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Isaac Goodhart (Illustrateur)
EAN : 9781534303485
128 pages
Image Comics (16/01/2018)
5/5   1 notes
Résumé :
Isaac Shiffron has found his tool of revenge against Laura, and the town that betrayed him: The FBI. Agent Bremble is Isaac's willing tool, seeking to punish both Eden, and the corrupt FBI agents that protect it. In order to protect their town, Laura, Mark, Maggie and Molly have to work together...because Bremble's strike team is headed their way, and the end of Eden is coming with it.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Postal, tome 4 (épisodes 17 à 20) qu'il faut avoir lu avant. Dans la mesure où il s'agit d'une histoire continue, il faut avoir commencé la série avec le premier tome. Celui-ci comprend les épisodes 21 à 24, initialement parus en 2017, écrits par Bryan Hill, dessinés et encrés par Isaac Goodhart, avec une mise en couleurs réalisée par K. Michael Russell. Il comprend également les 3 couvertures variantes réalisées par Linda Sejic, ainsi que les 10 premières pages de Golgotha par coécrit par Matt Hawkins & Bryan Hill, dessiné par Yuki Saeki et mis en couleurs par Bryan Valenza.

Trois individus se sont introduits dans la maison de Jon Schultz, directeur régional d'une agence du FBI : Isaac Shiffron, l'ex-agent Christopher Bremble et Eva. Ils l'ont visiblement passé à tabac, et Bremble lui demande de tout déballer sur ce qu'il sait de la ville d'Eden au Wyoming. À Eden, Maggie Pendrowksi se réveille dans le lit de Mark Shiffron. Elle met un teeshirt et un short et sort sur la véranda. Elle ne sait plus ce qu'elle veut. Elle ne sait pas quelle suite donner à sa relation avec Mark. le lendemain, Jon Schultz se rend à son bureau comme d'habitude. Il demande à sa secrétaire de ne lui passer aucun appel et d'annuler tous ses rendez-vous de la journée. Il commence par se servir un verre de whisky et par le boire, puis il appelle Laura Shiffron, la maire d'Eden. L'échange est sec et dépourvu de cordialité. Laura Shiffron fixe un rendez-vous à Jon Schultz.

À Eden, Mark Shiffron vient trouver Maggie Pendrowski au Diner. Ils sont seuls ; il lui demande ce qu'elle veut. Elle lui explique qu'elle n'est pas très habile à entretenir une relation amoureuse. Mark lui propose qu'ils s'enfuient d'Eden tous les deux, après avoir dérobé l'or stocké dans un bunker, tout en en laissant une partie pour Laura Shiffron et le shérif Magnum. Maggie accepte. Dans une casse de la ville la plus porche, Laura Shiffron rencontre Jon Schultz. Elle se souvient comment elle a organisé le stockage de lingots d'or à Eden. Il va lui falloir négocier serré avec Schultz.

Retour à Eden et à la normale : Laura Shiffron a repris sa fonction de maire et sa santé ne semble plus aussi préoccupante. Mais en fait la situation est bien différente : la relation personnelle entre Mark et Maggie est passée à un stade supérieur, et il est maintenant certain qu'Isaac Shiffron n'est plus très loin de revenir en ville. le lecteur revient à nouveau, à la fois pour l'évolution de Mark Shiffron, et pour savoir ce qui va arriver à Eden. Ce dernier reste un personnage atypique. Comme précédemment, Bryan Hill a choisi de ne pas transformer sa maladie (syndrome d'Asperger) en un spectacle, de ne pas le dramatiser en l'exagérant. le lecteur peut d'ailleurs facilement oublier cette particularité du personnage et ne voir en lui qu'un individu au comportement présentant parfois des bizarreries. Toutefois en gardant cette caractéristique du personnage en tête, le lecteur comprend mieux son comportement, et il en vient à se dire que c'est Mark Shiffron qui est le mieux adapté à la vie dans cette ville de criminels à haut risque. le déficit d'empathie de Mark lui permet de s'en tenir à des actions logiques et efficaces. C'est la raison pour laquelle il est utilisé par sa mère pour définir une stratégie, ou qu'il décontenance ceux qui le fréquentent. Même s'il est sous le coup de ses sentiments pour Maggie, il continue d'interagir avec elle sur une base logique, en décalage avec la relation qu'il souhaite développer. Il lui propose une solution logique (prendre l'argent et se tirer pour commencer une nouvelle vie), avec une forme de détachement émotionnel à l'opposé de l'amour dans une relation.

