Andy Goldsworthy (1956 - ) est un sculpteur britannique qui est souvent associé à la tendance du Land Art. En effet, il intègre ses créations à base d'éléments naturels (pierre, terre, sable, éléments végétaux) dans des environnements naturels (paysage) ou urbains (plus rares). Son travail est éphémère ou est faussement durable ; en tout cas, il est toujours évolutif.
Anthèse consacre un quatrième volume à l'oeuvre de Goldsworthy et met parfaitement en évidence la conjonction de différentes formes de temps, comme dans un grand nombre d‘oeuvres du Land Art. Il y a d'abord
le temps géologique, celui de la formation de ce paysage minéral dans lequel s'inscrit l'oeuvre (pensez à la Spiral Jetty de Robert Smithson). Puis
le temps de la légende, celui des cosmogonies, celui des créations à partir d'un peu d'argile et d'eau du premier homme, ou du Golem. Ensuite, celui de l'archéologie, celui des murs de pierres sèches, des cairns, des monticules de sable (pensez aux oeuvres de Charles Simonds). Et, enfin,
le temps présent, celui de l'expérience déployée dans l'instant et dans la durée.
Si bien que l'érosion, la submersion, la dégradation, la destruction, loin de bouleverser le projet, semblent bien au contraire parachever des oeuvres placées sous le signe de l'entropie.
La qualité des photographies, des reproductions des dessins préparatoires nous permettent un rapport intime à la création de réalisations depuis longtemps disparues. Elles n'étaient que poussière et sont retournées à la poussière.