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EAN : 9782140321740
76 pages
Editions L'Harmattan (25/01/2023)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
Quand elle n`est pas en salle « Papillons et Licornes » avec Hubert, La Bienveillante, excessivement souriante, veille sur son équipe d`Encasqué.e.s, du haut de son promontoire au sein d`une plateforme téléphonique dédiée à une application de Services à la personne. Selon un rythme contraint, Ezer, Am, Éléonore, Julie, Gwenaëlle et Adam répondent au téléphone à des clients odieux qui, via cette application, « commandent » et « décommandent » en un clic « leur » Pers... >Voir plus
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Avant-propos :
« ÜBER », sans le « H » et le « T » signifie « au-dessus de » en allemand. La préposition fait référence à l’emplacement en hauteur du personnage de La Bienveillante sur scène (métaphore d’un certain management, complice de l’entropie que dénonce Bernard Stiegler, philosophe décédé en 2020) et à la condescendance, jusqu’à la violence parfois, dont peuvent faire preuve les clients.
Dans la pièce, Cette Bienveillante, qui n’a pas de prénom, quitte régulièrement le plateau pour retrouver Hubert, un personnage qui n’est jamais visible mais néanmoins très présent, comme un leitmotiv. Et pour cause, cet absent c’est (H)über(T) ou Uber, un rouage de la disruption qui, en partie, bouleverse aujourd’hui notre monde.

Les Encasqué.es qui ne peuvent jamais se défaire de leurs casques-micro, victimes de ce processus, ont quasiment tous et toutes fait des études. Dans ce call center, elles ne leur servent à rien. La prolétarisation a fait passer leur savoir dans la machine. Elles en sont leurs esclaves.
Par ailleurs, l’automatisation qui participe à l’appauvrissement des masses, est indirectement responsable dans la pièce, de la situation d’Eléonore qui, bien qu’adulte, ne peut même pas se loger à cause de son salaire ridicule, contrainte de vivre avec sa mère.

L’utilisation de l’application sur Smartphone pour « commander » ou « décommander » SON personnel de « se(r)vices » à la personne, déshumanise le lien et « chosifie » en quelque sorte les femmes de ménage, déménageurs, garde-animaux, etc. Ils deviennent les objets à options d’un « click and collect » cynique.

Dans cette pièce, il faut savoir que tous les dialogues entre les encasqué.es et les clients sont malheureusement et scrupuleusement vrais.

Le coup de gueule de l’auteure.

« Pendant 9 mois, j‘ai été immergée dans cet univers « ubérisant », sur ce plateau téléphonique impersonnel et face à la violence de beaucoup de mes échanges avec les clients et souvent en interne, j’ai commencé à noter mot pour mot quelques-unes des conversations qui ont jalonné mon quotidien. Elles sont devenues des répliques… »

Je ne m’attendais pas à cette pièce. D’ailleurs, au moment où j’ai commencé à l’écrire, j’en écrivais une autre.
Cette pièce, je l’ai expulsée. C’était une urgence.
Je ne pouvais pas faire comme si je ne voyais rien de ce système cruel, cynique et faussement bienveillant durant ces neuf mois. Et le joli papier peint ou la corbeille de fruits n’y ont rien changé !
Neuf mois, c’est le temps d’une gestation. J’ai donc accouché d’Hubert et je considère presque mon texte comme un devoir.

Comment se taire quand une femme de ménage, une invisible, à qui on a insidieusement proposé un statut d’auto-entrepreneure sous couvert d’emploi, doit, en plus des taxes habituelles, reverser 22% de sa commission à la plateforme qui l’emploie, doit supporter l’avilissement, le mépris de classe et/ou le racisme au quotidien et tout cela dans un contexte qui se veut faire partie du monde « merveilleux » de l’Economie sociale et solidaire !!!
Et comment rester indifférente devant l’exploitation et la douce humiliation quotidiennes dont sont victimes les chargé.es de Service Clients dans ce type d’organisation ?

Enfin, comment ne pas pleurer face à l’indifférence d’une entreprise confrontée au suicide d’une femme de ménage, une structure qui semble ne voir dans la mort d’un être humain que la perte de chiffre d’affaires qu’un tel drame implique ?
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