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sur 864 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Marie est une jeune femme, mariée à Stéphane, chauffeur de bus, mère de deux adorables enfants, Lucas et Lise. Elle ne travaille plus depuis qu'elle a fait une dépression dont Stéphane l'en a sortie et s'ennuie chez elle. Elle croule sous les tâches quotidiennes et banales qui lui pèsent de plus en plus chaque jour. Ils vivent dans un lotissement de pavillons aux maisons toutes identiques et aux rues mortes. Marie ne s'intéresse plus à rien, délaisse sa maison et se remet péniblement de la mort de sa soeur Clara, tuée dans un accident de voiture.
Les fins de mois étant difficiles, rien ne va plus dans cette maison. Stéphane lui reproche sa désinvolture et son insouciance.
Un soir, alors qu'elle tombe en panne de voiture, elle est secourue par un homme presque tombé du ciel qui lui la répare. Il repart sans décliner son identité et sans réclamer quoi que ce soit.
Au hasard de ses promenades au bord de mer, elle retombe sur lui. Elle se rend compte que c'est un Kosovar, qu'il vit dans la rue et fait tout son possible pour pouvoir rejoindre l'Angleterre. Prise au dépourvu par Isabelle qui l'entraine dans les tentes et lui demande de l'aide pour la distribution des repas, elle le fait sans réfléchir et cela lui apporte finalement un sens à donner à sa vie. Elle se sent enfin utile et continuera ainsi à venir en aide à tous ces gens en détresse humaine et sociale...

Confrontée à la misère humaine, bien plus forte que la sienne, Marie fait partie de ces gens qui se donnent à fond dans ce qu'ils entreprennent et cela leur permet de donner un sens à leur propre vie. Olivier Adam signe ici le portrait d'une femme dont la vie calme et parfois triste lui rendait finalement une bien pauvre image d'elle-même.
A l'écriture hachée et tendue, des phrases sans virgules marquant un certain rythme et l'urgence de la situation, ce roman fait la part belle aux beaux sentiments. A la fois poignant, parfois cruel, ce récit d'une grande intensité nous plonge dans la vie, ou plutôt la survie, parfois l'horreur des Kosovars. Entre lucidité et désespoir, Olivier Adam nous livre un roman réellement touchant.

Nous ne sommes … A l'abri de rien...
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On retrouve ici l'écriture d'Olivier Adam : saccadée, en apnée, sans règles de ponctuation. Ici, c'est l'histoire de Marie, de sa descente aux enfers, d'une descente sans vraiment de raisons, d'un rebond et de nouveau cette chute dans le vide. Rien de logique, sans raison évidente, Marie n'a plus d'envie, plus de désir, plus d'objectif... La rencontre avec les réfugiés lui donne un sursaut de vie, une parenthèse dans cette chute, pour finalement la replonger dans le gouffre. L'ambiance de l'histoire est plombée, grise, humide comme l'est cette région de France, près de Calais ; comme est la vie de cette mère de famille.
L'auteur installe une ambiance et s'y tient...
A l'abri de rien, où chacun peut se trouver, un jour, sans raison, sans explication...
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Un livre douloureux dont on ne sort pas indemne. Marie, mariée et mère de deux enfants - Lucas et Lise - traverse une période difficile, dont on comprend qu'elle n'a pas débuté la veille. Au chômage, elle est en pleine dépression, erre toute la journée dans son petit pavillon gris, au jardin à l'abandon, les jours succédant à l'ennui. Elle n'a d'énergie pour rien, le quotidien ne constitue qu'une longue série de tâches dont elle ne parvient à s'acquitter. Epoux et enfants observent cette détresse sans pouvoir la soulager.
Par hasard, elle se trouve confrontée à des migrants (on imagine sans peine que l'action se déroule à Calais ou dans ses environs) qui subsistent grâce au bénévolat de quelques locaux très investis. Marie va venir aider Isabelle, une femme qui donne de son temps et de sa personne pour venir en aide à des hommes dans la misère.
Le contexte - l'humanitaire, la clandestinité, la fermeture du camp - ne constitue que la toile de fond du désespoir de Marie ; ce n'est qu'un prétexte qui vient renforcer, comme un écho, la souffrance psychique de la narratrice qui se noie, au fil des pages, que rien ne retient de sombrer définitivement, même pas des enfants dont la propre souffrance est très bien amenée.
C'est triste, c'est dur, le style est impeccable. On compatit aux efforts désespérés de Marie pour sortir la tête de l'eau (deuxième métaphore autour de la noyade, mais le roman sent le sel de l'océan, la froideur du climat et le vent glacé) et on se prend à espérer un sursaut, un deus ex machina qui la guérira, comme si "guérir" d'une dépression était, pour le temps d'un roman au moins, facile.
J'ai aimé, donc.
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Olivier Adam traite comme à son habitude les gens modestes mais ici, il s'attache plus particulièrement à une jeune femme, en pleine dépression qui tentera de se trouver une raison de vivre auprès de réfugiés, à Calais.

Le livre s'attache vraiment à nous faire partager le quotidien de ces hommes qui ont quitter leur patrie pour sauver leur vie. On les voit tenter de survivre dans les rues froides de Calais, subir les coups des autres réfugiés et ceux des policiers.

L'héroïne, qui tout embrumée par ses propres démons, est embarquée dans l'assistance de ses personnes et se perdra corps et âme pour tenter l'impossible. Tout ceci au dépends de sa propre famille.

