AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 978B0025UVTNU
W. W. Norton (30/11/-1)
5/5   2 notes
Résumé :
Four new authors - Christopher Marlowe, Elizabeth Browning, Virginia Woolf, and Dylan Thomas.
Barrett Browing is represented by a number of her strongest poems and substantial exerpts from Aurora Leigh ; Woolf may be taught in depth , with three stories, two essays, and a essential memoir.
Three plays : Christopher Marlowe tragical History of the life and death of Doctor Faustus ; William'Shakespeare ' King henry IV, part 1 ; Samuel Beckett's ... >Voir plus
Que lire après The Norton anthology of english literatureVoir plus
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
DEUXIÈME PARTIE
1/
Maintenant, le soleil se leva à droite,
sortit de la mer tout enveloppé de brume,
et vint se coucher, à gauche,
dans les flots.
Le bon vent de sud continua de souffler derrière nous :
mais plus de doux oiseau qui nous suivît et qui vînt,
soit pour jouer, soit pour manger,
à l'appel du marin.
J'avais commis une action infernale,
et cela nous devait porter malheur.
Tout le monde assurait que j'avais tué l'oiseau
qui faisait souffler la brise !
Ni sombre ni rouge, mais comme le front même de Dieu,
le glorieux soleil apparut à l'horizon.
Alors tout le monde assura que j'avais tué l'oiseau
qui amenait le brouillard et la brume.
"C'est bien, disait-on, de tuer tous ces oiseaux
qui amènent le brouillard et la brume."
Le bon vent soufflait, la blanche écume volait,
et le navire formait un long sillage derrière lui.
Nous étions les premiers qui eussent navigué
dans cette mer silencieuse.
Soudain la brise tomba,
les voiles tombèrent avec elle.
Alors notre état fut aussi triste que possible.
Nous ne parlions que pour rompre
le silence de la mer.
Dans un ciel chaud et tout d'airain,
le soleil apparaissait comme ensanglanté,
et planait, à l'heure de midi, juste au-dessus des mâts,
pas plus grand que la lune.
Durant bien des jours nous demeurâmes là,
sans brise ni mouvement,
tels qu'un vaisseau peint
sur une mer peinte.
L'eau, l'eau était partout,
et toutes les planches du bord se resserraient.
L'eau, l'eau était partout,
et nous n'avions pas une goutte d'eau à boire.
La mer se putréfia,
ô Christ ! qui jamais l'aurait cru ?
Des choses visqueuses serpentaient
sur une mer visqueuse.
Autour de nous, en cercle et en troupe,
dansaient à la nuit, des feux de mort.
L'eau, comme une huile de sorcière,
était verte, bleue et blanche.
Quelques-uns de nous eurent, en songe,
connaissance certaine de l'esprit qui nous tourmentait ainsi.
A neuf brasses au-dessous de la mer,
il nous avait suivis
depuis la région de brouillard et de neige.
Chacune de nos langues, dévorée d'une soif extrême,
était séchée jusqu'à la racine.
Nous ne pouvions parler non plus que si l'on nous eût bouché
le gosier avec de la suie.
Ah !... hélas ! quels méchants regards
me lançaient jeunes et vieux !
A la place de la croix,
l'albatros était pendu à mon cou.
Commenter  J’apprécie          00
TROISIÈME PARTIE
1/
Un temps bien pénible s'écoula ainsi ;
chaque gosier était desséché et chaque œil était vitreux
comme celui des morts ;
un temps bien pénible, un temps bien pénible !
Comme chaque œil vitreux était fatigué !
Mais voilà que, tandis que je regardais le couchant,
j'aperçus quelque chose dans le ciel.
D'abord cela me sembla une petite tache,
et ensuite cela me parut comme du brouillard.
Cela remua, remua, et prit enfin une certaine forme,
que sais-je ?
Une tache, un brouillard, une forme, que sais-je ?
et toujours cela approchait, approchait,
et comme si cela eût été une voile manœuvrée,
cela plongeait, courait des bordées et filait du câble.
Nos gosiers étaient si brûlants, nos lèvres si noires et si desséchées,
que nous ne pouvions ni rire ni gémir.
Avec notre extrême soif, nous demeurions muets.
Je mordis mon bras, je suçai mon sang
et m'écriai : "Une voile ! une voile !"
Mes compagnons aux gosiers brûlants,
aux lèvres cuites et noires, m'entendirent parler.
Miséricorde ! ils grimacèrent de joie,
et tous à la fois aspirèrent leur haleine
comme s'ils eussent fini de boire.
Voyez, voyez ! criai-je, ce navire ne court plus de bordée :
peut-être renonce-t-il à nous porter secours !
Pas la moindre brise et le moindre mouvement de flots ;
il semble dormir sur sa quille."
La vague occidentale était tout en flamme,
le jour touchait à sa fin.
Dès que la vague occidentale fut effleurée
par le large et brillant disque du soleil,
cette forme étrange vint se placer entre lui et nous.
Et sur-le-champ le soleil fut taché de barres noires
(que la Reine du ciel nous prenne en grâce !),
comme si cet astre avait apparu avec sa large et brillante figure
derrière la grille d'un donjon.
Hélas ! pensai-je (et mon cœur battit violemment),
comme ce navire approche vite, vite !
Sont-ce ses voiles, ces choses qui se dessinent sur le soleil
comme des filaments de plante sans cesse agités ?
Sont-ce ses charpentes, ces barres à travers lesquelles le soleil
luit comme à travers une grille ?
Et cette femme qui est dessus, est-ce là tout son équipage ?
Est-ce là ce qu'on appelle la Mort ? N'en vois-je pas deux ?
La compagne de cette femme n'est-elle pas aussi la Mort ?"
Commenter  J’apprécie          00
2/

