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EAN : 9781506716886
104 pages
Dark Horse (12/01/2021)
3.5/5   3 notes
Résumé :
Showcasing stories from some of the comics' greatest female creators, this anthology features stories that range from mainstream adventures to hilarious comic shorts to heart-wrenching autobiographical stories. Originally published as Sexy Chix in 2006, this new edition is presented in a new, larger size!

Featuring over a dozen stories by top talents like New York Times bestselling author Joyce Carol Oates, Eisner Award-winning illustrator Jill Thomps... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome est une anthologie regroupant 16 récits courts autobiographiques en noir & blanc, initialement parus en 2006. le projet a été supervisé par Diana Schutz qui a rédigé une nouvelle illustrée par 4 petits dessins d'Amanda Conner. Cette anthologie présente la particularité de ne contenir que des bandes dessinées réalisées par des autrices.

Portrait d'une artiste et de son processus créatif : 1 page, par Chynna Clugston Flores. Une journée passée à faire la fête pour finir par dessiner quelques pages au milieu de la nuit. - Triangle amoureux, 4 pages, par Jill Thompson. Une sirène est amoureuse d'un marin, ce qui ne plaît pas à la jeune femme qui a aussi des vues sur lui. - Fièvre jaune, 6 pages, par Colleen Doran. Moe est une jeune femme qui a développé une fascination pour les idoles pop japonaises, en particulier les jeunes chanteurs. Elle finit par en rencontrer un qui préfère la compagnie de la narratrice. - Histoire vraie du salon de coiffure, 6 pages, scénario de Gail Simone et dessins de Rebecca Woods. Une jeune coiffeuse accueille la mère d'une cliente qui n'a pas mis les pieds chez un coiffeur depuis 60 ans, la dernière fois à l'occasion de son mariage. - le croquemitaine, 8 pages, par Colleen Coover. Une jeune femme seule vaque à ses occupations quotidiennes et banales, tout en décrivant à quoi ressemble le croquemitaine pour elle. - Hands on : 6 pages Carla Speed McNeil. Une jeune guérisseuse prend à parti des individus assistant à une célébration religieuse et elle en guérit quelques-uns de manière brutale. - L'oeil du cyclone pour la rebelle, 6 pages, par Lee Marrs. Pudge est une jeune femme bien en chair, bénévole lors d'une action humanitaire pour aider des personnes coincées dans leur maison par une inondation. Elle se retrouve coincée dans l'une d'elle avec un bénévole beau et musclé. - Les filles de Jeff Macey, 12 pages, nouvelle écrite par Diana Schutz, avec 4 petits dessins d'Amanda Conner. À l'été 1992, Jeff Macey donne une réception chez lui pour tout le quartier, tout en pensant à ses filles, ces jeunes femmes qui posent dans son jardin pour des photographies de charme consultables moyennant un abonnement à son site.

L'art de lâcher prise, 6 pages, scénario de Sarah Grace McCandless et dessins de Joëlle Jones. Cette jeune femme subit son quotidien de célibataire, n'éprouvant pas d'empathie pour les gens qui l'entourent, se sentant peu impliquée dans la vie. - Haseena Ross, jeune détective, 7 pages, Trina Robbins. le frère de Heather Wu est accusé d'avoir volé le sac à mains d'une professeure. Haseena Ross va mener l'enquête avec elle au lycée pour découvrir la vérité. - Lucy au centre commercial & Les garçons sont tellement embêtants, 2 pages, par Violet Kitchen. Une jeune fille pas encore adolescente va acheter des lunettes au centre commercial, puis doit se débarrasser de son grand-frère qui l'empêche de regarder son feuilleton télévisé. - Sans rites, 7 pages, par Madison Clell. En prenant son petit-déjeuner, cette jeune femme pense au sort des enfants dont l'avis de disparition figure sur la brique de lait. - Esther rencontre son créateur, 6 pages, par Leela Corman. Une enfant va porter une robe dans une maison où les femmes accueillent des clients masculins. - Camelia, 6 pages, par Roberta Gregory. Camelia, une jeune femme, abandonne ses études et le domicile familial pour se mettre en couple. Son premier homme et le deuxième ne sont pas très respectueux. - Vous ne me faites pas confiance ?, 4 pages, par Laurenn McCubbin. Dans un présent dystopique, une jeune femme se rend à un rendez-vous pour un avortement clandestin.

Dans les années 2000, l'éditeur Dark Horse conçoit et publie plusieurs anthologies dont celle-ci qui a pour objectif de prouver l'existence d'autrices de comics, et de montrer la diversité de leurs créations. le lecteur découvre donc 16 récits courts, voire très courts, allant d'une page humoristique, à 7 pages pour les bandes dessinées, avec une nouvelle en prose de 12 pages au milieu de l'ouvrage. Chaque histoire met en scène une femme comme personnage principal, la plupart du temps elle a une vingtaine d'années. Il y a quelques exceptions avec des enfants, et il n'y a qu'une seule femme âgée, la cliente chez la coiffeuse, mais elle n'est pas le personnage principal. Les autrices abordent plusieurs genres : l'autobiographie sur un mode humoristique avec une autodérision caractérisée, ou un moment de leur vie raconté de manière directe, la fiction (la guérisseuse en mode combat), le récit pour enfant (l'enquête de Haseena Ross), le conte ou le récit métaphorique ou la réflexion sur un aspect de la vie humaine. Les dessins vont du plus caricatural pour une exagération comique maximale avec le premier récit, au plus réaliste pour le salon de coiffure, en passant par des dessins de récit pour enfants pour l'enquête, à une simplification très élégante pour Colleen Coover, jusqu'à un registre expressionniste pour Madison Clell. Il est vraisemblable que la responsable éditoriale ait commandé ces récits spécifiquement pour cette anthologie et qu'elle ait discuté avec les artistes pour s'assurer de cette variété. Quoi qu'il en soit, le lecteur découvre des histoires dans des registres variés, et des esthétiques différentes, sans aucun superhéros à l'horizon.

