Une fin de saga, c'est toujours difficile. Émotionnellement, mais aussi intellectuellement : il ne faut rien oublier, l'intrigue doit être irréprochable, résoudre tous les mystères laissés en suspens, offrir la fin qui satisfera tout le monde y compris l'auteure… Une fin de saga, c'est tout un défi.
Mais pour moi, il est relevé avec brio par Lina. Parce que cette romantasy militaire qui avait commencé sur les chapeaux de roues, ce roman chorale aux personnages attachants et profondément humains, cette aventure épique et enlevée, méritaient de terminer sur une note fabuleuse, spectaculaire, pour ne pas desservir la formidable histoire entreprise par
Lina Déranor.
Si Lina nous a torturé avec sa romance ennemies to lover slow burn et les multiples rebondissements qu'elle nous jette avec nonchalance, elle ne se gêne pas pour semer un paquet de morts sur son passage ni même à égratigner de façon permanente ses personnages principaux. Il faut avoir le coeur bien accroché, spécialement dans les 300 dernières pages que j'ai été incapable de lâcher avant l'épilogue final.
En véritable maestro de la tension, Lina nous entraîne dans les aventures, les complots, et la politique de cinq continents, saupoudré d'une bonne dose de magie.
J'éprouve une admiration particulière pour Juliana Ramani, cette femme forte, cruelle mais déterminée, qui ne recule devant rien pour mener à bien ses projets. D'ailleurs, ce roman, résolument féministe, croule sous les figures féminines fortes, ce qui n'enlève rien à leurs féminités ni à leur personnalité travaillées, différentes et bien construites, bien au contraire.
Quant à la romance, Lina réussit à nous proposer des couples équilibrés, entre femmes fortes et hommes virils, avec les étincelles qu'on adore, mais un équilibre de respect et de profonde bienveillance mutuelle.
Je ne saurais comment résumer tout ce que j'ai ressenti en lisant cette saga que je ne peux que conseiller. D'autant que même si elle se termine sous les meilleurs auspices, je gage que Lina nous réserve encore quelques surprises dans ses tiroirs vu la tournure de son épilogue… et j'ai hâte !
Longue vie aux chroniques oubliées d'hypérion… Que je serais bien incapable d'oublier pour ma part.