Adagio
La ville s’est arrêtée de respirer
Elle a suspendu son souffle au front des étoiles
On dirait qu’elle attend
Bouche bée
Que le jour décline
Les rumeurs, les lumières, les éclats de voix
Affluent en fragments épars
La ville s’est arrêtée de respirer
De grandes artères étirées comme des rayures
Convulsent jusqu’à l’heure de l’aube
Débarrassée de la pesanteur du tracé
L’absinthe dans les veines
Du rêveur sans sommeil
Quand l’infiniment petit rejoint l’infiniment grand
À l’instant précis du passage
La ville s’est arrêtée de respirer
Elle a suspendu son souffle à la tempe du dormeur
Et répand la nouvelle :
La ville s’est arrêtée de respirer
Depuis le martèlement de ses atomes
Sur ma poitrine
Elle n’a jamais retrouvé le battement du monde
Laurence Bouvet lit un de ses poèmes "Tout le poids du monde..."
Laurence Bouvet est poétesse. Son recueil "Melancholia si" parait en automne 2007 aux éditions Hélices.
Prestation filmée par Eric Dubois le 12 juin 2007 au Carré des Coignard, Nogent sur Marne, France.