Il n'y a pas qu'en Europe que les jeunes femmes tiennent des blogs et il est particulièrement savoureux de constater que dans un pays arabe comme l'Egypte, la parole des femmes se libère pour remettre en cause les diktats culturels et sociologiques qui pèsent sur elles. Bien sûr, le mariage est considéré comme la première obligation à laquelle une femme doit se soumettre pour exister aux yeux de la société. Peu importe qu'elle soit instruite, diplômée et indépendante financièrement. Si elle n'est pas choisie par un homme qui consent à en faire son épouse, elle n'est rien.
Avec un humour ravageur,
Ghada Abdel Aal, pharmacienne de son état, nous raconte les multiples tentatives familiales pour lui trouver un époux et décrit avec ironie la horde de ringards venus envahir le salon de ses parents pour la jauger avant d'officialiser la demande en mariage.
Au fur et à mesure que les déceptions se multiplient, la plume de la jeune fille qui se surnomme elle-même Bride (ou épouse en anglais) devient plus acerbe sans toutefois qu'elle ne parvienne à prendre ses distances avec les contraintes sociales imposées par son entourage.
La recherche d'une personne avec laquelle partager ses joies et ses peines serait-elle un but universel partagé sous toutes les latitudes par chaque jeune fille ? Force est de constater que les clichés ont la vie dure et que même en France , pays des droits de l'homme et de la libéralisation des moeurs ( au moins on l'espère !) les trentenaires qui ne sont ni mariées, ni mères doivent parfois essuyer des réflexions dignes de figurer dans le livre des records des expressions les plus sottes .
Le succès du livre de Ghaba Abdel Aal dans le monde entier apporte la preuve que sa volonté d'échapper au célibat reste encore d'une affligeante actualité sous toutes les latitudes.
Heureusement qu'il reste l'humour pour que les filles puissent redresser la tête et renvoyer dans les cordes leurs prétendants indignes.