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Citations sur À l'ouest (25)

Il s'est dit les trains il faut les prendre ou passer dessous. Jamais les regarder partir.
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Je hurlais. Je mordais dans le vide. Je pleurais en même temps. J'étais un chien. Un enragé. Un putain de chien avec cette infinie tristesse.
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Léa rit. Son nez est très droit et fin, ses lèvres pas maquillées. Antoine sent contre ses côtes les petits seins élastiques de Léa. Elle ferme un peu les yeux. Elle est très belle. Sa main va et vient d'une caresse dans son dos étroit. Ils tournent, virevoltent. Antoine sent son sexe se tendre et s'écraser sous la toile de son jean trop serré. Léa le sent aussi mais ne dit rien. Elle se rapproche même, frotte son bassin. Son tee-shirt remonte un peu et laisse à l'air libre l'incroyable douceur de son ventre très blanc. Les mains d'Antoine entrent sous l'épaisseur du jean puis sous le coton de la culotte et frôlent en tremblant les fesses de Léa qui l'embrasse. Sa bouche est fraîche et légère comme de l'eau. Le sexe d'Antoine semble prête à se rompre. Léa le déboutonne et sa main va et vient. Antoine la déboutonne à son tour et plonge sa main gauche contre son sexe chaud. Léa semble s'enliser. Antoine la porte sur le canapé, retire son jean et son tee-shirt. Il embrasse son sexe. Il entre en elle et se sent pris dans une vie chaude et immense. Il s'enfonce tout entier en elle, a la sensation que son corps est inclus dans celui de Léa, que Léa est la peau de son corps. Leurs bouches ne se quittent plus et Léa jouit en lui mordant doucement l'épaule. Antoine retombe et ses mains caressent les fesses de Léa.
Il la regarde. Leurs yeux sont brillants.
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Marie sort du café, elle enlève sa veste, sent l'air sur sa peau, et le soleil. Dans les vitrines, elle se trouve l'air triste et vieux. Chez Gibert, sur les étalages, elle prend un livre à dix francs. Elle s'éloigne. Elle n'a pas payé. Dans les jardins du Luxembourg elle choisit un banc sous un arbre. Elle s'y allonge et ferme les yeux, puis les rouvre et fixe les morceaux de ciel entre les branches et les feuillages. Elle entend les oiseaux et les automobiles sur le boulevard. Elle s'endort. Son livre tombe dans la poussière du chemin. Sa main pend dans le vide. Elle est un corps qui dort. Un peu de vent sur la peau. Du soleil sur le front. Elle n'a plus de poids. Elle est bien.
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"C'était le dimanche, on s'emmerdait, on parlait des filles ou du foot, avec toujours cette odeur de mouillé et de terre, de bois et de fumée. On s'asseyait sur les barrières pour bouffer des chewing-gums. On parlait sans fin. On se disait qu'on s'aimait bien. On parlait de l'avenir avec emphase. On testait sur chacun des discours et des idées trop longtemps mûris au fond des crânes. On n'avait pas peur d'être sentimental.
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Et puis à Quiberon, ici, à la sortie du train, sur le quai où personne ne m'attend, il y a dans l'air quelque chose de maritime, un vent plus vif. Comme une réserve nouvelle de souffle dans mes poumons, quelque chose de détergent qui vous nettoie la carcasse.
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Et l'Italie qu'on s'invente, les mercredis après-midi. Les disques les yeux fermés. Les histoires et les confidences. Tu serais ma soeur, je serais ton frère et rien jamais ne pourrait nous séparer. On se noierait dans un lace couvert de brume et nos mains resteraient scellées dans la vase. Il y aurait des oiseaux migrateurs.

