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EAN : 9782910027728
224 pages
Dreamland (20/08/2001)
4/5   3 notes
Résumé :
Malgré le succès publique et critique de LA HORDE SAUVAGE considéré comme l'un des plus grands films de tous les temps, son auteur SAM PECKINPAH n'a jamais connu l'aura des grands anciens comme Murnau, Ford, Welles, Renoir ou Rossellini. Comme eux, mais après eux, ce rebelle de génie a défini les critères du cinéma moderne, comme le reconnaissent John Woo, Martin Scorsese, Quentin Tarantino ou Takeshi Kitano qui tous revendiquent sa filiation. Reflet de son époque, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Sam Peckinpah est malade de son pays, il suffoque. Il le voit muter, faire table rase des valeurs qui l'ont fait grandir, alors, il explose et devient peintre du chaos, des sombres et des déliés. Sauvage, il filme dru, toujours plus fort et révèle une autre éthique avec son pinceau-flingue.

Son regard est viscéral et furieusement baroque, putride, exempt de romantisme. Il fixe le désespoir et ne détourne pas les yeux. Il scrute les fissures qui pullulent sur les certitudes. Souffle l'ouragan sur la poussière du temps. Toujours impitoyable, lucide et trempé de fureur.
La violence, sa profonde déchirure, c'est l'Amérique qui s'égorge elle-même. C'est la Liberté qui en profite pour s'échapper, en passe de disparaître et pourtant, poursuivie par ces hommes qui arrivent trop tard, tout comme lui, qui ont cent ans de retard.

Peckinpah ne fait pas dans l'allocentrisme, cinéaste de la loose, il n'expose personne d'autre que lui-même et s'abîme dans la contemplation acide des abîmés qui lui ressemblent, abandonnés dans ce désert aride et sec, au bord de la civilisation.
Sa tragédie nihiliste est complexe, bouleversante et fatale. Elle pèse de peines, de larmes et d'alcools forts.
Peckinpah c'est l'art divinatoire d'interpréter ses propres reflets.
Les Robards, Coburn ou McQueen sont tous les vestiges de sa carcasse paranoïaque et désabusée balancés sans censure sur un écran de cinéma. Une manière de psychanalyse en salles obscures.
Oates, poussera le vice jusqu'au bord du calice, s'imbibant du Maître et de tequila pour composer son personnage de bateau-ivre dans le nébuleux « Apportez-moi la tête d'Alfredo Garcia », sorte d'autobiographie morbide où le réalisateur transporterait son talent pourrissant dans un sac.

Fétide,il draine à gros flots les haines et son soleil à lui assèche et chauffe à blanc. Il martèle son message : l'Homme est un putain de loup pour l'Homme et, il va bien falloir faire avec.
Fasciné par la mort, il brûle sa vie par tous les bouts, imprègne ses films d'un souffle mélancolique, d'un refus obstiné d'abandonner même si le vide est sous nos pieds. Fataliste, il distend le temps, formaliste, il malaxe l'image qu'il polit d'une poignée de sable.

Peckinpah sublime ce soleil qui se couche sur ce monde, son monde, et qui avance en abandonnant sur le bas-côté ceux qui ne peuvent pas suivre. Il n'élude pas la nature bestiale des hommes, cadavres agités de soubresauts, vivants du souffle de mort, et qui ne se rendent jamais sans combattre.
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La violence a toujours investi les images. L'art intègre la violence, il ne la refuse pas, il compose avec elle. de Lascaux à Picasso, la violence fait hurler la lumière et la pierre. Mais c'est pour la fixer, la retenir, la déployer dans des formes et dans un temps qui permettent de la comprendre. Précisément parce qu'elle fascine, la violence ne peut être filmée directement, mais réfléchie, mise en forme par le détour d'un art. Avec quelques films, Sam Peckinpah fait fait connaître comme un ténor de la violence au cinéma. Qu'il s'agisse de thrillers ou de westerns. Chez lui, la violence était chorégraphiée à la manière d'un ballet, servie par des ralentis et un usage adéquat de la musique. Ce livre se veut une piste de lecture pour comprendre sa manière de la traiter. Des exemples sont repris dans ses longs métrages.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Ainsi la séquence d'ouverture - un domaine qui deviendra naturellement une spécialité de Peckinpah - , consiste moins en une exposition qu'en une explosion, qui propulse le spectateur dans la tourmente d'un monde de bruit et de fureur, où les éléments entrent en collision in media res. Toutes les ressources d'un moyen d'expression sont employées pour lui inspirer une sensation de malaise.
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