Guess what, tome 7

Guess What ! , une création originale de Ki-oon , s'achève ici dans ce septième tome dans une conclusion qui s'achève un peu trop vite sur un cri plein d'espoir non sans passer par quelques coups de barre de fer bien senties.

En toute franchise, contrairement au tome précédent, je n'ai pas voulu relire l'intégralité de la série mais, je conseille aux lecteurs de le faire afin de probablement mieux apprécier ce titre aux doux parfums de révolte à la manière de Akira du grand Katshuhiro Otomo.

Une relecture qui aurait pu être necessaire mais au final, il faut tout de même avouer qu'en sept volumes , Guess What n'arrive pas à se départir de la maladresse d'une intrigue qui est la fois très simpliste et très confuse.

Pour le côté simpliste, Guess What retrace tout simplement une lutte réalisée face à une puissante corporation qui n'hésite pas à faire de l'argent sur le dos des faibles, quitter à cloissonner tout un quartier d'une ville et à faire passer les résistants pour des terroristes. Ce n'est pas le scénario de l'année, loin de là, et les nombreuses répliques bateau du genre autour de l'héroisme détonnent un peu avec l'ambiance apolyptique et frontal des premiers tomes.

Pour le côté confus , on retiendra (ou pas) les trop nombreux personnages pas forcément bien exploités de la série à commencer par le gouverneur et le chef du labo secret dont les origines auraient pu apporter plus de nuances quand à leurs rôles d'antagonistes mais qui sont ici révélés à grands renforts de barres de fer plutôt bruyantes et brouillonnes. Je dois d'ailleurs avouer ne pas avoir très bien saisi les motivations finales du scientifiques.... comme si cet opus s'enlisait un peu trop dans l'incohérence et cherchait un peu trop rapidement à dégager certaines raisons morales.

Dans tout ce fratras, Guess What s'achève tout de même sur une note plutôt apaisée où les différents protagonistes font face aux futures combats à venir le tout sur une pose plutôt héroique. Au final, la conclusion parvient à resserer les liens d'une intrigue qui part un peu trop dans tout les sens entre apparitions de monstres phénoménaux, sujets d'expériences, critique sociale, méchants autrefois amis, amis autrefois méchants... L'intrigue ne parvient pas à canaliser sa folle énergie, bien servie cependant par le dessin d'Ubik, ce qui donne la sensation que le manga donne l'impression de déborder un peu trop souvent.

Malgré tout, c'est cette même énergie, ce cri de fureur bien que parfois un peu naif et traité de manière trop simple, que nous retiendrons de Guess What ! : un seinen qui déborde de caractère au risque d'en faire trop.

De ce côté-là, on notera le style d'Ubik, parfois imprécis, notamment quand à la posture et à la taille des personnages mais qui est relevé par un certain panache. le dessin est très expressif , plein de bruit, avant de se diriger vers un horizon plus calme. le dessinateur a su ajuster les émotions avec l'évolution de l'histoire et on appréciera quelques bons moments comme les irruptions gargantuesques de monstres et les passages de combats qui sont plutôt bien orchestrés dans cette conclusion comme l'affrontement entre Cuckoo et Nika.