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Joe Golem, détective de l'occulte tome 1 sur 1
EAN : 9782756093222
144 pages
Delcourt (16/05/2018)
2.93/5   7 notes
Résumé :
Quarante années ont passé depuis le Grand Désastre qui a submergé tout le bas de Manhattan, laissant cette partie du cœur de New York engloutie sous une dizaine de mètres d'eau.

Des événements étranges ont commencé à survenir, et Joe Golem enquête lorsqu'une mystérieuse et terrifiante créature enlève des enfants pour les emmener dans les profondeurs de la cité engloutie, tandis que les noyés resurgissent de ces eaux sombres... vivants.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ce tome est le premier (et peut-être le dernier) d'une série indépendante de toute autre. il comprend les 5 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2015/2016, créés par Mike Mignola, coécrits par Mignola et Christopher Golden, dessinés et encrés par Patric Reynolds, avec une mise en couleurs de Dave Stewart. Il comprend 2 histoires qui se suivent.

Épisodes 1 à 3 The rat Catcher - En 1925, la Terre a tremblé et Manhattan s'est pour partie enfoncée dans l'eau. En 1955, Simon Church rentre le soir chez lui et il se met à étudier ses livres, comme à son habitude. La foudre frappe le coin de son immeuble, juste au-dessus de la pièce dans laquelle se trouve son bureau. Il remarque un changement imperceptible dans la statue de terre qui y est exposée. En septembre 1965, 3 orphelins parcourent en barque les rues submergées qui sont devenues autant de canaux urbains. Ils repèrent un couple sur un pont et le plus agile d'entre eux grimpe, sectionne la bandoulière du sac de la dame, s'en empare et saute dans l'embarcation. En s'éloignant, l'un d'entre eux est happé par une créature issue des profondeurs. Pendant ce temps-là, Joe Golem s'est assoupi et il rêve d'un golem de pierre se déchaînant contre des sorcières au quinzième siècle, en Croatie. Lori Noonan, la maîtresse d'école, demande à Simon Church d'enquêter suite à a disparition de 3 orphelins de sa classe.

Épisodes 4 & 5 - The sunken dead - En octobre 1965, le pendule de Simon Church lui indique qu'il est en train de se passer quelque chose de pas catholique dans le quartier de Greenwich Village. Joe Golem étant parti se promener, il demande à sa cuisinière Martha où il se trouve. Il le récupère alors qu'il effectuait une balade en bateau avec Lori Noonan. Tous les deux, ils se dirigent vers l'habitation d'Argus Bostwick qui les reçoit de plus ou moins bonne grâce. Ils constatent rapidement qu'il a agrandi sa collection d'objets occultes, et qu'il a commencé un rituel aux conséquences fâcheuses.

Mike Mignola est un créateur qui ne semble jamais connaître la panne d'inspiration, la peur de la page blanche. de temps à autre, en marge de l'univers partagé d'Hellboy et du BPRD déjà bien fourni, il lance une autre série, généralement avec un collaborateur, par exemple la série consacrée à Lord Baltimore, à commencer par The plague ships. Joe Golem avait déjà eu droit à un roman, coécrit avec Christopher Golden : Joe Golem and the drowning city, initialement paru en octobre 1992. Reprenant le même modèle que pour Baltimore, Mignola donne donc une prolongation au roman, avec son coauteur. Il ne s'agit pas d'une suite à proprement parler puisqu'il n'est pas besoin d'avoir lu le roman pour apprécier ce tome.

Aux dessins, le lecteur retrouve également l'artiste Ben Stenbeck qui a aussi illustré les 5 premiers tomes de la série Baltimore, ainsi que l'histoire Frankenstein Underground. Comme d'habitude dans les productions de Mike Mignola, Dave Stewart se charge de la mise en couleurs. Par contre les couvertures sont réalisées par Dave Palumbo. Ce dernier réalise des illustrations en peinture directe s'inscrivant dans la tradition des pulps (romans bon marché à sensation de la première moitié du vingtième siècle). Elles mettent en avant avec panache la virilité du héros, sa musculature, et une situation de danger, soit imminente, soit déjà physiquement advenue. Pour ces épisodes, Dave Stewart a choisi un parti pris chromatique affirmé. Il restreint sa palette au brun et à l'ocre, tirant parfois vers une teinte verdâtre, avec de rares effets de contraste avec une teinte orangée ou rougeâtre. Ce choix marque le récit d'une empreinte maussade, en cohérence avec la déliquescence de cette ville à moitié engloutie sous les flots. Il a aussi pour effet d'imprimer une sensation d'uniformité de surface à chaque séquence.

Ben Stenbeck réalise des dessins s'inscrivant dans une veine descriptive. La séquence d'ouverture permet de voir le bateau qui dessert Brooklun Heights, ainsi que New York vu du ciel. Ces épisodes contiennent de nombreuses autres vues des canaux de New York, pour un effet assez glauque et oppressant du fait du choix des couleurs plutôt sombres et oppressantes. le lecteur peut promener son regard dans la pièce qui sert de bureau à Simon Church. Il peut se faire une idée de l'ameublement de la chambre de Joe. La séquence dans les pièces immergées (lors de la recherche du monstre sous-marin) donne une bonne idée de leur disposition les unes par rapport aux autres et de leur volumétrie. La bibliothèque d'Argus Bostwick impressionne par sa hauteur sous plafond, ses piliers et ses poutres de bois. Par contre la reconstitution du village croate au quinzième siècle fleure bon l'approximation d'un dessinateur qui n'a pas fait beaucoup de recherches de référence et qui s'en tient à des clichés sur les villages européens vaguement moyenâgeux.

