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3,48

sur 261 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Petit livre, mais qui m'a laissé une très forte impression... Une centaine de pages, à tout casser, qui nous raconte l'amour d'une femme pour un homme, qu'elle ne connaît que par le mariage, suivant les traditions juives... 10 ans de mariage, qui se révèle heureux... seulement, 10 ans d'infertilité... et selon la religion juive, après 10 ans de ventre creux, l'homme peut répudier la femme... Une lente descente aux enfers, entre la mise de côté par l'homme qu'elle aime, la famille qui lui en veut, la communauté qui la pointe du doigt... Triste, accablant, enrageant... d'autant plus que l'autrice nous fait une révélation qui nous remets tout en perspective... Un roman riche sur tous les codes, les us et les coutumes du judaïsme... Un roman intelligent, qui nous en apprends beaucoup en même temps qu'il nous émeut... Un livre à lire, pour vivre de l'intérieur la religion juive traditionnelle...
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Rachel vit à Jérusalem et la tradition l'oblige à accepter le mari qu'on lui propose. Par chance, au premier regard, Rachel tombe sous le charme de Nathan. C'est l'homme qu'on lui a choisi mais c'est comme si le destin lui avait offert un cadeau. Il est son élu, elle le ressent. Les années passent et le couple vit de jolis moments. Nathan suit ses études tandis que Rachel est une parfaite femme au foyer, rôle pour lequel elle a été élevée et qui semble la satisfaire. Cependant, les années passent et l'annonce d'un heureux évènement tarde à arriver. Rachel est d'autant plus inquiète que la loi autorise son mari à la répudier si, au bout de dix années, elle n'a pas été capable de lui donner un enfant. le temps passe et la question commence à se poser sérieusement… Mais si le couple ne réussit pas à avoir d'enfant ? Est-ce obligatoirement la faute de la femme ? Dans ce roman, oui. Dans certains endroits du monde, oui.

« La Répudiée », un titre douloureux pour un roman délicat et déchirant. Nous rentrons dans l'intimité de cette femme, à laquelle il est difficile de ne pas s'attacher. Il serait tentant de vouloir la bousculer, de lui faire avouer la vérité pour qu'enfin les autres la voient comme elle est réellement, et non comme celle incapable de procréer. C'est un roman qui attriste, qui choque. Et ce n'est pas la religion qui est un problème ici, mais cette façon de traiter différemment les êtres humains. de découvrir que la femme, selon certaines périodes, est impure, qu'elle a rarement le droit de dire les choses, qu'elle est dans l'impossibilité de choisir son propre médecin. Tout est choisi, imposé, dicté. Chaque religion a ses douceurs et ses contraintes, et si la personne est heureuse dans sa foi, c'est un bien-être. Et le personnage de Rachel aime être la femme qui comble son mari, lui prépare des petits plats et prend soin de lui. Mais elle n'aime pas être la femme dans un couple stérile et qu'on ne lui laisse pas la chance de savoir si cela est de sa faute ou non. Prendre en compte son avis de femme, d'être humain. Comme les hommes.
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J'ai entamé la lecture de "La Répudiée" après avoir vu le film "Kadosh" sur Arte il y a ...(un certain nombre d'années!)

La plume de l'auteur est fluide et nous fait accéder aux douleurs les plus intimes de cette femme dont le malheur est de faire partie d'une communauté de juif intégriste et arriéré. Son récit met donc en lumière une communauté très peu connue mais qui fait pourtant beaucoup de mal avec sa fermeture d'esprit (comme on le voit aujourd'hui dans les conflits Israélo-palestinien qui s'importe en Europe de façon inquiétante).

