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3,64

sur 861 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Et toujours cette atmosphère glauque limite étouffante, ces personnages à la dérive que l'on retrouve dans Falaises (roman autobiographique où Olivier Adam évoque le suicide de sa mère après un séjour en psychiatrie et les conséquences de cet acte sur ses fils) et dans Passer l'hiver(Goncourt de la nouvelle 2004) où les écorchés vifs par la vie arrivent à un point de non retour.
C'est ce point là, ce vide existentiel de Marie happée par "la vie banale des lotissements modernes" entre ANPE,gamins,lessives, dettes et ennui qui va signer sa lente désagrégation.
Un mari aimant Stéphane,"chauffeur de bus scolaires", une petite Lise "belle comme un coeur", Lucas "son petit bonhomme" la tiennent debout malgré médicaments et "antécédants".
Mais l'équilibre fragilisé par la perte de sa soeur dans sa jeunesse se laisse vite perturber par les conditions de vie sordides, sur les plages du Nord toute proches, des "Kosovars", ces types "épuisés", "démunis", ces réfugiés maltraîtés par la police alors qu'ils tentent de rejoindre l'Angleterre.
L'amitié d' Isabelle (au douloureux passé), qui a ouvert un "centre d'aide" en toute illégalité, sa rencontre avec Jallal, Béchir, Drago...son implication dans leur cause ne suffira pas à la reconstruire et à combler la faille sous-jacente. Comme "un ciel de mer du Nord. Versatile.Imprévisible", elle "peut changer", car l'on est "A l'abri de rien", ni elle, ni son mari qu'elle déstabilise,ni ceux qu'elle secourt.
Une écriture changeante aussi,percutante, parfois poétique,ou émaillée de mots crus, qui sort des tripes comme un appel au secours.
Olivier Adam, aux multiples romans (souvent primés) est un grand!
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J'avais découvert Olivier Adam avec ce livre il y a quelques années. Il m'avait fait une forte impression.
Après avoir lu « Les échoués » de Pascal Manoukian qui concerne des migrants, je me suis souvenue que le thème était abordé aussi dans le livre d'Olivier Adam, même si ce n'est pas le sujet principal du roman.

Dès les premières pages, un style très particulier nous saisit.
Des phrases dont le rythme est cassé par l'absence de certaines virgules dans des énumérations fréquentes, litanies nous faisant ressentir le caractère désabusé, déprimé de notre narratrice et héroïne : Marie.
Elle raconte son quotidien qu'elle ne maîtrise plus tout à fait, ses liens cassés avec ceux qu'elle sait aimer encore mais qui la font chier, y compris ses enfants.
Ce livre dépeint une banlieue ordinaire, pas tout à fait dans la misère mais pas loin, avec ce poids permanent du quotidien qui tient les rêves à distance.

Marie se laisse porter par les événements, aide les migrants plus pour elle-même que pour eux. Mais à les fréquenter, et à fréquenter Isabelle, elle ouvre les yeux (et les nôtres un peu aussi) sur leur condition.
Ce livre est subtil, très subtil.

Une certaine tension nous envahit, on se demande si tout cela va mal finir ou s'il y aura un happy end. On se demande si les explications vont venir.
Mais la vie est pas un putain de conte de fée.

Et ce roman est subtil, depuis son titre jusqu'à la dernière ligne.

Lien : https://chargedame.wordpress..
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Je suis révoltée !! Non pas par l'histoire, ni par l'auteur, mais par le fait que 10 ans après l'écriture de ce livre, les faits sont toujours d'actualité, et même encore plus exacerbés !

