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EAN : 9782013974233
320 pages
Hachette Black Moon (01/04/2016)
3.65/5   301 notes
Résumé :
Lisa Hernest, psychiatre reconnue et spécialisée dans les cas complexes, est appelée à l’institut Saint-Vincent en périphérie de Paris. Elle va rencontrer sa nouvelle patiente : Judy Desforêt, internée pour paranoïa et hallucinations, enceinte de cinq mois et qui refuse de s’alimenter. Dès leur première entrevue, la jeune femme qui se dresse face à elle fait preuve d’une lucidité et d’un discernement hors pair. Et plus Lisa apprend à la connaître, plus leurs échange... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (142) Voir plus Ajouter une critique
3,65

sur 301 notes
Le thème du roman m'a tout de suite attiré. Mêler les troubles mentaux au surnaturel, affiné au maximum la frontière entre réalité et délire, jouer de cette possibilité que l'inconcevable existe et le confronter à un rationnel psychiatrique. La fiction permet de jouer sur les codes de ce que communément nous appelons "la folie" pour conférer aux délires de certains sujets une toute autre valeur. Une idée pleine de promesse dont le contrat n'est pas rempli ici.

Le positif :
Avant d'évoquer tout ce qui ne va pas, regardons les atouts de ce premier roman de Melissa Bellevigne. La première chose qui saute aux yeux, c'est la qualité de l'écriture. Pour un premier roman et pour un roman jeunesse, le niveau est bon. Un style un peu épuré peut-être. L'intrigue parvient à maintenir le suspense jusqu'au bout et on reste accroché au livre jusqu'à que nos attentes ou nos craintes prennent forme. L'ouvrage est aidé en cela qu'il est très rapide à lire (une petite après-midi suffit). Les personnages ne sont pas trop mal même si Judy est rapidement agaçante dans son attitude envers Alwyn. Et puis la couverture est bien sympa.

Le surnaturel :
L'aspect fantastique de l'histoire est pourvu d'assez d'originalité pour nous laisser patauger un long moment dans nos hypothèses. On évite les trop classiques vampires et loup-garous pour aller vers quelque chose d'autre. Pour autant, le tout manque de consistance et de précisions. J'ai été pas mal perdu sur le pourquoi du comment il peut ou non se matérialiser. Un coup ils peuvent se toucher, l'autre coup non. J'ai pas saisi la raison de ce phénomène.

La psychiatrie :
Déception. Je déconseille celle lecture à toute personne qui se trouve dans le champ de la psychologie, de la psychiatrie voire même de la psychanalyse. Lisa Hernest, bien que très sympathique, est irritante dans son rôle de super-psychiatre meilleure que les milliers d'autres de sa profession qui ne sont au mieux que des incapables au pire des sous-merdes. C'est d'autant plus énervant qu'elle n'a pas les compétences pour prétendre à un tel respect, à une telle image. Je sais, ce n'est pas de sa faute si l'auteure se contente de balancer quelques termes un peu techniques pour donner le change. Pas mal d'erreurs au niveau de la terminologie donc, mais aussi dans la présentation des choses. C'est vraiment dommage pour un livre qui mise sur cet aspect et qui en plus s'intitule "paranoïa". Lire en plus les déboires d'une psychiatre qui découvre la remise en question, ça me fait un peu mal…
S'il fallait en rajouter une couche, je compatirais avec ses proches qui sont obligés de s'excuser de n'être que des ignorants osant s'aventurer sur son domaine lorsqu'ils veulent lui ouvrir les yeux sur sa propre psychologie et sa relation avec Judy. Devoir introduire ses remarques par des "je ne suis pas psy mais je te connais depuis 10 ans" c'est vraiment triste et donne l'impression d'un "votre altesse sérénissime, avec tout le respect et l'amour que je vous porte, si je puis me permettre une toute petite remarque innocente aux allures psychologiques…" comme s'ils avaient peur que Superpsy ne leur balance à la gueule ses diplômes, ses compétences et sa réputation pour leur rétorquer "Heu...t'es mignon mais la psy, ici, c'est moi ! Alors tes analyses de comptoir tu te les gardes !".

