Un véritable condensé de beauté !
Emilia est une jeune femme qui vit à New-York avec son mari et son beau-fils. Après la perte de leur enfant quelques jours après sa naissance, chacun essaie de se reconstruire. Mais les relations dans cette famille recomposée ne sont pas toujours faciles.
Certains n'y verront peut-être qu'un banal drame romantique et ne seront absolument pas touchés par cette histoire ou ces personnages. Pour ma part, ce portrait atypique d'une femme incapable de ressentir un élan maternel à cause de la mort de son bébé est magnifiquement transcrit dans cette histoire. Cet amour de mère, qu'elle tente de réemployer dans son amour avec son mari, ne fonctionne pas. Son personnage est l'un des plus attachants que j'ai pu voir ces derniers temps, on ne peut effectivement que plaindre cette jeune femme qui enchaîne tristesses et culpabilités. Après avoir perdu son bébé de 3 jours, ce qui la ravage déjà moralement, elle ne parvient pas à trouver sa place dans sa vie sentimentale, entre un mari qu'elle a volé à une autre femme et un beau-fils de 8 ans, Will, qui ne la considère pas à sa juste valeur, elle craque littéralement. La descente aux enfers entamée avec la mort du nourrisson pénètre alors tout le roman et tous ses personnages. On assiste à des passages durs, remplis de petites phrases assassines, creusant un peu plus l'écart entre cette mère et le reste du monde. Quant à l'autre l'enfant, né d'un précédent mariage, il est partagé entre la pression de ses divorcés de parents et a du mal à trouver sa place au milieu de tout cela. Finalement c'est celle qu'il a toujours rejeté, celle qui est paralysée dans son rôle de mère, qui se révèle être la plus capable pour s'occuper de lui, le laisser encore être un enfant mais aussi lui monter à quoi ressemble le monde.
Un roman tout en délicatesse, parcouru de douleur et d'espoir. Ce roman est un recueillement devant toutes sortes de deuils, de pertes, d'incompréhensions, d'injustices. A travers le drame d'une famille recomposée se dessine en effet la difficulté (si répandue) d'affronter ce à quoi nous devons renoncer, et ce que nous devons bâtir ou rebâtir. Divorces, deuils, dans tous les cas des séparations, secrètes ou avouées, pour un roman qui lie subtilement l'intimité de ses personnages : famille recomposée, ex-femme, parents, collègues de bureau, tous portent les marques de la vie. Ce qui fait de
Mercredi au parc un roman particulièrement émouvant, voire parfois éprouvant étant donné son sujet principal.