Mû par son exigence de vérité, c'est à un travail de recherche colossal que s'est livré
Jack Meurant avant de rédiger cet essai qui se révèle passionnant pour qui s'intéresse au génie créatif de
Jean Giono.
Certaines héroïnes des romans de
Giono que le lecteur n'entrevoit que comme des créations purement imaginaires (Adelina White dans "
Pour saluer Melville", Pauline de Théus dans "
Le hussard sur le toit" ou la belle absente de l'Iris de Suze), prennent source dans la réalité d'une femme qui a accompagné l'écrivain de manière plus ou moins discrète et qu'on a trop longtemps voulu cacher au public.
On peut comprendre la volonté de l'entourage familial de vouloir éloigner les infidélités et les influences féminines dans la créativité de l'écrivain. Mais cette forme de trahison de la vérité ne peut pas être pardonnée aux auteurs qui se sont déclamés biographes de l'écrivain !
La réalité des lettres adressées à sa maîtresse Blanche Meyer par
Jean Giono, trop longtemps dissimulée, ne peut être dissociée du travail de l'écrivain car de " ces personnages encore indéfinis dont il avait pu toucher les visages, les corps, les âmes, il en avait besoin pour écrire, de la même façon qu'on a besoin de rêves et de désirs pour vivre" conclut
Jack Meurant à la recherche de la source de la créativité.