Cet ouvrage est en réalité une réédition de la part de l'auteur d'un ouvrage qui s'appelait à l'origine "
Ravine". Ce dernier étant épuisé et les éditions Parole qui l'avait publié n'existant plus,
Jack Meurant a donc décidé de donner une seconde vie à son roman, avec lequel il a une affection particulière, afin de donner à d'autres, la possibilité de le lire encore. Si il a changé le titre et fait quelques ajouts dans le texte, l'histoire, elle, reste la même : celle d'une passion dévorante qui détruit tout sur son passage mais ici, le lecteur va voir si il s'agit d'une femme ou de la montagne.
Gabriel Pascalis est un de ces bergers de la vielle école, habitué à mener son troupeau à pied, à rester des semaines entières dans la montagne auprès de ses bêtes, à dormir à la belle étoile ou dans des cabanes de bergers, se contentant de peu, vivant seul, avec le silence de ses montagnes dans ce beau département des Alpes-de-Haute-Provence. Depuis qu'il s'est marié à la belle Apolline, il n'a pas abandonné sa passion pour ses bêtes -même plus puisque sa tendre épouse est là dorénavant pour lui. Cependant, lorsque la période des transhumances arrive, c'est toujours un problème que de trouver un jeune berger fiable et solide pour le seconder. Certes, depuis que la municipalité a entrepris de construire une route en remplacement de ce chemin escarpé conduisant aux hauts pâturages, beaucoup dans le hameau de la
Ravine jalousent Gabriel, pensant que cette construction a été faite pour lui puisque ce'est lui qui possède le plus de bêtes et que cela lui changera la vie. Mais Gaby, comme l'appelle notre narrateur, n'en a que faire de cette route. Lui, ce qu'il veut, c'est un homme sur qui il peut compter durant ces longs mois où il faut garder les bêtes loin de chez lui, dans les hauteurs. Aussi, lorsqu'une femme, qui prétend se nommer Violaine, se prétend bergère et se présente chez lui et chez ses parents pour prétendre à la tâche, le vieux Pascalis (le père de Gabriel) se moque d'abord de cette prétention. Cependant, et ce, pour son plus grand malheur, Gabriel, lui, après l'avoir mise à l'épreuve, va lui accorder sa confiance...ce qui ne tardera pas à la conduire à se perte.
Un roman toujours aussi bien écrit qui transporte son lecteur dans un pays dur et ingrat, qui ne pardonne pas mais, paradoxalement, le lecteur ne peut, à son tour, que tomber amoureux des paysages que
Jack Meurant décrit avec tant d'ardeur. Tout comme notre protagoniste, le lecteur se laissera également peut-être envoûter par cette belle Violaine, du moins si il ne l'est pas, sera-t-il au moins d'abord intrigué (qui est cette mystérieuse inconnue, cette femme que personne connaît qui est capable -attention, remettons-nous bien dans le contexte de l'époque - d'accomplir des tâches réservées aux hommes aussi bien, voire mieux qu'eux ? qui ne craint pas la solitude, capable de mener ses chiens et de ramener son troupeau sans perdre aucune bête ?) et aussi de se laisser séduire ?
Un roman qui vous emporte dans un autre univers, un ailleurs où il fait bon vivre mais où les hommes, sont souvent cruels entre eux ! L'on comprend alors pourquoi le berger préfère souvent la compagnie de ses bêtes à celle de ses semblables... à méditer ! Une lecture, vous l'aurez donc compris, que je ne peux que vous recommander, comme tous les autres ouvrages de cet auteur d'ailleurs avec lequel j'ai sympathisé depuis plusieurs années maintenant et que je suis donc régulièrement.