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3,64

sur 863 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Avec l'écriture d'Olivier Adam vive, nerveuse, saccadée, parfois sans ponctuation, on vit la tourmente de Marie dépressive, sa descente aux confins de la folie, elle n'a jamais réussi à guérir d'un traumatisme du passé. Tout est si lourd à assumer pour elle, les aspirations de son mari et de ses enfants lui paraissent plus écrasantes que les attentes des immigrants qui, résignés à leur terrible sort, attendent de l'aide sans la demander.
Avec Olivier Adam, pas de récit intellectualisé avec un regard distancié de sociologue, pas non plus le roman à succès bourré de clichés destinés à faire pleurer dans les chaumières.
On sent toute la tendresse que l'auteur porte à ses personnages et combien il partage leur désespoir.
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A Calais, une femme, mère de famille ayant récemment perdu son travail, se retrouve, un peu par hasard, à donner un coup de main aux personnes qui viennent en aide aux migrants.
Plus qu'un livre sur la crise migratoire ou un roman qui cherche à montrer ce qui pousse quelqu'un à en aider d'autres, A l'abri de rien traite de la chute de cette femme, qui perd pied. Alors qu'elle perd pied et qu'elle s'éloigne de plus en plus de son quotidien, le secours aux autres n'est qu'une échappatoire, un marqueur de sa dépression. le portrait est aussi déchirant que beau.
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Première fois que je lis un livre de cet auteur.

On voit assez vite qu'on a à faire à un roman assez particulier, avec ces phrases non ponctuées, bourrées d'énumérations, qui nous perdent assez vite et nous renvoient une élocution très enfantine.

On est très rapidement embarqués avec Marie, cette jeune femme qui est au bord du gouffre et dont on a l'impression de partager la dépression. Bien qu'elle soit en apparence heureuse avec un mari aimant et deux enfants qu'elle aime, Marie se sent vide, inutile, incapable de quoique ce soit. Elle se ressent peu à peu vivre en s'investissant corps et âme dans l'humanitaire, auprès de ces réfugiés sans papiers qui sont abandonnés de tous.

Le roman est très bien écrit, très prenant, l'escalade est inévitable. La dernière partie du livre est très prenante et se lit totalement en apnée.

Une lecture poignante que j'ai beaucoup aimé.
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Alors là... je ne m'attendais pas du tout à ressentir autant d'émotions avec ce bouquin.
Vraiment, à certains moment, je me suis reconnue dans Marie et c'était comme, déchirant. 💔

La plume d'Olivier Adam était vraiment en adéquation avec les sentiments qu'il a voulu retranscrire. J'ai trouvé que les mots étaient justes. .

L'histoire en elle-même n'est pas extraordinaire mais elle m'a procurée beaucoup d'émotions et d'empathie.
J'ai refermé le bouquin avec les tripes retournées...
.

Je pense qu'une personne qui a vécu une dépression, peut comprendre et compatir avec Marie. Quand tu ne sais pas ce que c'est, cette maladie qui te détruit de l'intérieur, alors t'as envie de baffer les gens, de les secouer. de leur dire que la vie est belle et qu'elle mérite d'être vécue. Mais tout ça, c'est facile à dire. Quand tu n'es pas bien, tu n'es pas bien. Parfois, même un tout petit rien pour les autres, est quelque chose d'insurmontable pour toi, à l'instant T. Et tu n'y peut rien. Tu n'y arrives plus et c'est malgré toi. 🥀
On ne parle pas d'une simple tristesse passagère ... et seul les personnes qui sont passer par là, savent comme c'est dur. .

Pour parler du fond de l'histoire quand même, qui est celle d'une femme qui se préoccupe des migrants et qui les aide, j'ai eu beaucoup de reconnaissance envers Marie et Isabelle. 🙌🏼 Nombreux sont les gens qui s'en foutent et qui balancent des « retourne dans ton pays! » 🤬
Ces 2 femmes font tout pour les aider, au prix de leur propre vie. Elles prennent soins d'inconnus, de ces gens rejetés de la société. Elles les nourrissent et les soignent, leur permet d'avoir un minimum de confort. .
J'ai trouvé ça touchant et l'histoire pourrait être réelle car il en existe des gens comme elles, qui se donnent à 100% pour les autres.
Merci à tout ces gens..... vous êtes des perles. ❤️
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Marie est perdue dans sa vie, dans sa famille, elle aime ses enfants mais les oubli, ne s'intéresse à rien, semble détachée du monde dans lequel elle vit, en dépression, elle a d'ailleurs déjà été internée en hôpital psychiatrique. Un jour, lors d'une de ses errances, elle va entrer dans une tente sous laquelle déjeunent des réfugiés. Elle va y faire la rencontre d'Isabelle, bénévole, de laquelle elle va se rapprocher, jusqu'à donner la quasi intégralité de son temps à cette cause.