Le lecteur retrouve ce même décalage dans son comportement quand Mark Shiffron se jette dans la gueule du loup en allant à la rencontre de son père, et des hommes armés qu'il a avec lui. Il accomplit des choix indépendamment du coût émotionnel pour lui (il n'y en a pas) ou pour les autres (il ne sait pas l'envisager). Son comportement engendre des enjeux psychologiques inattendus pour les personnages qui le côtoient. Laura Shiffron continue de l'utiliser comme une ressource stratégique. Maggie Pendrowski doit envisager une relation d'une forme inédite dont elle n'arrive pas à estimer la viabilité, mais pas forcément incompatible avec sa propre forme de prise de distance. Mark Shiffron n'agit pas simplement comme révélateur du caractère des autres, mais il les place également devant des choix inédits. le lecteur voit évoluer des individus dont aucun n'est un héros, mais auxquels il s'est attaché, dont il est curieux de connaître le sort. Cet investissement émotionnel dans les protagonistes augmente d'autant l'intérêt qu'il porte à l'intrigue dont le déroulement est indissociable de leur personnalité.

Le lecteur retrouve également les dessins d'Isaac Goodhart, en se souvenant de l'amélioration significative de leur qualité dans le dernier tome. En découvrant es 2 premières pages, il constate que l'artiste joue avec habileté sur les aplats de noir pour cette séquence nocturne dans un appartement non éclairé, mais aussi avec le degré de précision des dessins. Indubitablement, le dessinateur a encore fait des progrès dans ce domaine, que ce soit l'aménagement intérieur de l'appartement de Jon Schultz, la vision extérieure du pavillon où habite Mark, les épaves de voiture dans la casse automobile, le bar à danseuse où Bremble rencontre Danny le trafiquant d'armes, la villa au bord de la plage, ou encore la grand-rue d'Eden. le lecteur peut se projeter dans des environnements plus consistants qu'au début de la série.

De la même manière, le lecteur remarque qu'Isaac Goodhart a adouci ses traits de contour, en diminuant le nombre d'angles, et en lissant les courbes. Les dessins n'en deviennent pas pour enfant pour autant, mais ils sont plus agréables à l'oeil. Cette évolution s'accompagne également d'une meilleure sensibilité dans les expressions des visages, qui deviennent plus naturels. Si le lecteur avait pu regretter au début de la série des impressions d'amateurisme dans les dessins, il apprécie au contraire les visions qui lui sont présentées dans ce tome. L'artiste sait aussi bien soigner le naturel de Maggie sortant discrètement du lit sans réveiller Mark, qu'un tir de précision avec une arme à feu, ou l'arrivée en ville d'Isaac Shiffron. Cette augmentation de la qualité de la narration visuelle finit même par nuire un peu à la plausibilité du récit. Bryan Hill a décidé d'augmenter aussi le niveau de scènes spectaculaires pour une raison indiscernable. le lecteur en reste à se demander pourquoi Eve s'habille avec des bandelettes qui laisse sa poitrine à nu pour interroger Jon Schultz. Il n'est pas sûr non plus de l'apport à l'intrigue d'une scène de roulette russe, ou d'un personnage en train de se poudrer le nez. Ce n'est pas tant que ces éléments exigent une augmentation de la suspension consentie d'incrédulité, c'est plutôt qu'ils semblent gratuits, uniquement là pour leur dimension spectaculaire.

À la fin de ce tome, le lecteur s'en trouve presqu'à regretter que l'intrigue ait avancé aussi vite, que la confrontation avec Isaac Shiffron ait eu lieu et que l'intrigue secondaire relative à l'agent Christopher Bremble ait été résolue. Il croise les doigts pour que l'histoire se poursuive quand même encore un peu (il devrait y avoir encore un tome). Il apprécie d'avoir pu passer encore quelques moments avec Mark Shiffron et ceux qui l'entourent. Au début de la série, il avait découvert un point de départ original, surtout en ce qui concerne le personnage principal. Sur la base de l'idée élaborée par Matt Hawkins, Bryan Hill a su bien utiliser le principe d'une ville servant de havre pour des criminels. Il a également réussi à mettre en scène un individu souffrant du syndrome d'Asperger, avec justesse, sans exagération. le lecteur s'est rapidement attaché à Mark Shiffron et à son comportement froid, mais pas dénué d'émotion. Il a été accroché dès le départ par la tension générée par les problématiques de survie de la ville, en regardant des dessins racontant bien l'histoire mais souvent un peu frustes.

Au fil des épisodes, Bryan Hill a fait traverser des épreuves à Mark, sa mère Laura et Maggie, avec un degré de violence et de suspense adapté au principe d'une ville de criminels endurcis. le lecteur a pu voir le talent d'Isaac Goodhart se développer de tome en tome, pour atteindre un excellent niveau de chef décorateur, de metteur en scène et de directeur d'acteur. Il a également pu voir Mark Shiffron grandir et prendre de l'assurance, mais sans guérison miraculeuse. Ce dernier tome rappelle que cette série est également l'histoire de Laura Shiffron, une femme ayant fait face à son mari, ayant géré la sécurité de son fils, ayant assuré les responsabilités de maire, ayant elle-même évolué pour acquérir les compétences lui permettant d'assurer l'avenir de son fils et de la ville d'Eden. En filigrane, ce récit évoque la manière dont les individus s'adaptent ou pas, mais aussi comment ils sont façonnés par leur environnement et par leur histoire personnelle.
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