Alors le récit, c'est d'abord l'histoire de cette jeune femme, mère de famille, qui souffre d'une maladie mentale. Au chômage, elle s'engage en tant que bénévole dans un centre d'aide aux migrants, réfugiés ou clandestins. Ce qu'on lui reproche, ce n'est pas seulement de délaisser sa famille au profit des migrants. Elle manque effectivement d'équilibre de ce côté-là. Mais surtout, on lui reproche d'aider les migrants, tout court. Ces êtres humains qui inspirent la méfiance et qu'on en vient à déshumaniser… Eh bien malheureusement, la situation n'a pas évolué en 10 ans. Quel regard a-t-on envers ces personnes ? Et quel regard a-t-on envers ceux qui essaient de les aider ? On peut tous s'interroger à ce sujet. J'ai lu le livre ce week-end et aujourd'hui à midi, je parlais justement avec une collègue professeure dans une matière professionnelle, très engagée du côté de sa vie privée dans le bénévolat envers les réfugiés, je précise bien « réfugiés » donc ayant obtenu l'asile politique. Je lui racontais ma lecture et mon désarroi sur le comportement de certaines personnes dénigrant les bénévoles. Et qu'est-ce qu'elle m'a appris? Quand elle a commencé à s'engager auprès des réfugiés, des habitants de son village lui ont tourné le dos… Non mais je vous promets, j'ai cru entendre une partie du récit d'Olivier Adam… Et ça, ça me révolte. Ok, je veux bien comprendre que l'inconnu fasse peur, qu'on ne soit pas à l'aise avec l'étranger, je suis moi-même la première à m'interpeller sur le sujet. Mais que l'on dénigre les personnes qui bénévolement s'occupent des réfugiés, ah ça non, je ne peux pas l'entendre. Et on pourra me répondre « oui mais il faut s'occuper des français, des SDF, des proches avant de s'occuper des étrangers ». Non non non et non, on ne peut pas mépriser les bénévoles sous ce prétexte-là !!!

Alors voilà, c'est une lecture qui m'avait un peu bouleversée, mais d'avoir entendu un témoignage prouvant que les faits existent encore et toujours, c'est cette fois un sentiment de révolte qui me saisit.

Quand il parle des migrants, l'auteur décrit les galères qu'ils vivent et avec quelle cruauté ils sont parfois traités. Ça prend à la gorge… Mais flûte à la fin, ça reste des êtres humains !!! Et si on inversait les rôles ? Et si nous en France, pays dont la situation politique n'est pas très stable, soulignons-le au passage, donc, et si nous avions à fuir notre pays ? Comment aimerions-nous être traités à l'étranger ? Ce livre a généré chez moi tout un tas de questionnement sur mon rapport à l'autre, à l'étranger, et des réflexions que je souhaitais partager ici.

Concernant l'écriture, c'est du Olivier Adam, ça passe ou ça casse. En tout cas ici, cette façon de hacher les phrases ou de ne pas mettre une ponctuation attendue colle à l'atmosphère lourde et pesante dégagée par le récit.

Bon allez, je m'arrête là avec ma fougue :-)

Parce que sa lecture a engendré de l'émotion, je mets 5 étoiles à ce roman.
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Depuis que sa jeunesse a été fauchée par un deuil, Marie erre dans sa vie comme une âme en peine. Ni Stéphane, son mari, ni ses jeunes enfants ne parviennent à la faire se sentir véritablement vivante et essentielle.
Elle découvre un jour que sa ville abrite un camp de réfugiés apatrides. Ces hommes, de nationalités diverses, ont connu l'horreur et vivent dans des conditions inhumaines, isolés des leurs, traqués par les autorités, incertains de leur avenir et même du lendemain.
Marie décide de leur porter secours. Ses actions, d'abord rationnelles, l'emmènent progressivement jusqu'à la démesure. En voulant les sauver, la jeune femme instable et fragile se perd elle-même.

Dans ce roman on retrouve, sur fond de drame societal, certains thèmes chers à Olivier Adam. La nature rude et sauvage, l'attachement viscéral qui peut exister entre parent et enfants, les relations de couple compliquées, le poids des apparences et du qu'en dira-t-on propre à la vie provinciale, la sphère privée qui parfois déborde sur la voie publique.

Le roman est fort, violent, douloureux, admirablement écrit. Une lecture dont à l'instar de Marie on ne ressort pas indemne.
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Marie est perdue dans sa vie, dans sa famille, elle aime ses enfants mais les oubli, ne s'intéresse à rien, semble détachée du monde dans lequel elle vit, en dépression, elle a d'ailleurs déjà été internée en hôpital psychiatrique. Un jour, lors d'une de ses errances, elle va entrer dans une tente sous laquelle déjeunent des réfugiés. Elle va y faire la rencontre d'Isabelle, bénévole, de laquelle elle va se rapprocher, jusqu'à donner la quasi intégralité de son temps à cette cause.

