Ça faisait longtemps que je n'avais pas lu une intrigue aussi longue, aussi complexe. 9a faisait longtemps que je n'avais pas lu un ovni aussi étrange : à la fois prise en haleine, trompée, baladée. Ça faisait longtemps également que je n'avais pas lu un roman écrit par un homme qui parvient à donner corps à des personnages féminins aussi attachantes, aussi balèzes tout en restant fragiles et sensibles. Toustes les personnages sont à la recherche de quelque chose, dans ce roman, et souvent on (ielles-mêmes) ne sait pas tout de suite quoi. Il y a une telle subtilité dans les rapports intimes, j'ai rarement lu ça. C'est un roman éminemment politique qui ne s'explicite jamais. Notamment les rapports de genre sont remis en question tout au long de ce roman qui (à mon avis) traite de la violence violence masculine, parmi tant d'autre choses et avec une agilité surprenante. Bisq nous invite à laisser de côté les évidences, les idées reçues (en matière de littérature aussi !) et de se laisser emporter par un délire doux, décalé et bouleversant.
Je ne pourrais pas résumer l'intrigue, ça part dans tous les sens, mais petit à petit, très lentement, on commence à saisir les rapports entre pleins de petits détails qui s'emboîtent et tissent un magnifique palais. Tout ça avec un style (plusieurs styles!) poétique parfois déroutant, parfois lyrique, souvent très juste. Je demeure très émue et un peu confuse.
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