ont une bonne « bouille » mais leur image est parfois trop volumineuse au détriment du viaduc. Les enfants ont plutôt un visage de vieillards que de bambins.

L'avancement des travaux au fil des pages est très bien rendu avec des légendes précises, le vocabulaire propre au viaduc est expliqué.

Les textes d'une longueur raisonnable sont écrits en police un peu grande ce qui accroit la lisibilité.

L'hétérogénéité des éléments représentés sur une page permet cette lecture balayage spécifique aux documentaires.

L'avant-dernière page est particulièrement réussie avec un croquis de l'ensemble du viaduc.

Les photographies mises en fin d'ouvrage permettent de voir la réalité et de sortir de la fiction un peu omniprésente.

L'aspect ludique n'est pas oublié puisque on trouve deux jeux d'observation dont un « retrouver dans quelle grande image se cachent ces vignettes» n'apporte rien de plus au documentaire.

On ressent à travers le livre, tout le travail de recherche, de réflexion nécessaire à son élaboration. Cependant, le viaduc est un peu noyé dans les fictions et l'aspect purement technique n'est pas mis en valeur.

Les P'tits Chouettalire (CM2), filles et garçons, ont apprécié les explications techniques, (seulement deux connaissaient le viaduc pour l'avoir emprunté), les plans, la chronologie de la construction, les photos mais ont trouvé que l'approche et l'histoire étaient pour les petits.

Le prix de l'album est très raisonnable.

Extrait :

Le milan royal, se presse d'ajouter : « Et bien moi, pour la première fois de ma vie, je croisais des ouvriers à une hauteur jamais atteinte en pareil lieu. Accrochés aux piles, assis aux commandes de leurs grues…, je n'en croyais pas mes yeux ! »

« Les coffreurs s'activaient pour que les piles s'élèvent le plus vite possible. La plus haute pile, que tout le monde nomme désormais : la P2, a fini par atteindre 245 mètres.»
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