Femme sans écriture sans mémoire
Vous penchez ce qu’il faut de nerfs
Vers les voleurs de souvenirs et versez
Aux jours filants vos heures cathédrales.
Sous cet air de marbre blanc votre cri
Est une clé dans un trousseau cri-douleur
Cri à la criée votre cri d’orfraie brisant
Vos os de dépouille en sursis votre cri
Comme une craie usée contre un tableau noir.
Vous dites :
Tous les matins sont morts
Rien de ce qui est inhumain ne
M’est tout à fait étranger
La lune s'est invitée au bal des lumières
Sur la ville un bain de sang couvre le ciel
De son voile ignifugé / un clocher sur le mont
Hisse son chant de pierre entre deux tours
Dressées en miroir elles savent que
Le soir est mangeur de visages
A une lettre près
Vous n'auriez pas été autre et ce destin grandi
De n'être pas tracé aurair rejoint le fleuve
Pour y noyer le désarroi des pôles
Ne rien désirer
Pas même le silence
Le trottoir se dérobe sous vos pas
Avant que la chute ne précise sa pente
« J’ai tout perdu, rien ne me manque ! »
Criera le mensonge du fond de son impasse
Votre charme c’était votre solitude et votre style
La preuve de l’existence de Dieu
La forme finale non spécifiée
Laurence Bouvet lit un de ses poèmes "Tout le poids du monde..."
Laurence Bouvet est poétesse. Son recueil "Melancholia si" parait en automne 2007 aux éditions Hélices.
Prestation filmée par Eric Dubois le 12 juin 2007 au Carré des Coignard, Nogent sur Marne, France.