Quelle fabuleuse surprise !!! J'avais pris ce livre dans ma Pile A Lire comme ça, au hasard, parce que "Dans les angles morts" d'Elizabeth Brundage que je suis en train de lire m'ennuyait un peu, et j'avais pris ce roman comme une petite pause sympathique... Je me trompais complétement : ce roman n'est pas du tout un "petit livre sympathique et détendant", c'est un Grand Livre, dense, intense et bouleversant ! J'ai tout de suite accroché à l'écriture d'Olivier Adam, une écriture qui s'envole, qui emporte, qui est simple mais émouvante... J'ai également plongé dans cette ambiance étrange, feutrée, perdue, j'ai divagué avec ce personnage paumé, cette petite famille écartelée, j'ai compatis avec Marie pour ces personnes que notre pays n'accueille pas, qu'il écrase, pour les rejeter ensuite au loin, encore plus amochés qu'en arrivant... J'ai dévoré "A l'abri de rien" d'un coup, avec une réelle passion pour les égarements du personnage, et pour tous ceux qui croisent son chemin. Je ne connaissais pas du tout cet auteur. C'est une très belle découverte !!
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Alors là... je ne m'attendais pas du tout à ressentir autant d'émotions avec ce bouquin.
Vraiment, à certains moment, je me suis reconnue dans Marie et c'était comme, déchirant. 💔

La plume d'Olivier Adam était vraiment en adéquation avec les sentiments qu'il a voulu retranscrire. J'ai trouvé que les mots étaient justes. .

L'histoire en elle-même n'est pas extraordinaire mais elle m'a procurée beaucoup d'émotions et d'empathie.
J'ai refermé le bouquin avec les tripes retournées...
.

Je pense qu'une personne qui a vécu une dépression, peut comprendre et compatir avec Marie. Quand tu ne sais pas ce que c'est, cette maladie qui te détruit de l'intérieur, alors t'as envie de baffer les gens, de les secouer. de leur dire que la vie est belle et qu'elle mérite d'être vécue. Mais tout ça, c'est facile à dire. Quand tu n'es pas bien, tu n'es pas bien. Parfois, même un tout petit rien pour les autres, est quelque chose d'insurmontable pour toi, à l'instant T. Et tu n'y peut rien. Tu n'y arrives plus et c'est malgré toi. 🥀
On ne parle pas d'une simple tristesse passagère ... et seul les personnes qui sont passer par là, savent comme c'est dur. .

Pour parler du fond de l'histoire quand même, qui est celle d'une femme qui se préoccupe des migrants et qui les aide, j'ai eu beaucoup de reconnaissance envers Marie et Isabelle. 🙌🏼 Nombreux sont les gens qui s'en foutent et qui balancent des « retourne dans ton pays! » 🤬
Ces 2 femmes font tout pour les aider, au prix de leur propre vie. Elles prennent soins d'inconnus, de ces gens rejetés de la société. Elles les nourrissent et les soignent, leur permet d'avoir un minimum de confort. .
J'ai trouvé ça touchant et l'histoire pourrait être réelle car il en existe des gens comme elles, qui se donnent à 100% pour les autres.
Merci à tout ces gens..... vous êtes des perles. ❤️
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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J'aime énormément les romans de cet auteur c'est donc tout naturellement que je me suis plongée dans la lecture de celui-là et je ne l'ai pas regretté.

Marie, la narratrice, coule des jours paisibles dans une région balnéaire du nord de la France. Elle a tout pour être épanouie : Stéphane, un mari qui l'aime, des enfants : Luca et Lise. Une famille sans histoire. Mais cela ne lui suffit plus/pas.
Alors qu'elle tombe en panne sur une route la nuit elle croise la route d'un kosovar qui va l'aider à changer sa route. Elle prend alors conscience de la misère de certains. Elle se met à changer et à vouer sa vie à aider les laissers pour compte en préparant des repas, en leur donnant des couvertures. Elle se perd dans cette cause délaissant sa famille.

