L'HYMNE DU VEILLEUR D'AMOUR
Ne la réveillez pas
La belle entre les belles !
Elle embaume mes bras
De ses roses nouvelles,
Ne la réveillez pas.
Quand le soir est tombé
Elle s'est endormie
Et son front s'est courbé
Sur mon épaule amie
Quand le soir est tombé.
Que l'on cesse les chants,
Les danses et les rires,
Et que seul dans les champs
Rossignol tu soupires
Que l'on cesse les chants.
Jusqu'à l'heure du jour
Je voudrais que mon songe
De bonheur et d'amour
Près d'elle se prolonge
Jusqu'à l'heure du jour.
Éloignez-vous d'ici
Puisqu'elle se repose
Et puisqu'elle est ainsi
Qu'une douce fleur close,
Éloignez-vous d'ici.
Quand l'aurore viendra
Comme une sœur aînée
Elle l'éveillera
De sa main parfumée
Quand l'aurore viendra.
SALUT A LA PROVENCE
Provence de la mer, des monts et de la plaine,
Fille du ciel, de l'onde et du soleil d'été.
Accueille ton enfant, que son âme soit pleine
Encor de ta beauté !
Je te reviens plus fort mais plus mélancolique :
Les Alpes, la grandeur morne de leurs hivers
Ont pesé sur mon front, la servitude antique
M'a lié de ses fers !
Que tes bois d'oliviers où des maisons dorées
Songent sous le soleil, que tes villes, tes champs,
Tes rivages, ton fleuve et tes sources sacrées
Ressuscitent mes chants !
Comme un jardin privé moi qui t'ai parcourue
Je t'aime dans le vol des jours et des saisons
O terre maternelle, ô Provence apparue
Enfin, aux horizons !