Une accroche mensongère :
Entre le titre du livre "Paranoïa" et l'accroche : "L'une est la seule à le voir. L'autre est la seule à la croire" on ne peut qu'être déçu à la lecture du livre étant donné que la seule vérité qui subsiste est : "L'une est la seule à le voir". le reste ne se vérifie pas. Certes, l'auteure tente maladroitement de nous dresser l'histoire d'une paranoïaque mais le sujet n'est pas maitrisé et donc la sauce ne prend pas. Je pensais qu'un doute s'insinuerait en moi au fil de la lecture, que je me questionnerais sur le psychisme de Judy et la véracité ou non de ses dires, mais rien de tout cela.

Avant de conclure, je voulais simplement évoquer quelques passages qui m'ont un peu dérangés.

Pour conclure, j'ai accroché à la première moitié du livre malgré les faiblesses sur la psychiatrie. La dernière partie fiche tout en l'air. Trop abrupte, légèrement bâclée à mon sens. Je trouve dommage qu'à défauts de recherches plus poussées sur la psychiatrie la relation thérapeutique qui s'instaure entre Judy et Lisa n'ait pas été plus mise en avant. Il y a un moment de rupture où l'on n'a plus cette impression d'un suivi et on n'est plus vraiment sûrs que Judy continue de s'adresser à Lisa. D'ailleurs, le lien entre les deux femmes est trop ténu.
De bonnes idées de départ et une écriture agréable desservies par une absence de profondeur et de réalisme. le potentiel est là, il ne lui manque plus qu'une bonne maitrise du sujet abordé. Cela passera très certainement auprès d'un jeune public qui ne s'offusquera pas des méprises sur la psychiatrie. Pour ma part, je l'ai lu quasiment d'une traite, ce qui est un bon signe mais il ne laissera pas de souvenirs indélébiles dans ma mémoire. Je pense que je suivrai le conseil d'une amie : ne pas lire de roman jeunesse un brin psy quand c'est notre matière de prédilection.

Je remercie Babelio et les éditions Hachette pour ce roman dont j'en attendais peut-être trop. Mais je suis certain que les non psys y trouveront leur bonheur.
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16,5/20

Lisa Hernest et Judy Desforêt sont deux femmes que tout oppose. La première a trente sept ans, est une psychiatre de renom que tout le monde s'arrache mais qui cache un bien lourd secret qui la ronge de l'intérieur. L'autre vient d'entrer dans la vingtaine, elle devrait avoir toute la vie devant elle mais elle s'évertue à tenter d'y mettre un terme après un dramatique accident à Londres. Ses multiples tentatives de suicides et sa paranoïa l'ont conduite à être internée dans un hôpital psychiatrique.
Chaque possède ses propres secrets, qu'elles gardent jalousement. Médecin, patiente, malgré le fossé qui les sépare, elles vont devoir sa côtoyer, apprendre à se connaître, à se faire une confiance aveugle pour se livrer l'une à l'autre et peut-être, ensemble, voir le monde sous un nouveau jour, moins sombre, et panser ces plaies qui les font tant souffrir.

Paranoïa est un roman qui a fait énormément parlé de lui ces derniers temps, pas forcément toujours pour les bonnes raisons. Mélissa Bellevigne, aussi connue sur la blogosphère sous le pseudonyme de Golden Wendy, est une blogueuse influente. Forcément, cette notoriété peut être néfaste comme bénéfique pour ce roman, qui devrait avant tout être jugé pour ce qu'il est et non à cause du nom de son auteur.
Personnellement, j'ai surtout été intriguée par le résumé de Paranoïa, promettant hallucinations et psychoses, le tout dans une ambiance close, feutrée et londonienne. Il n'en fallait pas plus pour susciter mon intérêt. Si j'ai démarré ma lecture dans aucun a priori, je l'ai finie avec une certitude: ce roman mérite de faire parler de lui autrement que parce qu'il a été écrit par une blogueuse/youtubeuse. En effet, ce roman est vraiment très bon et possède énormément de points positifs. Premier roman de l'auteur, il ne souffre pourtant que de très peu de lacunes. Mélissa Bellevigne nous offre ici un premier roman très abouti, qui nous laisse entrevoir que le plume et l'imagination de l'auteur cachent encore, j'en suis certaine, un potentiel immense.

