Chers Boris, Cathy et François,
Toi Cathy ta place entre tes deux hommes.
François, merci pour ce partage intime et universel aussi, car la douleur partagée fait grandir chacun de nous. Cependant elle ne nous préserve en rien de l'inacceptable : la perte d'un enfant.
Toi Boris, je ne t'ai pas connu. Tu as exactement 29 jours de plus que mon fils Hugo. Vous êtes nés en 1990.
Boris je te connais à travers tes écrits, talentueux et érudits, je ne les ai pas terminés ni chroniqués car ton univers est loin du mien et me demande plus d'effort...Mais j'ai eu plaisir à te lire.
Je te découvre à travers les publications de ton papa. Je t'ai découvert dans une interview qu'il a publié.
Dans celle-ci ta lucidité sur le monde, argumentée avec intelligence et pugnacité (tu n'as cédé en rien sur les questions qui t'étaient posées) m'a fait penser que cette lucidité a fait de toi un être « Intranquille »et que cet état devait être bien difficile à gérer.
Tu as décidé le 31 août 2015 de te transformer d'étoile terrestre à étoile céleste.
Ton regard est celui de ton papa, profond, mais chez toi « jusqu'au boutiste », ton sourire celui de ta maman qui éclaire mais ne juge pas.
Je connais tes parents depuis peu. Mais lorsque je les vois ensemble, c'est un beau couple uni et harmonieux, dégageant beaucoup d'intelligence et d'humanité.
A chaque fois je suis submergée par l'image qu'ils dégagent, celle d'une famille, car tu es là avec eux.
L'insoutenable pour eux c'est que tu es devenu un Intranquille intangible.
François ton récit me touche, car c'est un bel hymne à l'amour parental, tellement essentiel.
Toi Cathy, tu n'es pas dans l'ombre bien au contraire, tu es leur diamant, avec ta fougue et ta discrétion.
Vous êtes tous les deux la preuve que cette horrible souffrance est vécue différemment mais que vous avez su rester soudés.
Une chose dont je suis certaine, c'est que vous n'avez aucune responsabilité dans le geste de Boris.
Ce choix est un geste d'une grande intimité et d'une grande liberté. Nous parents aimants nous ne pouvons être à chaque seconde derrière nos enfants, ce n'est pas souhaitable.
Mais je ressens à quel point c'est inacceptable...
Toi Cathy tu trace ta route dans la douleur en espérant trouver la lumière au bout du tunnel, comme
Victor Hugo et ses tables tournantes de Jersey.
Toi François, tu as écrit ce récit comme tu as tracé ta route dans ce désert des Bardenas, devenu le symbole de ta quête.
Et je ne peux répondre à aucune des questions que tu poses à la fin de ton périple, comme un cri face à l'océan...
Je peux vous dire à tous les deux, que lorsque vous m'avez offert votre amitié, ce fut un beau cadeau.
A chaque fois que je vous vois, je vous vois trois, pour moi c'est l'image de Boris, Cathy et François éternelle.
Croyez-moi c'est rare.
Une amitié affectueuse me lie à vous.
Chantal
©Chantal Lafon-Litteratum Amor 05 mai 2017.