Un cri de souffrance émouvant autant qu'effrayant - lorsqu'on sait que ces pratiques et de telles visions de la femme ont toujours cours dans ces communauté au 21ème siècle.
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Ce bref roman d'Éliette Abécassis a la violence d'un uppercut. le décor est planté en quelques lignes, Jérusalem, le quartier de Méa Shéarim où vivent les Hassidim, ces juifs ultraorthodoxes qui attendent la venue du Messie en se consacrant à l'étude des textes religieux et en refusant la modernité. Une jeune femme de vingt-six ans vit les derniers jours de son mariage avec Nathan, le fils du Rav qui dirige la communauté. Les époux s'aiment profondément, mais leur union doit prendre fin, aucun enfant n'étant né au cours de leurs dix années de mariage. le Rav exige la répudiation de Rachel, accusée de stérilité, et projette le remariage de son fils avec Léa, la fille de son disciple.
La force du livre réside dans son économie de mots et sa force poétique. Que donne-t-il à voir ? L'angoisse, puis le désespoir d'une femme éprise de l'homme à qui elle a été donnée et qui se voit rejetée et privée de tout en raison de la loi talmudique. La noblesse de ses sentiments, sa soumission sans faille, son humilité se fracassent sur les certitudes des religieux qui se retranchent derrière la sainteté, la pureté, la tradition.
Au-delà du drame vécu par Rachel, se déploie l'enfermement sous toutes ses formes qui règne dans cette microsociété et constitue une sorte de fil rouge du livre. Repli de la communauté sur son quartier et rejet de la société israélienne, stricte séparation des sexes, assujettissement des femmes au foyer et à la maternité, dissimulation des corps sous d'épais vêtements... l'atmosphère est étouffante. Il faudra la détermination de Naomi, la jeune soeur de Rachel, et de son amoureux Yacov pour briser le carcan de l'obéissance sans condition.
Les spectateurs qui ont vu le magnifique film Kadosh d'Amos Gitaï ne seront pas surpris d'apprendre qu'Éliette Abécassis en était l'une des scénaristes ; il ne raconte pas autre chose que cette histoire.
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Très beau texte, véritable chant d'amour d'une femme à son époux, que la tradition des Hassidims oblige à répudier puisqu'elle ne lui a pas donné d'enfant après dix ans de mariage. Ce court roman n'est pas un plaidoyer contre les lois juives ancestrales de cette communauté. D'une écriture forte et belle, ce livre nous raconte l'amour profond qui a saisi ces deux êtres, sans s'être choisis, et l'immense souffrance qui broie Rachel lorsqu'on l'arrache à sa vie, à son homme au nom de la loi hassidique. C'est un véritable chant d'amour, poétique et tragique.
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Ce court roman se lit d'une traite. A l'instar d'une tragédie classique, Eliette Abecassis ne joue pas sur le suspense : on comprend dès le titre et les premières pages que rien ne pourra empêcher Rachel (narratrice et personnage central) de se faire répudier par Samuel, son mari. Dès lors, tout l'intérêt du livre réside dans :
1/ la description du processus qui conduit Samuel à capituler et à rejeter sa femme : une once de lâcheté, une bonne dose de culpabilité, de fortes pressions familiales et sociales, sans doute un fond de ressentiment mal placé à l'encontre de cette femme avec qui il n'aura pas eu d'enfants... Entre raison et sentiments, le choix sera donc fait, quoi qu'il en soit.
2/ les liens entre Rachel et les autres femmes (notamment sa mère et ses soeurs), qui mettent en évidence la subjectivité de l'interprétation des textes sacrés.
3/ l'intégrité, l'entièreté, la droiture de Rachel dans son sentiment amoureux, qui m'a rappelé l'Antigone écorchée vive d'Anouilh.

Dans ce beau petit roman, le sentiment d'abandon, la blessure d'ego, la soudaine vacuité de l'existence sont autant de feux qui couvent sous le manteau de pudeur d'une femme qui, jusqu'au bout, garde la tête haute.
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“ L'homme a été créé par Dieu pour étudier, alors que l'intelligence de la femme lui est donnée pour participer indirectement à la vie de la Torah en préparant à manger, en nettoyant sa maison et, surtout, en élevant les enfants."

Rachel a été mariée à Nathan il y a déjà 10 ans. L'amour et le désir font partie de leur vie. Mais 10 ans c'est la limite accordée aux femmes pour enfanter … et Rachel n'en a toujours pas offert un à Nathan. La loi hassidique dit que l'homme peut répudier sa femme et en épouser une autre afin de procréer. le Talmud dit qu'une femme sans enfant est une femme comme morte …. Nathan la quittera-t-il ?