Les premiers chapitres narrés du point de vue de Lisa, sont une introduction plus que prenante au récit. Ils nous permettent de découvrir les personnages, du moins en surface, et le contexte de leur rencontre. Leurs premiers échanges, houleux, mettent au jour certains aspects de leurs personnalités et annoncent d'ors et déjà une intrigue plus complexe qu'il n'y paraît de prime abord. de plus, cette petite mise en place reflète assez bien l'atmosphère parfois un peu pesante dans laquelle nos personnages évoluent tout au long du récit. Si j'ai particulièrement apprécié cette mise en bouche, cette introduction au récit, qui happe avec efficacité la curiosité du lecteur, je dois avouer que j'ai encore plus aimé l'évolution du récit, dans un univers un peu moins cartésien et d'autant plus fantastique et poétique, qui m'a charmée par bien des aspects.

Globalement, l'intrigue est extrêmement bien menée, à un rythme juste assez bien dosé pour nous donner envie de tourner encore et encore les pages sans pour autant être trop rapide, ce qui aurait pu lui faire perdre en intensité et en émotions. J'ai beaucoup aimé le choix de l'auteur d'enrichir son récit, de lui donner plus d'épaisseur en nous offrant les points de vues des différents protagonistes. de plus, cela permet de comprendre leurs différentes actions et de s'attacher à eux beaucoup plus que lors d'un récit à narrateur unique. Ce choix a de nombreux avantages, néanmoins, cela créé aussi comme une coupure dans le récit. En effet, lors de ma lecture je suis passée par deux phases différentes, en accord avec le personnage qui "mène la danse" dans les différentes parties.
Lors de la première partie, on suit donc principalement Lisa, on découvre sa vie, ses secrets, ses espoirs et ses désillusions. On entre profondément dans sa manière de penser et son esprit très organisé m'a beaucoup plu, j'ai adhéré très facilement à sa façon d'envisager le cas de Judy, et j'avais hâte, comme elle, d'entendre la version de Judy. Cette première partie, qui reste au final assez lente en comparaison avec ce qui nous attend dans la suite du roman, est tout de même vraiment agréable, fraîche, étonnante parfois et surtout parfaitement intrigante. Je pense que cette première partie a tout pour faire accrocher le lecteur au récit, avant de l'éblouir encore plus par la suite.

La séparation du récit en deux parties différentes marque aussi la séparation en deux genres distincts, en deux mondes, de l'univers dans lequel évoluent les personnages. Tout d'abord, le récit, très professionnel, très terre-à-terre, se concentre dans un monde qu'il est facile d'appréhender puisqu'il correspond, plus ou moins, à celui dans lequel nous sommes habitués à évoluer. Nous découvrons donc en premier l'univers très carré, très ordonné de Lisa, un monde dans lequel le fantastique n'a pas sa place, dans lequel chaque déviance de l'esprit a une explication bien rationnelle, qui représente la clé de l'énigme, celle qu'il faut découvrir à force d'efforts.
Dans la seconde partie du roman, cet univers bien organisé s'effrite peu à peu pour laisser la place au doute, à un univers plus fantastique, clos et angoissant mais aussi poétique et fascinant. Ce monde, dans lequel évolue Judy est extrêmement addictif. J'ai adoré me perdre dans les méandres de cet univers, très énigmatique et dans lequel chaque chose perçue, chaque personnage côtoyé, chaque échange de paroles ou de sentiments est propice au questionnement. Ce second univers est plus perturbant, plus difficile à comprendre et à appréhender et c'est bien ce qui me l'a rendu encore plus addictif. Si je passais déjà un bon moment de lecture dans la première partie du récit, je me suis sentie encore plus libre dans cette partie, dans ce monde où tout reste à imaginer et qui apporte énormément de bonnes choses au roman dans son intégralité.

Autre point très positif: la plume de l'auteur. Mélissa Bellevigne a vraiment une plume très facile à lire, très fluide, souple et agréable. Les mots coulent tous seuls sur les pages, rendant la lecture très aisée et faisant de Paranoïa un page-turner incroyable qui se dévore en un rien de temps. de plus, Mélissa Bellevigne a magnifiquement su s'adapter à chacun de ses personnages, à chacun de leurs univers pour leur offrir de vraies personnalités et nous permettre de nous identifier, de nous attacher à eux. Malgré quelques tics d'écriture qui peuvent devenir un peu gênants, la plume de l'auteur, vraiment très douce et poétique, contrebalance ce petit point négatif. Je pense que si j'ai dévoré ce roman, c'est un grande partie grâce à la manière dont l'auteur rend son lecteur accro au récit et pas seulement grâce à l'intrigue qu'il porte et c'est vraiment un point positif.

