C'est une curieuse démarche que de nous présenter un conflit civil fictif au sein même de l'Europe. Cela rappelle incontestablement ce qui s'est passé dans les Balkans durant les années 90 et ses chefs de guerre qui ont été poursuivi par la suite contre les crimes auprès des instances internationales.
On va suivre le quotidien d'une famille normale qui va être plongée dans l'horreur de la guerre qui rattrape leur village malgré leur neutralité politique. Cela nous rappelle que la paix est quelque chose de si précieux qu'il faut à tout prix conserver. Il y a ceux qui soutiennent le gouvernement légitimiste contre des rebelles qualifiés de patriotes. On va vite se rendre compte que dans les deux camps, il y a de véritables ordures dont on n'excusera pas les faits quelque soit leur motivation. Clivages portent bien son titre.
Graphiquement, c'est si beau qu'on est très vite immergé dans ce récit. Rien à redire. J'aime de toute façon ces cadres réalistes au point d'être pratiquement une scène de cinéma.
Au final, une oeuvre qu'il convient de lire pour se rappeler que nul pays n'est à l'abri de la guerre si on choisit un mauvais dirigeant.
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Quelque part en Europe, de nos jours, dans un pays qui ressemble à l'un de ceux adossés aux Balkans.
C'est la guerre, une sale guerre, une guerre civile, celle qui oppose les militaires, en uniforme, armés, organisés à des "rebelles" qui peuvent être n'importe quel citoyen lambda.
Dans ce contexte, tout ce qui peut paraître naturel peut très vite devenir suspect et les dérapages sont nombreux, rapides et... souvent irréversibles.
Jusque là épargné, le petit village de Pernissi voit ses rues investies par le 28e régiment des forces gouvernementales du colonel Mélok.
Le soucis, Pernissi est un lieu stratégique, situé sur la route qui relie la ville de Pébana, où les combats font rage, et la capitale Sorezo.
Autant dire que ces militaires s'installent pour un moment, mais surtout, viennent de donner à Pernissi le statut clair de cible pour une prochaine zone de combat.
Les militaires et les villageois n'auront guère le temps d'apprendre à se connaître, les premiers attentats ne se faisant pas attendre.
Et les dérapages ne vont pas tarder....
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La première victime d'une guerre civile, c'est la justice.