Les élèves du collège Bastiani ne sont pas des anges, mais pour Jean-Claude Bauduer, professeur de mathématiques, ils ne sont pas pire que d'autres.
Divorcé, trois enfants qui ont pris leur envol, la cinquantaine déprimante arrosée avec une bouteille de Cragganmore, pour son anniversaire il pouvait bien s'offrir ce luxe, Jean-Claude se réveille pâteux, nonchalamment vautré dans son canapé, n'ayant pas entendu le réveil le rappeler à l'ordre.
Il fait acte de présence toutefois l'après-midi au collège en salle d'informatique et répond obligeamment aux questions posées par sa petite troupe d'élèves avides de savoir, surtout sur sa personne. C'est ainsi qu'ils apprennent avec surprise qu'il a suivi une école d'ingénieur en Travaux Publics, mais pour des raisons indépendantes de sa volonté n'a jamais exercé et qu'il est docteur en mécanique. Si cette dernière qualité ne disent rien aux loupiots éberlués, l'un d'entre eux en farfouillant dans son ordinateur découvre qu'un milliardaire féru de sciences offre un million de dollars à la personne qui résoudra l'un des sept problèmes de mathématique du siècle.
En parcourant les textes des énoncés proposés, Jean-Claude est tout étonné que l'un d'eux corresponde à son vieux sujet de thèse de mécanique. Mais un autre problème l'intéresse plus particulièrement, la structure des nombres premiers. Et c'est le genre de problème qui le branche.
Mais il n'y a pas que les maths dans la vie, il y a aussi les collègues. Et justement l'arrivée d'une nouvelle collègue, Anne-Dominique, qui vient d'obtenir son agrégation externe de mathématiques, va bousculer son existence.
Au départ, en vieux grognon pas envieux, Jean-Claude professe une certaine retenue envers la jeune et belle Anne-Dominique mais bientôt leurs relations premières vont se tourner vers les nombres premiers, version Euclide, la case Eros n'étant pas programmée pour tout de suite. Et ce problème à résoudre, c'est son copain Eric qui souffle, non pas la solution, mais une invitation à rapprochement. Et ce rapprochement s'effectue au départ par un échange de mails, au cours desquels Anne-Dominique l'informe qu'elle vient de rompre avec son ami du moment, pour la petite histoire cadre sup chez Coca donc décapant mais pas forcément attirant, et qu'elle s'intéresse elle aussi à ce problème, et qu'éventuellement... S'ensuivent des échangent dans lesquels Riemann, la conjoncture Goldbach et autres chinoiseries sont évoquées.
Ce sont les vacances et Jean-Claude est à Biscarosse, planchant sur ces nombres premiers tandis Anne-Dominique déménage d'Angoulême où elle habitait à Saint-Jean d'Illach afin de se rapprocher de Bordeaux et de son lieu de travail. Apparemment, cela n'a rien à voir avec l'histoire et pourtant, cette séparation momentanée possède son importance vitale.
Car ils sont surveillés, comme bien d'autres internautes s'intéressant aux problèmes posés par le Clay Institute, et leurs échanges de courriers électroniques ne passent pas inaperçus. Ce qui semblait anodin pour J.C. et A.D. ne l'est point pour le hacker qui déchiffre leurs messages et transmet aussitôt à une entité spécialisée dans la protection, bancaire entre autres. En effet si ces deux chercheurs trouvaient la solution, on peut rêver, ils seraient capables de casser le secret des codes bancaires, et gagner non pas un million comme prévu mais des milliards.
A Paris, un journaliste pigiste qui aimerait bien obtenir une place stable, travaillant pour des magazines scientifiques, découvre justement la dépêche concernant le suicide à Bordeaux d'un homme de l'Est, un matheux. Or, depuis quelques mois, des mathématiciens ayant mis leurs neurones au service de la résolution de problèmes du siècle sont décédés dans des conditions troubles.
Aussitôt des tueurs, nommés Smith 1 et Smith 2 sont lancés sur la trace de ce journaliste fouineur ce qui ne pose aucun problème de logistique puisqu'ils sont basés à Bordeaux, venant de réussir une mission plutôt délicate.
Commence une chasse à l'homme, et à la femme, lesquels s'apercevront vite qu'ils ne sont pas les premiers à être poursuivis et que leurs pourchassants sont en nombre. de Taussac à Pauillac, d'Auch au col de Bayuls, en passant par quelques petites villes et Bordeaux naturellement, c'est le véritable parcours d'un combattant pas con et pas battu qui ne doit compter que sur lui-même, voire sur un ami puisque deux est un nombre premier, oubliant qu'on peut le retrouver à la trace à cause de ses retraits d'argents avec sa carte bancaire.
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