Au petit café de Mainville, trois types un peu rouges s'accrochent au comptoir et descendent des demis. Antoine s'assied au fond de la salle, demande un café. Le flipper clignote dans le vide. La radio diffuse un vieux tube de Joe Dassin. (Petit, Antoine rêvait d'être Joe Dassin. Déjà, il se trouvait de vagues ressemblances. Cette grosse masse de cheveux, cette grosse tête. Il voulait lui ressembler plus tard, toujours. Porter des costumes étroits et brillants. Etre américain et français à la fois. Siffler sur la colline. Je serais Joe Dassin, je porterais des costumes à franges et des bottes en cuir blanc et je chanterais. Et si tu n'existais pas. On s'est aimés comme on se quitte. Je me baladais sur l'avenue, le cœur ouvert à l'inconnu, j'avais envie de dire bonjour à n'importe qui. N'importe qui ce fut toi... Moi aussi un jour, je mourrai avant l'heure.)
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Marie est la première arrivée. Son ordinateur lui souhaite la bienvenue. Elle allume une cigarette. Elle regarde autour d'elle, l'agencement géométrique des bureaux gris, le double vitrage et les plantes alignées devant, la moquette pâle et les portes à battants (derrière : les ascenseurs et la machine à café), le bureau de la chef, un peu à l'écart. Ses collègues arrivent et ne lui disent pas bonjour. Elles discutent entre elles (le temps qu'il fait, les recettes de cuisine, le film de la veille, les nouvelles des enfants...).
Dix-sept ans. Marie ne parle pas, on le lui rend bien. Elle passe son temps dans les cafés, ne va pas en classe. Les autres s'apostrophent en buvant des pression, se bousculent autour du baby-foot. Elle boit son café. Se demande ce qu'ils peuvent bien penser, l'image d'elle qu'ils ont, eux. Evidemment ils n'en ont aucune. Ou alors on la trouve bizarre. Cette manière de ne pas parler. Cette pâleur inquiétante aussi à un moment. On voyait les os de ses coudes, de ses genoux. Ses jambes maigres.
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Tout est noir dans la chambre. Les volets sont clos, les rideaux tirés. On ne voit pas le désordre. Les bouteilles, les cendres sur la moquette, les disques éparpillés. Le radio-réveil clignote. Les chiffres s'affichent en vert. Tout à l'heure, comme chaque matin, Marie se tenait derrière la porte. La radio s'est mise en route. Elle a fait demi-tour, rassurée. Antoine a entendu les pas de sa mère dans les escaliers. La porte a claqué. Puis au-dehors, le bruit encore flou de ses talons qui s'éloignent. Antoine a grogné, a envoyé valdinguer l'appareil. Il s'est retourné, enroulé dans ses draps. S'est rendormi.
Maintenant, le silence est tout à fait installé. A peine, au loin, le moteur des voitures, le bus qui ralentit, s'immobilise, ouvre et referme ses portes, repart, le cri des enfants traînant des cartables trop lourds, portant des tenues trop chaudes, la voix d'une femme (Kevin fais attention tu vas te salir), une poubelle que l'on rentre et dont les roues claquent contre le trottoir. La vie du lotissement. Tout ça très menu dans la douleur du crâne.
Antoine se frotte les yeux, s'étire, repousse les draps. Il tend la main vers la droite, tâtonne et rencontre un paquet de cigarettes. Il l'écarte, cherche du bout des doigts le petit cône de papier, le briquet. Joint du matin, chagrin. Joint du soir, espoir. Il l'allume, tire une bouffée. Il reste ainsi à fumer dans le noir quelques minutes. Il se gratte les cheveux, s'étire, enfile un tee-shirt qui sent la sueur. Écrase son mégot au fond d'un verre. Se lève et gagne la salle de bains. Il pisse, puis passe de l'eau sur son visage et sur ses cheveux. Il se regarde dans la glace, tente un sourire. Essaie de détailler les diverses imperfections de sa peau. Ses yeux s'égarent dans la blancheur des murs carrelés. Ses mains tiennent le lavabo. Il se dandine d'avant en arrière. Il ne regarde rien, ne pense à rien. Il reste là cinq minutes. