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EAN : 9782951741713
500 pages
Editions du Gui (01/11/2002)
5/5   1 notes
Résumé :
La redécouverte et l’étude du Moyen Age, commencées au XVIIIe siècle, véritablement amorcées au lendemain de la Révolution française, s’amplifient considérablement au XIXe siècle. La diversité et le dynamisme des sociétés savantes qui se créent alors permit une approche sérieuse du Moyen Age : la création du Musée des Monuments français (1794), la fondation de l'Ecole des Chartes (1821) avec parallèlement la création de la Société de l'Histoire de France qui publier... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Claire Constans et Philippe Lamarque ont signé en 2002 la publication aux Éditions du Gui de cet ouvrage : La salle des Croisades - Château de Versailles.
Elle trouve sa place dans l'aile du nord du château par la volonté d'un roi Louis Philippe inquiet du peu de soutien qu'il reçoit de la noblesse de vieille race et qui compte parmi ses ancêtres des participants aux voyages ou passage "Outre-mer". Ouvrant cette galerie, il espère se concilier les descendants de ces glorieux combattants.
Seulement voilà, quand on regarde ces tableaux pour eux-mêmes, on s'aperçoit vite qu'ils n'ont que peu à voir avec les événements qu'ils sont censés dépeindre.
Nous en choisirons quinze sur un ensemble de quelques centaines :
- l'adoption de Godefroy de Bouillon par Alexis Comnène en 1098 est un trompe-l'oeil historique, et cette scène peinte par Alexandre Hesse en 1842 nous fait immédiatement réagir : est-ce une reconnaissance réelle de celui qui gouvernera le tout premier le royaume de Jérusalem ? Comment les Croisés avaient-ils pu croire à la sincérité de l'Empereur qui ne rêvait que de récupérer pour lui-même les terres que les Croisés libéreraient ?
- on s'amuse devant la toile d'Émile Signal intitulée Passage du Bosphore 1097, où l'on voit une flotille aux voiles gonflées tempétueusement par le vent et aux embarcations surchargées par des passagers plutôt excités ;
- le combat de Harenc, 7 février 1098, oeuvre de JMO Gué, n'est guère vraisemblable ;
- la prise de Marrah, dans la province d'Antioche, en 1098, donne aussi dans la grandiloquence ;
- celle de la ville d'El-Barra en 1098, représentée par Édouard Pingret en 1842 et 1844, tombe également dans le même travers ;
- la bataille sous les murs d'Antioche en 1098, par Frédéric-Henri Schopin, sortie d'atelier en 1838-1839 est aussi dans l'exagération ;
- la prise d'Antioche le 3 juin 1098 est l'occasion pour Louis Gallait de tenir un beau discours sur l'intervention des Coisés dans une région où se mélangent les monuments antiques et les constructions musulmanes. Tout cela dans un climat où l'on sent que les Croisés sont les héritiers d'un glorieux et lointain passé ;
- la procession des Croisés autour de Jérusalem, 14 juillet 1099, peinte par Victor Schetz en 1841, est plus proche de l'agitation collective que de la la volonté de se faire aimer des populations par de la retenue ;
- la prise de Jérusalem le 15 juillet 1099, d'Émile Signal en 1847, nous montre un Pierre L'Ermite protecteur des victimes civiles de l'attaque alors que se commet un grand massacre de Sarrasins, tandis qu'un Godefroy à cheval lève les mains vers le ciel (sa droite portant une épée et l'homme rendant grâces à Dieu) ; sommet de cet art, Federico de Madrazo y Kuntz nous dépeint un Godefroy élu roi de Jérusalem le 23 juillet 1099, qu'il faut plutôt regarder "modestement" comme un rassembleur modéré (ou se présentant comme tel), tout de blanc vêtu, et portant les insignes de son choix, celui de n'être qu'avoué du Saint-Sépulcre ;
- avec la bataille d'Ascalon, 12 août 1099, de Victor Schnetz (1847), on arrive de nouveau à la description d'une fiction qui se veut le réel ;
- puis Godefroy dépose les trophées d'Ascalon dans l'église du Saint-Sépulcre 1099 (oeuvre de François Marius Granet réalisée en 1839), et ce ne sont là qu'armes et drapeaux pris à l'ennemi lors d'une cérémonie politico-militaro-religieuse qui donne à croire que l'on combat seulement pour le droit et la justice divine ;
- le combat de Jaffa, 1102, de Callixte-Joseph Serrur (1844) nous laisse voir un aperçu du littoral que l'on chercherait en vain à reconnaître aujourd'hui ; le "roi de Jérusalem" conduit l'action monté sur un cheval blanc et il est accompagné par un porte-étendard qui serre dans sa main la bannière blanche frappée de la croix dorée du Saint-Sépulcre, tout cela dans une charge de cavalerie impétueuse où l'on voit le corps de bataille des Sarrasins se faire enfoncer ;
- faut-il ignorer l'Institution de l'Ordre du Temple (1118) vue par François Marius Granet et sautant les étapes s'avancer jusqu'à la Prédication de la deuxième Croisade à Vézelay le 31 mars 1146, avec de nouveau Émile Signal au pinceau en 1840 ? On y voit un Saint Bernard de Clairvaux prêcher sur une haute estrade et qui brandit une croix, en présence du couple royal, tout cela au pied de la colline inspirée de Vézelay dominée par le magnifique ouvrage de la Madeleine, devant une troupe de chevaliers et de seigneurs qui jurent avec leurs épées dressées poignées levées en croix pour prêter un serment solennel ;
- arrive un morceau ajouté, L'entrée des Croisés à Constantinople, le 12 avril 1204, tel que voulait le reprendre un Charles-Henri de Serres en empruntant à Delacroix en 1883 ! On y lirait presque une victoire de l'Occident sur l'Orient (pas seulement sur Byzance). Des fumées noirâtres signalent quelques incendies et l'on voit en ligne de fuite un aperçu de la ville et du Bosphore. Ici, plus qu'ailleurs, les casques des vainqueurs sont plus qu'invraisemblables.
Rien n'est de son temps dans toutes ces oeuvres. L'armement, l'architecture militaire, les costumes, tout est en avance dans ces représentations qui sont tout, sauf fidèles à la réalité.
- pour finir, je ne cache pas m'amuser beaucoup quand je revois le Combat de Robert, duc de Normandie, avec un guerrier sarrasin en 1098, imaginé par Jean-Joseph Dassy en 1838-1839. L'ennemi y est percé d'un coup de lance, comme dans une joute ou un tournoi.
Belle imagerie qui ne peut plus faire rêver aujourd'hui et qui nous apparaît comme l'oeuvre d'un temps révolu, totalement dépassé.

François Sarindar
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