Le garçon de noce se frappa la poitrine ;
mais il ne put s'empêcher d'écouter,
et ainsi continua le vieil homme,
le marin à l'œil brillant :
— Bientôt il s'éleva une tempête violente, irrésistible.
Elle nous battit à l'improviste de ses ailes
et nous chassa vers le sud.
Sous elle, le navire, avec ses mâts courbés et sa proue plongeante,
était comme un malheureux qu'on poursuit de cris et de coups,
et qui, foulant dans sa course l'ombre de son ennemi,
penche en avant la tête :
ainsi nous fuyions sous le mugissement de la tempête
et nous courions vers le sud.
Alors arrivèrent ensemble
tourbillons de brouillard et de neige,
et il fit un froid très vif.
Alors des blocs de glace hauts comme les mâts
et verts comme des émeraudes
flottèrent autour de nous.
Les interstices de ces masses flottantes
nous envoyaient un affreux éclat :
on ne voyait ni figures d'hommes, ni formes de bêtes.
La glace de tous côtés arrêtait la vue.
La glace était ici, la glace était là,
la glace était tout alentour.
Cela craquait, grondait, mugissait et hurlait,
comme les bruits que l'on entend
dans une défaillance.
Enfin passa un albatros :
il vint à travers le brouillard ;
et comme s'il eût été une âme chrétienne,
nous le saluâmes au nom de Dieu.
Nous lui donnâmes une nourriture
comme il n'en eut jamais.
Il vola autour de nous. Aussitôt la glace se fendit
avec un bruit de tonnerre,
et le timonier nous guida à travers les blocs.
Et un bon vent du sud souffla par derrière le navire.
L'albatros le suivit, et chaque jour,
soit pour manger, soit pour jouer,
il venait à l'appel du marin.
Durant neuf soirées,
au sein du brouillard ou des nuées,
il se percha sur les mâts ou sur les haubans,
et, durant toutes ces nuits,
un blanc clair de lune luisait
à travers la vapeur blanche du brouillard.
— Que Dieu te sauve, vieux marin,
des démons qui te tourmentent ainsi !
Pourquoi me regardes-tu si étrangement ?
— C'est qu'avec mon arbalète, je tuai l'albatros.
Commenter  J’apprécie          00
Troisième partie
2/
Ses lèvres étaient rouges, ses regards hardis,
elle avait les cheveux jaunes comme de l'or,
et la peau blanche comme celle d'un lépreux.
C'était ce cauchemar qui gèle et ralentit le sang de l'homme,
Vie-dans-la-Mort.
Le navire squelette passa près de notre bord,
et nous vîmes le couple jouant aux dés.
"Le jeu est fini, j'ai gagné, j'ai gagné !" dit Vie-dans-la-Mort ;
et nous l'entendîmes siffler trois fois.
Les extrémités supérieures du soleil plongèrent dans l'onde ;
les étoiles jaillirent du ciel, et d'un seul bond vint la nuit.
La barque spectre s'éloigna sur la mer
avec un murmure qu'on entendait de loin.
Nous écoutions et jetions des regards obliques sur l'Océan.
La crainte semblait boire à mon cœur, comme à une coupe,
tout mon sang vital.
Les étoiles devinrent ternes, la nuit épaisse,
et la lampe du pilote faisait voir la pâleur de sa face.
La rosée tomba des voiles,
la lune éleva son croissant à l'orient.
A sa pointe inférieure,
il y avait une étoile brillante.
Aux clartés de cette lune singulière, l'un après l'autre,
et sans prendre le temps de gémir ou de soupirer,
chacun de mes camarades tourna son visage vers moi
dans une angoisse épouvantable, et me maudit du regard.
Quatre fois cinquante hommes vivants,
et je n'entendis ni soupir ni gémissement,
avec un bruit sourd et comme des blocs inanimés,
tombèrent tour à tour sur le plancher.
Leurs âmes s'envolèrent de leurs corps.
Elles s'envolèrent à la félicité ou au malheur,
et chacune, en passant près de moi,
retentit comme le sifflement d'une arbalète.
Commenter  J’apprécie          00
La complainte du vieux marin
de
Samuel Taylor Coleridge

