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EAN : 9781401249014
128 pages
DC Comics (04/10/2016)
4.25/5   4 notes
Résumé :
New York Times Bestseller!

See Wonder Woman like you’ve never seen her before in WONDER WOMAN: THE TRUE AMAZON, an original graphic novel from Eisner Award-winning writer and artist Jill Thompson. Join Princess Diana in her early years, as she develops into the formidable hero we know and love.

Young Diana has the fawning attention of her nation, but she soon grows spoiled and ungrateful. When a series of tragic events takes its toll, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ce tome contient une histoire complète et indépendante de toute autre, ne nécessitant pas de connaissance préalable du personnage. Ce récit est paru d'un seul tenant, initialement en 2016, sans prépublication sérialisée. Il est entièrement réalisé par Jill Thompson (scénario, dessins, mise en couleurs), à l'exception du lettrage effectué par Jason Arthur. Il bénéficie d'une introduction d'une page rédigée par Mariko Tamaki, auteure de roman, et coauteure de One summer avec sa cousine Jillian Tamaki.

Il était une fois une île dans les mers lointaines. Cette île était appelée Themyscira, et c'était l'un des endroits les plus beaux du monde. Elle est habitée par des amazones, une tribu de femmes qui vivaient avant en Grèce, à l'époque antique. Inquiets de leurs capacités, le roi de Mycènes ordonna à Hercule de lui rapporter la ceinture de leur reine Hippolyte. Il s'en suivit une guerre ouverte entre la tribu des amazones et l'armée d'Hercule, jusqu'à ce dernier réussisse à récupérer la ceinture, et que les amazones s'enfuient aidées par Héra jusqu'à cette île dissimulée par la magie et appelée Themyscira.

Ainsi à l'abri des jalousies des hommes, les amazones développèrent une société basée sur les arts et la musique, les inventions et la danse, sans oublier de pratiquer de rigoureux entraînements physiques. Mais la reine se languissait d'avoir un enfant, chantant sa mélancolie la nuit sur la plage. Les dieux ainsi émus et la tristesse des amazones donnèrent vie à la figurine de sable formée par la reine sur la plage. Diana fut élevée par la reine et le amazones, chérie au point d'en être gâtée. En outre elle excellait dans les exercices physiques au point d'en être meilleure que toutes les autres amazones. Pourtant elle fit la connaissance d'Alethea, une amazone qui ne semblait pas reconnaître son excellence, ni rechercher sa compagnie. Diana interpréta ces rebuffades et cette indifférence comme un défi à relever.

L'éditeur DC considère que ses trois principaux personnages sont Superman, Batman et Wonder Woman, créés à peu d'années d'intervalle. Cette dernière représente une forme de modèle pour les petites filles, un idéal à atteindre, et ce faisant son effigie est licenciée pour être apposée sur de nombreux produits dérivés. Cependant, en termes de comics, il s'agit d'un personnage à l'origine inscrite dans son époque, et très marquées par les idiosyncrasies de son créateur William Moulton Martson (voir The Wonder Woman Chronicles Vol. 1). de fait les responsables éditoriaux éprouvent plus de difficultés à trouver des créateurs capables d'en nourrir une version viable que pour Batman ou Superman, superhéros disposant souvent de 2 séries mensuelles à leur nom, et souvent même le double. En 2016, le lecteur bénéficie de 3 interprétations dignes d'intérêt : celle de Grant Morrison & Yannick Paquette dans Wonder Woman: Earth One Vol. 1, celle de la série mensuelle de Greg Rucka dans Wonder Woman Vol. 1: The Lies (Rebirth), et celle-ci.

Jill Thompson est une auteure complète ayant aussi bien travaillé comme artiste dans la série Sandman de Neil Gaiman, ou dans le magnifique Beasts of burden sur des scénarios d'Evan Dorkin, que comme auteur complète dans The little Endless storybook et la suite Delirium's party: A little Endless storybook. En contemplant la couverture et en feuilletant rapidement l'ouvrage, le lecteur constate immédiatement qu'elle a peint l'ensemble du récit en couleurs directes, lui donnant une apparence de conte pour enfants, mais aussi pour les grands. L'introduction par l'expression Il était une fois confirme la forme choisie, ainsi qu'il s'agit d'une histoire complète. L'auteure évoque l'historique qui a amené les amazones à s'isoler et s'installer sur Thémyscira en 11 pages. Puis elle passe aux circonstances de la venue au monde de Diana en 8 pages, et le récit s'arrête avant que Diana ne rejoigne le monde extérieur et ne prenne le nom de Wonder Woman. Il s'agit bel et bien d'un conte avec une morale, d'un récit complet sur la base d'une interprétation personnelle du personnage, sans avion robot. le lecteur fait le compte : des amazones, l'évocation du rôle d'Hercule, Themyscira, la reine Hippolyte, la princesse Diana, une joute entre guerrières, l'évocation de la tiare. Il y a bel et bien assez d'éléments de la mythologie de Wonder Woman pour que ce récit puisse prétendre porter ce titre.

Dans les quelques pages de bonus, Jill Thompson explique le processus de réalisation d'une page. Elle commence par effectuer un découpage en cases et des esquisses au crayon. Puis elle peint la page, réalisant les traits de contour à la peinture noire, sans utiliser d'encre de Chine. le lecteur observe donc des illustrations combinant quelques caractéristiques de la bande dessinée traditionnelle (plusieurs images sur une page, avec des traits de contour), et de la peinture directe (les couleurs servant à apporter du volume aux surfaces, à rendre compte des ombres portées, à représenter des éléments qui ne sont pas tous détourés). le rendu final s'apparente plus à une bande dessinée traditionnelle qu'à un livre illustré car il y a bien des cases qui forment une narration séquentielle, des phylactères, des cartouches de texte, et des actions décomposées en plusieurs cases. La mise en couleurs directe apporte une forme moins criarde que celle des comics de superhéros de par le choix des couleurs essentiellement réalisées à l'aquarelle.