Bien sûr avant de commencer la première histoire, le lecteur se dit qu'une telle anthologie comporte une dimension féministe, ne serait-ce que du fait du choix de n'avoir que des créatrices. Il s'attend donc à ce que certains récits soient ouvertement revendicatifs, dans un registre ou un autre. Dans les faits, il n'y a pas de prise en otage du lecteur ou de la lectrice, pas de récit s'apparentant à du militantisme combatif. Certains thèmes relèvent directement de la condition féminine, comme le dernier sur l'avortement clandestin dans des conditions horrifiques (ce n'est pas un cintre, mais les taches de sang sur la blouse ne mettent pas en confiance), celui où un homme contraint une jeune femme par l'intimidation et la force (avec une vengeance finale relevant du conte), ou encore cette jeune fille effectuant une livraison de vêtement dans une maison close. En fait les autrices laissent le lectorat se positionner par lui-même. Par exemple, dans la nouvelle de douze pages, Diana Schutz décrit le comportement banal de ce chef d'entreprise qui a monté un des premiers sites de charme d'internet, avec accès à des photographies de femmes nues moyennent abonnement ou paiement au coup par coup. Les images de Conner sont sympathiques, sans nudité, ni maltraitance. le texte expose factuellement la manière dont Jeff Macey fait tourner son entreprise, et le rôle qu'y jouent les femmes. Difficile pour un parent de souhaiter ce genre de vie pour sa fille, ou pour une femme d'y voir une carrière prometteuse.

À plusieurs reprises, la lectrice ou le lecteur assiste ainsi à un instant de vie d'une femme, intimement lié à son genre : l'incidence d'une coupe ratée par un coiffeur pour le mariage, le comportement implicite imposé par le collège et par le lycée, les représentations mentales masculines de la féminité. Les artistes ont l'art la manière de présenter ces moments de vie sous l'angle de la protagoniste, sans exagérer le comportement des individus, homme ou femme, autour d'elle. Pour autant leur comportement fait ressortir ce qu'il y a de prescripteur, tout comme les forces systémiques qui pèsent sur elle. Les récits et les images ne sont pas conçus pour montrer chaque jeune femme comme une victime : chacune dispose de son libre arbitre et peut agir de sorte à prendre la situation en main, en fonction de l'autonomie associée à son âge. Avec ce point de vue en tête, il y a un récit qui dénnote par rapport aux autres : celui de la sirène, réalisé par Jill Thompson qui se focalise sur une rivalité entre deux femmes, dans laquelle le marin n'est plus qu'un objet à conquérir, en neutralisant la concurrente.

La plupart des récits parlent aussi bien aux lectrices qu'aux lecteurs, avec des thèmes qui ne sont pas spécifiques au sexe de l'individu. le lecteur sourit en voyant la dessinatrice s'éclater toute la journée pour se mettre à sa planche à dessin au tout dernier moment avec une narration visuelle de type comique. Il compatit avec la pauvre Moe aveuglée par sa fascination pour les vedettes, et des dessins aux contours un peu bruts. Il lui faut un petit temps d'adaptation en accompagnant la jeune femme dans la banalité de son quotidien avec des dessins très agréables à l'oeil, alors que l'autrice utilise les phylactères pour lui faire dérouler un discours sur le croquemitaine, afin qu'il puisse ressentir cette angoisse existentielle face aux drames arbitraires d'une existence, une histoire très touchante. Il sourit devant les dessins un peu sales de cette guérisseuse de choc, et devant ceux plus lâches de la jeune femme bien en chair profitant de l'isolement pour sauter sur un beau mâle. Il accompagne celle qui entame une phase de processus de deuil pour accepter la réalité de son quotidien de célibataire. Il suffoque avec celle qui contemple l'image des enfants disparus sur son carton de lait, avec des images expressionnistes, des instants déconnectés laissant sous-entendre une terrible violence. Il est sous le coup de la séduction de l'interdit avec la jeune adolescente découvrant l'intérieur de la maison de passe, avant l'arrivée des clients. Quel que soit son sexe, il frémit devant la table d'avortement, à la fois pour l'épreuve physique, mais aussi pour cette sensation écoeurante de confiance trahie.

Est-il encore besoin de prouver que les femmes savent faire des bandes dessinées aussi diversifiées et sophistiquées que les hommes ? Non bien sûr, sauf que le métier reste majoritairement masculin dans le monde des comics. Cette anthologie atteint-elle son objectif ? Oui bien sûr, à la fois de montrer que les créatrices et autrices féminines n'ont rien à envier à leurs collègues, masculins, mais plus simplement en proposant des histoires très prenantes, chacune avec une sensibilité personnelle qui s'exprime à la fois dans l'histoire, à la fois dans la narration visuelle.
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