La lecture de ce petit livre,127 pages, est pour moi une extraordinaire rencontre à marquer d'une pierre blanche, expression consacrée qui prendra tous ses sens ici.
Connaissant le sujet,mort d'un jeune écrivain sidéen à 29 ans,j'ai gardé ce livre sans l'ouvrir près de 2 ans,ne me sentant pas prête a priori et avec beaucoup d'a prioris, à affronter ce sujet.
Ce livre provient d'un ensemble de carnets où l'auteur consignait ses idées, généralement déposées sur papier sur les quais de métros où il aimait réfléchir à ses écrits.
Il avait l'intention de parler des derniers moments de sa vie. Il n'a pas eu le temps de mettre en forme cet ultime ouvrage.
Ce livre est donc à la fois lui,son témoignage,ses réflexions,et pas lui puisque ses mots furent de façon posthume mis en pages par ses proches, avec infiniment de respect.
Ce travail duel est infiniment touchant.
Pour autant,attendez vous à un livre très dynamique,parlant de la vie,de la maladie,de la mort mais avec une sorte de philosophie joyeuse.
Oui,joyeuse!
Et des rencontres,de l'amour, comme un jeu, comme des pochettes surprises,de la légèreté, effleurant ces moments de découvertes avec souvent poésie et pudeur.
Le style,pardon,les styles sont magnifiques et surprenants,ils vont au coeur de l'essentiel.
C'est, pour moi,un livre magnifique.
Et absolument pas morbide.
Un éloge de la vie, celle qu'on se choisit un jour et qui nous ressemble enfin.
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Il s'agit d'un recueil de fragments de réflexion d'un auteur trop tôt disparu. Il expose ses ultimes pensées avant sa fin qu'il sait inéluctable.
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Ou comment un livre m'a bouleversée à l'âge de l'adolescence/début de vie adulte...
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Vivre, c'est vivre chaque seconde intensément, découvrir que tous les instants sont à double fond et que la plupart des gens ne connaissent que le premier.
Écrire ce récit, c'est pour moi marcher dans les rues de la ville du souvenir. De temps en temps , à un carrefour , le plan du quartier me renseigne , m'inspire . Mais le brouillard est épais , les réverbères diffusent une lumière opaque et limitée,en boule vague, jaune. Les pavés sombres luisent, caressés par la condensation de la brume.
Le monde des souvenirs est une ville où il est toujours minuit, et où le brouillard ne se lève jamais. Ville des reflets, non des couleurs. Ville des silhouettes, nom des personnes. Ville des echos, non des paroles. Ville sans présent où je m'aventure témérairement pour faire du passé un futur écrit.
La vitalité de la vie, j'y crois dur comme fer, même si, d'après les noirs pronostics des gens- en- blanc, la mort croît en moi lourd comme plomb.
L'homosexualité c'est le raffinement humain suprême de tomber amoureux non d'une différence physique primaire, mais d'une subtile complémentarité parfaite, au détour de tant d'analogies. L'homosexuel peut parvenir plus vite et plus facilement à un partage émotif total. Ce qui le touche et le bouleverse, c'est cette convergence de sentiments qu'il découvre avec l'autre. Se découvrir et se savoir mêmes permet d'aller plus vite à l'essentiel avec une précision émotive que seul rend possible l'analogie physiologique.
Depuis qu' existe l'humanité, on compte infiniment plus de morts que de vivants. La vie est donc une exception. Une exception exceptionnelle certes, mais une exception. Étonnante, merveilleuse, il faut savoir croquer dedans à pleines dents. Sans se les casser.
[Ma vie ]commence le jour où j'ai décidé de ne plus vivre ma vie comme on remonte un escalator qui descend
[
Pascal de Duve]
Entretien avec
Pascal de DUVE, professeur de
philosophie, à propos de son livre "
Izo" (aux éditions Jean-Claude Lattès), dont le personnage principal
Izo est un
réfugiépolitique.Son
roman est né à partir de ses différents écrits qu'il a rassemblé.Il parle du contenu de son livre et de son personnage, basé sur un tableau de MAGRITTE , ainsi que de ses autres oeuvres.