La narration visuelle de Jill Thompson s'avère riche. Elle a réalisé un travail de conception sur les costumes plus conséquent que les tuniques génériques avec lesquelles les dessinateurs habillent souvent les amazones. Elle représente des coiffures diverses et variées, et des bijoux différenciés pour chaque amazone. Elle a également accompli un travail délicat pour les masques portés par les amazones lors du tournoi, afin qu'elles ne soient pas identifiables. Sur ce dernier point, le lecteur n'en reste qu'à moitié convaincu, car il est visible que la population totale des amazones n'est pas très importante, qu'elles se connaissent toutes, et que si ce masque couvre bien également les cheveux, la tunique ne dissimule pas des caractéristiques comme la couleur de peau, ou la morphologie des unes et des autres. En termes d'architecture, Thompson a choisi un parti pris moins flamboyant que celui de George Perez, sur la base de construction à un étage, intemporelle, évoquant des villages grecs, mettant la pédale douce sur les colonnes, les chapiteaux et les temples en marbre.

Le lecteur laisse son regard se promener sur un environnement cohérent, avec des images qui évitent de mettre en évidence les caractéristiques les plus difficiles à avaler (taille de l'île, population réelle), en mettant en avant une culture basée sur l'agriculture et l'élevage de chevaux, composée de dames d'âges et de morphologies différents, évoluant dans des maisons simples ou quelques salles du palais de taille raisonnable, ou à l'extérieur dans la nature. La mise en scène adopte un parti pris naturaliste, avec des personnes souriantes et détendues, évoquant la vie douce sur Themyscira. Les scènes d'action donnent une vision claire de l'environnement, avec un ou plusieurs plans larges pour avoir une vision d'ensemble, et un découpage en cases des mouvements dans un enchaînement logique, sans exagérer de manière démesurée les prouesses physiques ou les acrobaties.

Alors qu'il a conscience de découvrir un récit des origines, le lecteur se laisse surprendre par le fond du récit. Par des courtes séquences, Jill Thompson dresse le portrait de la jeune Diana, choyée par les autres amazones, car étant la seule enfant sur l'île. Elle montre à la fois sa joie de vivre, mais aussi sa forme d'égoïsme découlant de ses capacités supérieures à celles des autres amazones, et du fait d'être le centre d'attention à chaque moment. Jill Thompson reste dans un registre mesuré : elle n'en fait pas une peste, mais elle montre que Diana a conscience de sa position privilégiée et qu'elle en tire profit de manière naturelle, sans malice. Elle montre comment tout naturellement Diana va vouloir à tout prix conquérir l'amitié d'Alethea la seule personne qui ne s'intéresse pas à elle et qu'elle n'arrive pas à impressionner par tous ses talents et tous ses cadeaux. Elle montre aussi comment l'assurance de Diana la conduit à estimer qu'elle sera la championne du tournoi quoi qu'il puisse arriver, quelles que soient ses opposantes. le lecteur constate que malgré la tonalité de conte du récit, il puisse être apprécié aussi bien par des enfants que par des adultes car dépourvu de mièvrerie, ou de condescendance. Il y a effectivement des scènes moins idylliques et il est question de conséquence des actes de chacun d'une façon assez dramatique.

Ce récit complet propose un récit des origines de Diana, plutôt que de Wonder Woman, dans la mesure où il s'achève quand elle revêt pour la première fois son célèbre costume, mais avant qu'elle ne l'expose au monde extérieur. Jill Thompson montre à voir une version personnelle de Themyscira et de ses habitantes, cohérente et bien conçue, débarrassée des facilités habituelles. Elle réalise des pages agréables à regarder sans chercher une esthétique trop lisse ou trop brillante, pour une narration séquentielle efficace sans être exagérée comme peut l'être celle des comics de superhéros. L'intrigue repose sur les éléments attendus d'une histoire d'origine : de la création de la communauté des amazones au tournoi final. Mais Jill Thompson raconte une histoire inattendue, celle d'une jeune fille gâtée et brillante devant prendre conscience de ses responsabilités d'une manière tragique. Il s'agit d'un récit tout public, dans lequel les adultes y trouveront leur compte, en regrettant parfois un parti pris trop naturaliste, ou des personnages secondaires plus esquissés que complexes.
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Ce comics pas comme les autres est intégralement écrit, dessiné et mis en couleur par une même artiste, Jill Thompson, qui a travaillé entre autres sur Sandman - on retrouve la patte onirique de cet univers. Il nous ramène à l'enfance de Diana, et même avant sa naissance, depuis l'exil des Amazones sur l'île de Temyscira jusqu'au drame qui amènera la future Wonder Woman à quitter ses semblables.

Ce qui marque dans cette lecture, ce sont autant les couleurs chatoyantes, avec un trait rare dans l'univers du comics, que la sensibilité très forte portée par cette histoire de famille et d'amour tragique. Bon, on est chez DC, on voit bien où l'autrice nous mène et la morale de l'histoire est cousue de fil blanc. Mais ce n'est pas une raison pour bouder notre plaisir devant ce bel objet.
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