La seconde partie du récit, menée en grande partie par le point de vue de Judy, est celle qui m'a le plus transportée, de par son univers fantastique mais aussi par ses très nombreux autres points positifs. Tout d'abord, le rythme est vraiment parfait, d'abord lent et sombre, nous évoluons dans le noir avec Judy, désespérée de ne pas être comme tout le monde et que les années ont rendue aigrie. Puis, au fil de l'évolution du récit de son histoire, l'intrigue s'épaissit, les questionnements deviennent toujours plus nombreux et les réponses, qui semblaient d'abord logiques, ne paraissent plus si évidentes. Où se trouve la réalité? C'est aussi ce que recherche désespérément Judy, qui s'enfonce dans le passé de sa famille dans l'espoir d'y trouver des réponses. Mais tout le monde ne souhaite pas voir cette vérité éclater. Les hallucinations de la jeune femme se transforment bien vite en un tableau plus complexe, plus profond qui n'en devient donc qu'encore plus terriblement addictif. C'est bien simple j'ai adoré me perdre avec Judy dans son histoire familiale, dans ses recherches de réponses, mais aussi dans les réflexions de son esprit torturé. L'action est de plus en plus présente, les retournements de situations, bien que parfois prévisibles, sont alléchants et le tout est vraiment ultra prenant. Je n'avais plus qu'une envie: découvrir enfin la vérité et les réponses à toutes mes questions.

Des réponses bien différentes selon le personnage que nous suivons, et c'est aussi ce qui fait la richesse de ce récit, sa diversité, sa délicieuse ambiguïté. Des personnages que nous suivons différemment, ce qui peut parfois créer une certaine distance avec l'un ou l'autre, celui qui reste plus à l'écart du récit, de l'intrigue.
Lisa, que nous apprenons à connaitre la première, est très intéressante. Dévouée à ses patients, elle tente de les aider par tous les moyens pour oublier qu'elle ne peut pas résoudre les problèmes qui détruisent sa vie et son couple. Très terre-à-terre, connaissant des épreuves horriblement compliquée, mais en même temps tellement intelligente et proche des autres, j'ai adoré ce personnage presque humain, que l'on a nous aussi envie d'aider. Je me suis dans un premier temps attachée à ce personnage mais je dois avouer que la suite du récit, plus axé sur Judy, me l'a rendue plus fade, trop "normale" et moins attrayante, dommage donc que l'approfondissement des deux personnages n'ai pas eu lieu plus en parallèle, pour éviter que l'un soit mis à l'écart.
J'ai adoré le personnage de Judy, que j'ai trouvé plus étoffé, plus approfondi. Je me suis beaucoup plus attachée à elle, que j'ai trouvé très touchante avec son passé tumultueux et son avenir semé d'embûches. Suivre ses aventures, ses pensées ainsi que les déductions de ses découvertes m'a énormément plu et j'avais vraiment envie de découvrir la vérité à son sujet. de plus, c'est grâce à son personnage que le récit revêt une dimension plus sentimentale, qui laisse à l'auteur l'opportunité de mettre en avant des émotions moins sombres. Il faut dire qu'Alwyn est vraiment un personnage génial, que j'ai adoré de bout en bout et auquel je me suis beaucoup attachée. Son histoire est la clé de voûte de celle de Judy et j'ai pris beaucoup de plaisir à la découvrir, j'aurais même aimé en savoir plus. Dommage qu'en comparaison, dans la seconde moitié du récit, les chapitres concernant Lisa en deviennent presque superflus, de même que sa propre intrigue personnelle, trop peu approfondie à mon goût.