Ben Stenbeck a également eu la responsabilité de concevoir l'apparence des personnages. Joe Golem est donc un individu à la forte carrure avec une belle musculature, souvent en pardessus ou en tricot de corps, habillé à une mode qui rappelle plus les années 1940 que le début des années 1960. Simon Church a une vague allure de vieux monsieur aux cheveux blancs, avec des lunettes et une morphologie normale, sans musculature entretenue. Néanmoins son âge ne transparaît pas dans ses mouvements qui restent fluides comme ceux d'un jeune homme. Lori Noonan a également une silhouette normale, assez fine, avec également des tenues vestimentaires qui font plus datées que l'année 1965, certainement un effet de ralentissement sur les modes dû à l'effondrement partiel de la capitale. En passant d'une page à l'autre, le lecteur a parfois l'impression que le dessinateur éprouve des difficultés à garder une apparence cohérente pour les visages. Par exemple le volume et la forme de la coiffure de Lori Noonan subissent d'étranges variations que le seul effet de changement d'angle de vue ne suffit pas à expliquer.

Le lecteur remarque également assez rapidement que Ben Stenbeck utilise l'encrage pour marquer les surfaces de petites griffures, ou pour apposer des aplats de noir aux contours irréguliers. Ces zones noires ne figurent pas l'ombre portée par une source lumineuse ou une autre, mais remplissent une fonction expressionniste, l'irrégularité de leur contour évoquant vaguement l'usure provoquée par un environnement agressif ou débilitant. Comme il est d'usage dans les comics, l'artiste s'affranchit de temps à autre de dessiner les arrière-plans, ce qui se remarque beaucoup du fait du choix de mise en couleurs assez uni opéré par Dave Stewart. du coup le lecteur sort un peu de l'environnement où se déroule la scène, puisque finalement les obstacles et le relief n'ont pas de conséquences sur les mouvements des personnages. Certaines cases perdent ainsi beaucoup de leur intérêt visuel en n'apportant finalement pas grand-chose à la narration de l'histoire.

Le lecteur plonge donc au coeur d'une situation déjà installée, Simon Church faisant effectuer des missions à Joe Golem. D'ailleurs Golem n'est pas son nom de famille qui n'est pas prononcé dans ces épisodes. Par contre le titre indique tout de suite au lecteur qu'elle est la nature de Joe. de ce fait, il n'éprouve pas beaucoup de curiosité pour ce personnage puisqu'il sait avant même de commencer sa lecture qu'il s'agit d'un être de terre animé par magie, avec une personnalité soit artificielle, soit très limitée. Par voie de conséquence, les séquences au quinzième siècle n'apportent pas grand-chose au récit, si ce n'est d'indiquer que Joe est troublé par ses remémorations qu'il interprète comme des cauchemars récurrents. Au bout de 2 séquences dans le passé, le lecteur a compris le principe et ne voit pas ce qu'apportent les suivantes, peu denses en information. Il en découle que la construction du récit qui entrecoupe les 2 enquêtes de Joe avec ces souvenirs apparaît artificielle et lourde, puisque le fil narratif dans le passé peine à capturer l'attention du lecteur (et puis les sorcières représentées par Stenbeck sont visuellement très fades).

La séquence d'ouverture établit en 1 page la situation de New York comme ville ayant subi une catastrophe dont elle ne s'est pas relevée. le lecteur porte son attention sur les enquêtes et les personnages. Ces derniers ne sont pas très développés, disposant d'un trait de caractère principal et unique. Il reste donc l'intrigue, soit 2 enquêtes successives. La première est très classique et très linéaire avec une chasse au monstre aquatique. le lecteur peut quand même reconnaître la patte de Mignola dans les observations de Joe sur les motivations très humaines dudit monstre. La deuxième commence de manière plus originale, mais par contre se déroule de manière encore plus linéaire, enfilant cliché après cliché.

En refermant ce tome, le lecteur se dit que les collaborations entre Mike Mignola et Christopher Golden ne font pas ressortir les compétences des 2 qui ont plutôt tendance à se neutraliser dans un récit fade, rendu plus insipide par des choix graphiques plus maniérés qu'inspirés.
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Classique et efficace (avec du surnaturel dedans).

17 avril 1965, acte de naissance de Joe Golem.
Dans un New-York alternatif, submergé par les eaux, un peu à l'image de Venise, les phénomènes étranges sont légion.

En cette fin d'été, plusieurs enfants ont disparu. Notre détective va proposer ses services au foyer qui les accueillait.
Soutenu par son mentor, Simon Church, les réponses se trouveront au plus profond de la cité engloutie...

Un esprit polar américain des années 50 pas déplaisant.
Une enquête passionnante, des flashback intrigants, des dessins dans le ton, du tout bon pour cette première partie.

La seconde est de bonne facture aussi.
C'est fluide, l'histoire, bien que fantastique n'est pas triturée dans tous les sens, on sent derrière tout cela une construction de récit intelligente.
En découle des situations qui attisent notre curiosité, aussi bien dans ce présent surnaturel, qu'en Croatie, 500 ans auparavant.

Et finalement, çà se lit beaucoup trop vite...
Un album maîtrisé qui nous donne envie de connaître la suite, j'aurai préféré en avoir plusieurs sous la main pour dévorer l'histoire complète...

...Suite non encore annoncée... alors, Delcourt, on nous fait mijoter ? (... et si c'était possible d'éviter d'oublier quelques mots, cette fois...)
(plus d'avis sur PP)
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
- Pas trop forte la décoction. A présent, il y a des choses dans ma vie que je n'ai pas envie d'oublier.
- Vous m'en voyez ravi, mon ami...
(... mais il y a aussi des choses dont vous ne devez vous souvenir en aucun cas...)

Nota : c'est malin, de finir là-dessus... la suite !
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