1/
PREMIÈRE PARTIE
C'était un vieux marin ;
trois jeunes gens passaient, il en arrêta un.
— Par ta longue barbe grise et ton œil brillant,
pourquoi m'arrêtes-tu ?
La porte du marié est toute grande ouverte,
je suis son proche parent, les hôtes sont arrivés,
la noce est prête, n'en entends-tu pas le joyeux bruit ?
Le vieux marin serrait le bras du jeune homme
de sa main décharnée :
— Il y avait un vaisseau... dit-il.
— Lâche-moi, ôte ta main, drôle à barbe grise !
Et aussitôt la main tomba.
Le marin retint le jeune homme avec son œil brillant.
Le garçon de noce demeura tranquille
et écouta comme un enfant de trois ans.
C'était ce que voulait le marin.
Le garçon de noce s'assit sur une pierre
et ne put s'empêcher d'écouter ;
et ainsi parla le vieil homme,
le marin à l'œil brillant :
— Le navire retentissait de cris, le port était ouvert :
gaiement nous laissâmes derrière nous
l'église, la colline et la tour du fanal.
Le soleil parut à notre gauche, s'éleva de la mer,
brilla et vint à notre droite se coucher dans la mer.
De plus en plus haut, chaque jour, il monta dans le ciel,
jusqu'à ce qu'il planât directement sur les mâts à l'heure de midi.
— Ici le garçon de noce se frappa la poitrine,
car il entendait les profonds accords du basson.
La mariée était entrée dans la salle du banquet,
vermeille comme une rose,
et, tout en remuant la tête au son de la mesure,
la bande joyeuse des musiciens marchait devant elle.
Commenter  J’apprécie          00

autres livres classés : poésie anglaiseVoir plus

Autres livres de M.H. Abrams (1) Voir plus

Lecteurs (3) Voir plus



Quiz Voir plus

Titres d'oeuvres célèbres à compléter

Ce conte philosophique de Voltaire, paru à Genève en 1759, s'intitule : "Candide ou --------"

L'Ardeur
L'Optimisme

10 questions
1291 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature française , roman , culture générale , théâtre , littérature , livresCréer un quiz sur ce livre

{* *}