Seul le dénouement de cette histoire me laisse perplexe. J'ai adoré ce que l'auteur a bâti autour de la fin de son récit. Action, émotions et révélations sont indéniablement au rendez-vous et j'ai vraiment été secouée par les choix de l'auteur concernant ses différents personnages. Néanmoins, si l'idée de la fin ouverte aurait pu être vraiment intéressant, ici, elle est assez mal venue, je trouve. Cette fin assez abrupte nous offre l'une des réponses capitales du récit mais laisse presque tout le reste dans le flou, comme un gros point d'interrogation qui flotte, sur les personnages et leurs avenirs respectifs. J'avoue, je suis frustrée, surtout sachant que Paranoïa est, normalement, un one-shot, il me manque une quantité astronomique de réponses pour me satisfaire pleinement. Je reste sur ma faim et c'est vraiment dommage de finir sur un point négatif qui laisse comme une sensation d'inachevé. J'en aurai vraiment voulu plus.

Les +: une mise en place prenante dès les premières pages, un récit enrichit par les points de vues des différents personnages, une plume douce et poétique qui se lit très facilement, une intrigue toujours plus addictive au fil des pages, des personnages attachants, de l'action, des retournements de situation magistraux, ...
Les -: quelques tics d'écriture répétitifs, des personnages mis en avant de façon différente, quelques prévisibilité, une fin trop ouverte qui laisse le lecteur avec beaucoup trop de questions sans réponses

En conclusion, Paranoïa, premier roman de Mélissa Bellevigne, est vraiment un très bon livre, malgré quelques lacunes. Prenant dès les premières pages, le récit ne met que peu de temps à s'installer et happe immédiatement notre curiosité. Si le choix d'offrir les points de vues des différents protagonistes est très intéressant et permet d'approfondir le récit, il crée aussi parfois une distance avec l'un des deux personnages. Néanmoins, cela n'empêche pas le lecteur de s'attacher très facilement aux personnages imaginés par l'auteur, très humains et intrigants. L'intrigue m'a captivée du début à la fin, portée par un rythme parfait, laissant la juste place à l'action et à de nombreux rebondissements. J'ai adoré l'intrigue ainsi que la façon dont le récit est développé. Cerise sur le gâteau, le tout est extrêmement bien mené par la plume douce et fluide, poétique et très agréable à lire de Mélissa Bellevigne. Point noir cependant concernant la fin, trop ouverte à mon goût, qui laisse bien trop d'interrogations pour me combler et qui a le désavantage de me faire refermer le roman sur une note mitigée.
Lien : http://story-of-books.blogsp..
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J'ai été très agréablement surprise par cette lecture, en effet je partais avec un gros à priori sur celle-ci car Paranoïa ayant été écrit par une youtubeuse "Golden Wendy", cela semble être un effet de mode en ce moment car beaucoup de youtubeuse se mettent à écrire des livres et les maisons d'éditions semblent bien décidées à exploiter ce nouveau filon.

Je commence donc ma lecture hier soir juste avant de dormir puis je la reprend tranquillement ce matin et j'avoue que pour moi cela fonctionne. Les pages défilent, j'ai toujours envie de connaitre la suite, il y a peu de personnages donc on s'y retrouve facilement et puis le livre débute dès le début de façon très mystérieuse.

Judy une jeune fille enceinte arrive à l'institut psychiatrique ou travaille Lisa. Judy semble paranoïaque et refuse de s'alimenter. Lisa va petit à petit nouer des liens avec sa patiente afin de la soigner et que celle-ci s'alimente de nouveau et réduire la dose de médicaments pour que la patiente puisse poursuivre sa grossesse normalement.

Attention cependant je peux comprendre que ce roman est dérouté certains lecteurs, il ne s'agit pas d'un roman psychologique à proprement parlé car l'histoire s'oriente clairement plus vers le fantastique.

Mais si vous vous laisser embarqué sans à priori comme ce fût le cas pour moi dès les premières pages lues alors la magie pourra peut-être opérée.

Je vais rapidement lire le tome 2 Miroir car vu la fin de cette lecture j'ai rapidement envie de connaitre la suite.