Pourras-tu se sauver elle-même en espérant sauver ces personnes? Se perdra-t-elle encore plus face à ces situations de sauvetage illégales?

Olivier est toujours au plus pres des sentiments, des situations. Son écriture nous bouleverse, nous prend à vif.
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une grande claque avec ce magnifique roman. Olivier Adam nous entraîne avec Marie à la rencontre des réfugiés et de leur condition de vie chez nous. Il nous les rends humains et à travers son livre, on se rend mieux compte du travail des bénévoles, tout ces anonymes qui donnent leur temps pour soulager un peu la misère.
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Voici le roman qui m'avait définitivement fait prendre conscience qu'Adam, dont les tous premiers romans ( notamment "Je vais bien ne t'en fais pas", dont j'avais préféré l'adaptation ciné de Philippe Lioret) m'avaient peu convaincus, à l'écriture trop naive, était vraiment devenu un écrivain singulier et incontestable de la littérature française actuelle. Son style, située quelque part entre lyrisme romantique et noirceur de l'âme, avec des personnages souvent complètement paumés qui cherchent leur place dans une société en chute libre, ne peut que me toucher énormément. Et cette façon de sonder l'intimité de ces personnages à travers leurs difficultés à trouver leurs places socialement m'avait complétement épaté.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Roman écrit en 2007, mais il reste d'actualité, 10 ans après.
L'action se passe dans la région de Calais. Des réfugiés Kosovar, plein les rues.
Marie, mariée, deux enfants est chez elle, elle s'ennuie, jusqu'au jour où elle vient en aide à ses réfugiés qui ne voudraient qu'une chose, c'est de traverser la Manche. Elle se démène comme une folle jusqu'à délaisser ses enfants, son ménage. Un témoignage de ce qui s'est passé du côté de Calais. Une jolie leçon de courage.
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Dans A l'abri de rien, nous suivons Marie, personnage un brin perdu et brisé par son passé, qui va, un peu par hasard, se retrouver à aider et accompagner des immigrés qui rêvent de rejoindre l'Angleterre. Malgré sa fragilité, sa vie de famille, elle tache d'être présente auprès des clandestins.

Après Falaises, j'ai retrouvé l'écriture haché d'Oliver Adam. Les mêmes thèmes abordés ici : la dépression, la mer, le vague à l'âme. Olivier Adam décrit les situations avec beaucoup de dureté mais avec beaucoup de justesse aussi.

Les interrogations du personnage principal sur sa vie familiale, sur la société d'aujourd'hui m'ont plues et m'ont parues très réalistes.
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L'héroïne est une femme fragile, on entre de plein pied dans cette fragilité. Marie se perd pour sauver les autres, les « kosovars ». Fragilisée par la mort de sa soeur Clara, elle part à la dérive, frôlant sans cesse la folie. Elle délaisse sa famille pour aider les réfugiés, essayant maladroitement de donner un sens à sa vie. Elle nous émeut souvent, nous effraye parfois.
Ce récit est la rencontre entre l'ennui quotidien d'une vie sans espoir et la chasse d'exilés survivant dans un dénuement total, sur fond d'indifférence humaine et d'incompréhension.

L'auteur a réussi une peinture sombre d'un quotidien sans espoir, les pieds plantés dans la misère. le drame rode, la folie est omniprésente avec la mort en filigrane.
Les personnages, avec une réelle consistance, sont à la recherche de sens dans une vie à l'avenir bouché.
C'est l'histoire réaliste d'une réalité sociale.
Ce récit désespérant et effroyable est servi par un style acéré, sans concession. On ne fait pas dans la dentelle ni dans le larmoiement. L'auteur ne cherche pas à apitoyer mais à bousculer son lecteur. Pas de misérabilisme ni d'apitoiements exagérés, c'est âpre, brutal et sans concession. Oui, la réalité dérange, et Olivier Adam sait appuyer là où ça fait mal.
Je ne suis pas sortie indemne de ce récit, il m'a habitée longtemps après avoir tourné la dernière page.


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Marie, perdue, erre, fuit un quotidien où elle ne sent plus à sa place. Sa vie passe, identique chaque jour à attendre le retour de son mari, des enfants de l'école, s'enlisant dans un quotidien qui ne lui suffit pas à se sentir vivante. C'est une litanie, une boucle dont elle ne sort pas, et sans possibilité d'arrêt sur image. Marie, n'a plus d'envie, plus d'amour à partager. Et puis, un jour Marie se retrouve par hasard confronté à la situation des migrants de sa petite ville, immergée dans une réalité qui dépasse justement tout ce qu'elle voulait fuir. Elle se plonge dans leur quotidien, pour leur servir la soupe, leur fournir des vêtements et les accompagner dans leurs démarches.Elle va tout abandonner, tout donner, y compris ses biens personnels, dans une fuite éperdue, une urgence qu'elle ne peut réfréner. Elle va être confrontée à la réalité que vivent ces migrants au quotidien : le froid, la faim, la peur, la violence, les arrestations, les humiliations, la souffrance et la mort... On est saisi par ce tourbillon inexorable. Marie au bord d'un précipice, qui pourrait tout perdre mais qui a cependant la chance d'être aimée, comprise et attendue par sa famille. Cela pose la question de ce que nous ferions face à une telle réalité lorsque rien ne nous aide à nous sentir utile. L'amour seul ne suffit pas parfois, il faut du courage, de la révolte et une certaine dose de folie pour être Marie.
Lien : https://snyuleseditions.word..
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