Quelle fabuleuse surprise !!! J'avais pris ce livre dans ma Pile A Lire comme ça, au hasard, parce que "Dans les angles morts" d'Elizabeth Brundage que je suis en train de lire m'ennuyait un peu, et j'avais pris ce roman comme une petite pause sympathique... Je me trompais complétement : ce roman n'est pas du tout un "petit livre sympathique et détendant", c'est un Grand Livre, dense, intense et bouleversant ! J'ai tout de suite accroché à l'écriture d'Olivier Adam, une écriture qui s'envole, qui emporte, qui est simple mais émouvante... J'ai également plongé dans cette ambiance étrange, feutrée, perdue, j'ai divagué avec ce personnage paumé, cette petite famille écartelée, j'ai compatis avec Marie pour ces personnes que notre pays n'accueille pas, qu'il écrase, pour les rejeter ensuite au loin, encore plus amochés qu'en arrivant... J'ai dévoré "A l'abri de rien" d'un coup, avec une réelle passion pour les égarements du personnage, et pour tous ceux qui croisent son chemin. Je ne connaissais pas du tout cet auteur. C'est une très belle découverte !!
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Un récit poignant.
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Ce livre m'a beaucoup plu et je l'ai lu quasi d'une traite.
Il relate un fait tout à fait plausible d'une femme qui malgré sa vie de famille s'ennuie, se cherche et trouve une voie qui la conduit à d'autres soucis.

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Depuis que sa jeunesse a été fauchée par un deuil, Marie erre dans sa vie comme une âme en peine. Ni Stéphane, son mari, ni ses jeunes enfants ne parviennent à la faire se sentir véritablement vivante et essentielle.
Elle découvre un jour que sa ville abrite un camp de réfugiés apatrides. Ces hommes, de nationalités diverses, ont connu l'horreur et vivent dans des conditions inhumaines, isolés des leurs, traqués par les autorités, incertains de leur avenir et même du lendemain.
Marie décide de leur porter secours. Ses actions, d'abord rationnelles, l'emmènent progressivement jusqu'à la démesure. En voulant les sauver, la jeune femme instable et fragile se perd elle-même.

Dans ce roman on retrouve, sur fond de drame societal, certains thèmes chers à Olivier Adam. La nature rude et sauvage, l'attachement viscéral qui peut exister entre parent et enfants, les relations de couple compliquées, le poids des apparences et du qu'en dira-t-on propre à la vie provinciale, la sphère privée qui parfois déborde sur la voie publique.

Le roman est fort, violent, douloureux, admirablement écrit. Une lecture dont à l'instar de Marie on ne ressort pas indemne.
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Je suis révoltée !! Non pas par l'histoire, ni par l'auteur, mais par le fait que 10 ans après l'écriture de ce livre, les faits sont toujours d'actualité, et même encore plus exacerbés !

Alors le récit, c'est d'abord l'histoire de cette jeune femme, mère de famille, qui souffre d'une maladie mentale. Au chômage, elle s'engage en tant que bénévole dans un centre d'aide aux migrants, réfugiés ou clandestins. Ce qu'on lui reproche, ce n'est pas seulement de délaisser sa famille au profit des migrants. Elle manque effectivement d'équilibre de ce côté-là. Mais surtout, on lui reproche d'aider les migrants, tout court. Ces êtres humains qui inspirent la méfiance et qu'on en vient à déshumaniser… Eh bien malheureusement, la situation n'a pas évolué en 10 ans. Quel regard a-t-on envers ces personnes ? Et quel regard a-t-on envers ceux qui essaient de les aider ? On peut tous s'interroger à ce sujet. J'ai lu le livre ce week-end et aujourd'hui à midi, je parlais justement avec une collègue professeure dans une matière professionnelle, très engagée du côté de sa vie privée dans le bénévolat envers les réfugiés, je précise bien « réfugiés » donc ayant obtenu l'asile politique. Je lui racontais ma lecture et mon désarroi sur le comportement de certaines personnes dénigrant les bénévoles. Et qu'est-ce qu'elle m'a appris? Quand elle a commencé à s'engager auprès des réfugiés, des habitants de son village lui ont tourné le dos… Non mais je vous promets, j'ai cru entendre une partie du récit d'Olivier Adam… Et ça, ça me révolte. Ok, je veux bien comprendre que l'inconnu fasse peur, qu'on ne soit pas à l'aise avec l'étranger, je suis moi-même la première à m'interpeller sur le sujet. Mais que l'on dénigre les personnes qui bénévolement s'occupent des réfugiés, ah ça non, je ne peux pas l'entendre. Et on pourra me répondre « oui mais il faut s'occuper des français, des SDF, des proches avant de s'occuper des étrangers ». Non non non et non, on ne peut pas mépriser les bénévoles sous ce prétexte-là !!!