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Malgré son résumé intriguant, ce premier tome n'a pas réussi à me convaincre… Je m'attendais à adhérer davantage au scénario et, surtout, à m'attacher à au moins l'un des personnages… Ma déception vient surtout de ces derniers qui n'ont malheureusement pas réussi à me toucher. Lisa, la psychiatre, m'a fait énormément penser à Stella dans « Rien qu'à moi » d'Elisabeth Norebäck que je venais juste de lire la veille. Ces deux professionnelles n'ont pas comme seul point commun leur métier ! Elles vont toutes les deux sombrer dans une espèce d'obsession ou de démence pour connaître la vérité et en s'attachant à leur patiente, si bien qu'elles vont perdre pied progressivement. Bien qu'aimant et patient, leur mari (effacé dans l'intrigue) aura bien du mal à les garder dans le droit chemin. J'ai donc eu l'impression de copie conforme… Cela dit, j'ai nettement moins accroché avec Lisa qui est développée moins en profondeur que Stella et qui fait également une fixette sur le fait qu'elle ne peut pas avoir d'enfant, alors que sa patiente est enceinte et ne le souhaite pas vraiment… Cette psychologue dégage quelque chose de malsain et ne m'a absolument pas donné envie de l'apprécier…

Judy, la seconde narratrice, est d'abord perçue comme une jeune femme intelligente, vive, paranoïaque et observatrice… Elle est loin d'être la « folle ayant des hallucinations » que tout le monde annonce… Mais au fur et à mesure où l'on avance dans l'histoire, on se rend rapidement compte que c'est surtout un personnage déboussolé, dépassé par les événements et assez naïf. J'aurais souhaité un peu plus d'échanges entre elle et sa psychologue afin de mieux apprendre à les connaître toutes les deux. En revanche, Alwyn, la personne qui a fréquenté Judy par le passé, fait la force de cet opus ! J'ai beaucoup aimé sa nature, ses secrets ainsi que sa relation évoluant petit à petit avec sa protégée. J'étais curieuse de voir sa véritable nature, ses desseins ainsi que les raisons qui ont fait qu'il ne se trouve pas dans l'hôpital psychiatrique avec Judy. Étant donné que l'ouvrage était classé dans le genre Fantastique, je me demandais si le côté paranormal allait concerner Alwyn ou si cela allait être autre chose dans le récit… Hélas, il faudra finalement attendre les cinquante dernières pages pour obtenir cette réponse ! C'est un peu long… de plus, c'est un élément assez survolé qui sera sans doute développé dans le second volet de cette duologie. Dommage !

J'espérais être davantage prise par l'histoire de ce thriller dont la fin m'a parue brutale et peu convaincante… C'était assez moyen. Malheureusement, seul le cas d'Alwyn (qui, à ma grande surprise, est devenu le personnage central) m'a poussée à aller jusqu'au bout ! Même si je suis frustrée de ne pas avoir toutes les réponses à mes questions, je ne pense pas lire la suite.
Lien : https://lespagesquitournent...
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Judy est considérée comme folle. Depuis toute petite, elle parle avec Alwyn, un ami imaginaire.
Devenue adulte, elle est hébergée par une vieille dame et limite ses relations sociales au minimum.

Un jour, elle trouve un message que lui a laissé sa grand-mère et qui lui laisse envisager qu'Alwyn n'est peut-être pas seulement le fruit de son imagination. Elle décide de suivre les indices et de partir pour l'Angleterre.

Quelques temps plus tard on la retrouve à l'hôpital. Lisa, une psychologie en mal d'enfant, décide de la croire et d'écouter jusqu'au bout son histoire, quitte à mettre sa propre vie entre parenthèse et peut-être même en danger...

Un récit qui alterne les voix des deux femmes. On s'attache principalement à Judy, à ses doutes et à ses espoirs. La question principale est de savoir si Alwyn est seulement une création de son esprit ou au contraire s'il a une quelconque réalité matérielle.

L'auteur nous fait ressentir l'angoisse permanente de son personnage, incapable de réellement prendre sa vie en main. Alwyn semble être pour Judy à la fois un sauveur et une malédiction. Et c'est cette tension qui est au coeur du livre.

