Il est établi que le crime a été commis de la façon suivante :
Schmar, le meurtrier, s’est posté vers neuf heures du soir, au clair de lune, à l’endroit où Wese, sa victime, venant de la rue où se trouvait son bureau, devait tourner dans la ruelle où il habitait.
Air froid de la nuit qui traversait chacun d’un frisson. Mais Schmar n’avait mis qu’un mince vêtement ; en outre, sa petite tunique était déboutonnée. Il ne sentait pas le froid ; mais il n’arrêtait pas de bouger. L’arme du crime, moitié baïonnette, moitié couteau de cuisine, il l’avait toujours au poing, entièrement dévoilée. Regardait le couteau à la lumière de la lune ; la lame jetait des éclairs de lumière ; pas assez pour Schmar ; il la frappa contre les pavés, ce qui fit des étincelles ; le regretta peut-être ; et pour réparer le dommage, il la passa sur sa semelle comme un archet de violon, tandis que, tenant sur une seule jambe, penché en avant, il écoutait le son du couteau sur sa botte et épiait en même temps la ruelle fatidique.
Leslie Kaplan - L'Assassin du dimanche - éditions P.O.L - où Leslie Kaplan tente de dire de quoi et comment est composé "L'Assassin du dimanche" et où il est question notamment de femmes qui s'organisent et de collectif, de littérature et de hasard, de Franz Kafka et de Samuel Beckett, d'une usine de biscottes et du jardin du Luxembourg, à l'occasion de la parution aux éditions P.O.L de "L'Assassin du dimanche", à Paris le 21 mars 2024
"Une série de féminicides, un tueur, « l'assassin du dimanche ». Des femmes s'organisent, créent un collectif, avec Aurélie, une jeune qui travaille en usine, Jacqueline, une ancienne braqueuse, Anaïs, professeure de philosophie, Stella, mannequin, Louise, une femme de théâtre…"
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