J'ai beaucoup aimé suivre le parcours de cette femme qui se bat, il y a aussi un rythme qui grandit tout au long du livre.
Les personnages sont entiers, généreux et humains on peut facilement les imaginer. L'écriture est pure et délicate.
Le sujet n'est pas évident car cela parle des réfugiés politiques.

Je le conseille absolument et laissez vous porter par les mots .
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Marie, dépressive et au chômage, est mariée à Stéphane, conducteur de bus scolaire, avec qui elle a deux jeunes enfants.
Elle ne trouve plus de sens à son existence, la trouvant ordinaire et si semblable à tant d'autres, ne parvenant plus à s'intéresser à son entourage proche.
Un jour, elle passe devant une tente où l'on distribue des repas aux réfugiés. de façon impulsive, elle offre ses bras aux bénévoles. Cette expérience va la troubler, la faire renouer avec les émotions et lui permettre de se sentir utile.
Elle va se jeter alors à « âme perdue » dans l'aide aux réfugiés, ignorant les risques qu'elle encoure, mais aussi sa famille, famille qu'elle va achever d'abandonner.
Ce roman est sans concession.
En premier lieu, il n'y a pas d'empathie pour Marie. Même si son environnement économique et social est décrit comme celui de la misère ordinaire, l'auteur n'a aucune complaisance pour le bénéfice psychologique qu'elle retire de ses actions de bénévolat et les présentent davantage comme un opportunisme, du reste, plutôt assumé.
Ensuite, il n'y a pas de parti pris a propos des réfugiés. Ceux-ci sont montrés en grande détresse mais aussi capables de violence tout comme les forces de l'ordre qui abusent de leur pouvoir et sont complètement débordées par le sujet.
On retrouve le style de Olivier Adam, sec comme ce qu'il dépeint, précis, réaliste, qui décrit au cordeau le désespoir de chacun des personnages, adultes, enfants, habitants de la région, réfugiés en transit, les rendant tous attachants et en nuance.
Ce roman n'a donc pas pour sujet le quotidien des réfugiés mais le parcours d'une jeune femme qui cherche à se perdre au risque d'entraîner ceux qu'elle aime dans l'abîme de son désespoir.
Défi n°1 - Les rencontres parisiennes
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« On s'aimait mais c'était planqué sous la graisse du quotidien et des emmerdes, une couche épaisse comme on en a tous. » Marie décrit ainsi son couple, elle qui est au chômage après avoir travaillé comme caissière dans un supermarché. Stéphane, son mari, est chauffeur de bus scolaire après avoir espéré être footballeur professionnel au RC Lens.
Le ton est donné dans ce roman en prise directe avec la misère sociale, dans cette ville où ceux qu'on appelle « Les Kosovars » attendent de passer en Angleterre. L'embellie arrive soudain lorsque Marie se jette à fond dans l'aide aux réfugiés, trouvant enfin un but à sa vie. Elle s'attache aussi à Isabelle qui devient son amie et son seul repère. Son mari est furieux car il y a quand même deux enfants à la maison…
Après la distribution des repas, de vêtements chauds, de gants, de bonnets, le récit s'emballe à cause des interventions brutales des policiers, des expulsions, des arrestations, du rejet de Marie par sa famille alors qu'elle ne cherchait qu'à faire le bien autour d'elle. La chute est vertigineuse, les dégâts considérables.
Seule, au bord de la mer, elle se voit ainsi : « … j'étais un corps qui marche et rien d'autre, un corps qui vole un corps gazeux un corps en suspension, invisible, incolore indolore absent fondu élémentaire. » le souvenir de sa soeur, Clara, tuée dans un accident de la route, la hante et la fin d'un tel récit pourrait être tragique mais Olivier Adam laisse la porte ouverte à un certain optimisme :. « Dehors la lumière sera la même. Et moi aussi je serai la même. Ni neuve ni recommencée. Rafistolée à peine »


Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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Roman très actuel où la femme s'interroge sur sa condition de vie qu'elle semble sans intérêt et sans passion. Elle fera tout pour briser ce quotidien qui lui est si pénible.
Jusqu'où peut-on aller pour changer sa vie au risque de mettre en porte à faux sa vie de famille?
J'aime ce personnage féminin qui perd la raison, ce côté tragique d'impuissance, de perte de contrôle et qui est remplie d'une grande sensibilité.
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