Roman psychologique et sentimental, il nous fait suivre une aventure unique.
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critiques presse (1)
HistoiresSansFin
07 septembre 2016
Paranoïa soulève la délicate question de la folie chez l'adolescent, et même si l'on regrette que les questions psychiatriques ne soient pas plus documentées, on se laisse prendre par la qualité de l'intrigue et la personnalité des deux protagonistes. À découvrir.
Lire la critique sur le site : HistoiresSansFin
Citations et extraits (52) Voir plus Ajouter une citation
Je me suis rendu compte que la vie est un paradoxe. Que les gens passent sans se préoccuper vraiment des autres, sans savoir ce qui se trame derrière certaines portes. Que le temps passe vite, trop vite, qu'on a le choix une seconde, et que, la suivante, tout nous tombe dessus, qu'on ne contrôle plus rien.
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Des tuyaux de perfusion sinuaient entre ses doigts d’une finesse extrême. C’était la première fois que je la voyais. Et le premier sentiment qu’elle m’inspira fut la pitié. Elle avait des airs de fantôme, là, seule et perdue dans ses pensées, avec sa chevelure sombre en bataille et ses mains tremblantes.

Pour la troisième fois, je remis mes lunettes et lus le dossier médical de suivi.

Judy Desforêt, vingt ans. Enceinte. Date de début de grossesse approximative : seconde quinzaine d’octobre 2009.

Importante insuffisance pondérale. Psychose : délire de persécution et paranoïa, comportement suicidaire.

Comment une si jeune personne pouvait- elle souffrir de tels maux ? L’apparition des troubles remontait à quelques mois à peine, on avait même soupçonné une schizophrénie. Pourtant, ce type de maladie mentale faisait généralement suite à une prédisposition des individus.
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En quelques semaines, ce refuge devint mon nouveau foyer. Mon bureau était la pièce à la porte dérobée par laquelle nous sommes entrés toi et moi. J’y passais le plus clair de mon temps, l’esprit tourné vers d’autres horizons, voyageant à travers les milliers de livres de ma bibliothèque et grâce à la magie de la musique. J’étais amoureux de mon piano.
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— Tu sais, Lisa, j’ai parfois le sentiment que, si tu ne réussis pas dans chaque projet que tu entreprends… tu te considères comme inutile. Je sais que tu veux l’aider, je sais que tu veux devenir maman. Mais je sais aussi que ce projet-là, qui pour bon nombre de couples, certes, n’est pas si hasardeux à réaliser, est en train de ronger le nôtre à petit feu… Tu vois bien que c’est le seul sujet qui nous pousse à nous éloigner l’un de l’autre, ces temps-ci.

— Je sais, Paul. Je n’aime pas qu’on se dispute.

— Je ne suis pas psy, Lisa. En revanche, je t’aime et je te connais bien. Crois-moi, tu t’impliques plus encore avec cette petite qu’avec tous les autres, et il ne fait aucun doute que c’est sa grossesse qui en est responsable. Je ne pense pas que ce soit ce dont tu as besoin en ce moment pour aller mieux. Pour que nous allions mieux, conclut-il avec bienveillance.

Je posai ma tête contre son épaule. J’avais écouté chacune de ses paroles, mais je ne pouvais me résoudre à ce qu’il me demandait. Je serrai ses doigts entre les miens, savourant ce moment de tendresse dont je n’avais pas profité depuis des jours, puis esquivai :

— Et si nous allions nous coucher ? Tes bras m’ont manqué, je poursuivrais bien ce câlin au chaud, sous la couette.
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La difficulté était donc de parvenir à le maintenir dans un état de santé le plus stable possible avec le peu de moyens médicamenteux tolérés lors d’une grossesse. Le comportement violent et suicidaire de Judy était réapparu aussi sec dès qu’on avait réduit les doses de ses traitements. En conséquence, elle avait été remise sous calmants, peu recommandés et pouvant porter atteinte à la viabilité de l’enfant, certes, mais néanmoins nécessaires pour l’empêcher de s’arracher le cathéter du bras, sans quoi le fœtus aurait déjà péri, et elle aussi. C’était un véritable casse-tête chinois que de jongler avec ses troubles mentaux sans condamner le fœtus. Le personnel de l’établissement pensait que son cas était incurable, du moins tant que la grossesse n’était pas achevée. Le psychiatre de l’institut, le Dr Jean Vigniez, avait suspendu provisoirement la thérapie psychiatrique en constatant que toutes ses tentatives avaient échoué ; ce qui expliquait ma présence. Après plus de cinq mois de soins, l’état psychologique de Judy Desforêt n’avait montré aucune amélioration, et sa santé déclinait de jour en jour, mettant en péril sa vie et celle de l’enfant qu’elle portait.
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