Ce livre est une fenêtre sur la culture et les coutumes hassidiques. Après avoir lu ce livre, on comprend ce que vivent les hommes et les femmes de cette religion. de plus, l'écriture y est presque poétique. Un “must”.
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Ce livre est très puissant, et le film qui en est tiré "Kadosh" retrace magnifiquement la souffrance de ces femmes prisonnières de traditions fortes.
C'est également un très bel hymne à l'amour
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Eliette Abécassis est de ces auteures qui bouleversent. C'est en toute simplicité qu'elle nous plonge dans le quotidien de cette jeune femme très attachée aux traditions et qui cherche à vivre selon les prescriptions de sa religion. Attentive au bien-être de son époux, qui étudie les textes sacrés, elle se consacre à la prière et aux tâches ménagères. Elle a cette chance folle d'aimer profondément son mari, alors même qu'il a été choisi par un entremetteur. Mais ce qui aurait pu être une belle histoire d'amour est gâché par l'absence d'enfant dans le couple.

Le lecteur suit alors, impuissant, les questionnements de Rachel sur sa stérilité supposée, le parcours de purification auquel elle s'astreint régulièrement en espérant tomber enceinte. C'est un autre monde que nous découvrons, un monde où la religion a tellement d'emprise sur les personnes qu'elle les empêche de voir l'essentiel et de discerner ce qui est réellement bon pour eux. Un monde où l'amour n'est pas un élan du coeur mais un paragraphe dans un texte religieux, qui régit strictement les relations au sein du couple.

Que l'on soit un homme ou une femme, je pense que l'on peut sans peine s'identifier à Rachel, concevoir son incompréhension et sa douleur d'être rejetée injustement. Personnellement, c'est surtout l'absence de sens critique des personnages de ce roman qui me fait réagir, aveuglés par la Loi qu'ils sont pourtant en droit de contester. Mais, malheureusement, j'imagine sans peine que bien des femmes se trouvent dans la situation de Rachel.

Lien : http://carnetdelecture.skyne..
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Qu'est-ce qui pousse les Hommes à "croire" ? A tant se sacrifier dans cette vie en étant si certain de "cumuler des points" pour la prochaine ? J'admire les personnes qui ont la foi, j'aimerais pouvoir ressentir ce qu'ils ressentent au fond d'eux-mêmes. Néanmoins, je n'ai pu m'empêcher d'avoir de la peine pour les personnages du récit. J'ai refermé ce livre avec un sentiment de gâchis. Que vous croyez ou non, une chose est sur, ce livre ne pourra pas vous laisser de marbre.

A Jérusalem nous suivons Rachel. "Ici, on ne se marie pas par amour. On se marie grâce à l'entremetteur. L'amour vient après les années de vie partagée, les enfants et tout le quotidien". Une fois le mariage célébré par le Rav, Rachel doit donner des enfants à son mari. Autant que possible. Car rappelons-le, le but de l'amour physique est la procréation. Rachel et Nathan ont une chance que beaucoup d'autres n'ont pas. Ils s'aiment et se respectent. Pourtant, alors qu'ils s'apprêtent à fêter leurs 10 ans de mariage, aucun enfant n'est venu au monde. Rachel a donc peur d'être répudiée. Vous connaissiez ce mot ? Moi pas. Si après 10 ans de mariage, la femme n'a pas donnée d'enfant à son mari, celui-ci est en droit de la "rejeter". de divorcer. Or, dans cette religion, une femme sans enfant est perçue comme "morte". Elle sera mis à l'écart par la communauté, il lui sera difficile de maintenir sa vie sociale et ne pourra pas retrouver un mari. Or, l'homme est en droit de se remarier bien sûr...

Ce livre m'a vraiment remuée car dès les 1ères pages, nous ressentons la détresse de cette femme qui fait de son mieux. Aussi, constats frappants : la place de la femme dans cette société. Toujours elle s'oublie. Elle doit s'adapter, se faire discrète pour que l'homme soit sur le devant, n'ai pas de contrainte, ai le temps de s'épanouir. Ce livre est lourd car il est à l'opposé de ce vers quoi notre société tente de tendre. Mais justement, lire ce livre c'est aussi se rendre de compte de notre chance. La plume est douce, on a comme l'impression qu'elle passe un baume sur la vie de Rachel pour la rendre acceptable. En moins de 200p : bravo !
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