Patricia part avec le meilleur ami de Benoit D, le laissant seul avec son chat.Tous les dimanches, c'est le sempiternel poulet-frites chez les parents, accompagné d'un tir nourri de questions pour savoir s'il a enfin rencontré quelqu 'un. Alors, pour se détendre, il va vider quelques bières au bistrot du coin. C'est ainsi qu'il entend une étrange conversation. Un consommateur prétend que les chats prennent le dernier tram pour aller en ville festoyer dans les poubelles des grands restaurants. « Et ensuite, ces mêmes chats reviendraient chez eux avec le premier tram du matin, ni vu ni connu ! » En rentrant, Benoit pose un tout autre oeil sur le matou qui squatte le haut de son frigo. Comment faire pour découvrir à quelles activités nocturnes il se livre ?
Onlit éditions publie des textes d'auteurs belges classiques (Verhaeren,
De Coster) ou contemporains (Jacques Mercier,
Grégoire Polet), dont certains font l'objet d'un tirage papier. C'est le cas du court roman d'
Edgar Kosma, présenté comme fantaisiste et plein d'humour. Les chapitres commencent par la date et l'heure. L'histoire se déroule en une semaine, du dimanche 11 au dimanche 18 mai 2014. C'est un narrateur extérieur qui prend en charge un récit parfois interrompu par quelques pages écrites en italiques : ce sont les rêves ou plutôt les cauchemars de Benoit, causés par le félin qu'il déteste (les gens qui l'entourent ont des têtes de chat) ou plus sûrement, sans doute, par l'abus d'alcool ! Tout au long de ses mésaventures, il ingurgite bières et whisky en grande quantité.
Il a deux obsessions : se débarrasser du chat de son ex et découvrir l'âme soeur. Ce qui nous donne le plaisir (tout mitigé) d'un « chat » entre Ego_239 et Tristana 78 sur le site de « You&Meet+ »
L'histoire est un mélange d'humour foireux à l'image du « jeu de mots » qui sert de titre et de situations burlesques et abracadabrantes : la légende urbaine des chats qui voyagent en tram est pourtant bien réelle et Benoit ne sait qu'inventer pour découvrir comment son matou remplit ses nuits. Il tombe ainsi dans toute sorte de guêpiers dont il a le plus grand mal à se sortir.
Benoit d'(je déteste qu'on donne une initiale à la place d'un nom propre, mais Benoît Dupont est le vrai nom de l'auteur) ne m'est guère sympathique : il se dispute avec ses parents, fait pleurer sa mère, boit, tourmente le chat (vous vous en doutez, rien que pour cela, je ne l'aime pas!), il est grotesque, minable et ridicule. Je n'ai donc pas envie de m'attacher à ses aventures rocambolesques.
Les dialogues sont banals et pauvres, la discussion sur le site de rencontres longue et fastidieuse et l'auteur adore le mot « graveleux », dont il ne connaît manifestement pas la signification exacte, qu'il réussit à placer trois fois en quelques pages (un défi personnel?), toujours à mauvais escient ! le chat a un miaulement graveleux ou le wattman lance un « terminus, tout le monde descend » d'une voix graveleuse. Il croit que cela veut dire « rauque » ou « rocailleux ».
Sans doute était-il distrait pendant les leçons de grammaire : il ne sait pas que « bien que » demande le subjonctif (« bien qu'il sait ») et ne connaît pas l'inversion du sujet : « eh bien, ouvre-la, elle lui dit ».
Donc, alors que je pensais passer un bon moment avec un roman comique, j'ai perdu mon temps avec un humour de potache, un style plat et lourd, une écriture maladroite et pleine d'incorrections et un personnage crispant. Évidemment, je n'ai pas aimé.