Alors voilà, c'est une lecture qui m'avait un peu bouleversée, mais d'avoir entendu un témoignage prouvant que les faits existent encore et toujours, c'est cette fois un sentiment de révolte qui me saisit.

Quand il parle des migrants, l'auteur décrit les galères qu'ils vivent et avec quelle cruauté ils sont parfois traités. Ça prend à la gorge… Mais flûte à la fin, ça reste des êtres humains !!! Et si on inversait les rôles ? Et si nous en France, pays dont la situation politique n'est pas très stable, soulignons-le au passage, donc, et si nous avions à fuir notre pays ? Comment aimerions-nous être traités à l'étranger ? Ce livre a généré chez moi tout un tas de questionnement sur mon rapport à l'autre, à l'étranger, et des réflexions que je souhaitais partager ici.

Concernant l'écriture, c'est du Olivier Adam, ça passe ou ça casse. En tout cas ici, cette façon de hacher les phrases ou de ne pas mettre une ponctuation attendue colle à l'atmosphère lourde et pesante dégagée par le récit.

Bon allez, je m'arrête là avec ma fougue :-)

Parce que sa lecture a engendré de l'émotion, je mets 5 étoiles à ce roman.
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Une fois encore Olivier Adam était en lice pour le Goncourt. le recherchait-il ?L'attendait-il ? Cela s'est joué sur le fil. Il ne l'a pas eu. Qu'importe ! de l'avis des éditeurs et des libraires le Goncourt est un produit phare, un objet de luxe bon marché qui circule allègrement entre personnes de qualité à l'approche des fêtes de fin d'année. Une place bien en évidence dans la vitrine du salon, un objet de contemplation carré et immaculé, voilà ce qu'il advient à un bon nombre d'exemplaire du livre de l'année. Olivier Adam mérite beaucoup mieux que cette destinée-là. On n'acquiert pas et on ne lit pas ses romans par hasard ou alors il s'agit d'un hasard objectif, une sorte de clairvoyance dans la rencontre à la manière des surréalistes.
Il y a des livres avec lesquels on se repose, d'autres où la jouissance est immédiate, des livres qui exigent l'intimité ou au contraire ouvrent les portes de royaumes en suspensions, fantastiques et équivoques, des livres qui révèlent l'expérience charnelle du monde, pages de plaisirs et de douleurs, de joies et de mécontentements, des livres où l'on se voit sur la scène sans pour autant jouer, ombres de nous-mêmes prises dans l'expérience de la cruauté, de l'injustice, de l'inhumanité. On ne sort pas indemne de ces livres-là. Nous sommes pris par la nécessité d'en parler, de dire ce bruit sourd, ce grondement sauvage qui nous vient de l'intérieur. Toute la force d'Olivier Adam tient en cette recherche de lien entre la sphère intime et la violence du monde extérieur. L'engagement est entier. Son écriture est un abri de fortune cerné par les ténèbres, un refuge où respire la vie. C'est de la vie qui bat, pleine d'espérance mais bordée par l'insécurité. Alors cette vie, même quand elle semble passer à côté, même lorsqu'il est difficile d'en saisir le fil ou qu'il soit terriblement compliqué de s'y frotter, ne peut être réduite à la somme de ses tragédies, elle appartient à ceux qui ne se résignent pas, à ceux dont le désir d'être dans l'existence est plus forte que tout. Son dernier roman A l'abri de rien est de cette trempe-là, une fiction écrite sous tension, une confrontation bouleversante entre ces êtres meurtris, ces destins déchirés, violentés et les souffrances d'une femme de presque rien, prise par le doute, poussée par la force de sa révolte à aller au bout de sa quête de sens, à s'éprouver pleinement dans l'adversité quitte à se briser sur les récifs de la folie. Comme Passer l'hiver ou comme Falaises, A l'abri de rien est un livre écrit à hauteur d'homme et que l'on ne garde pas pour soi.
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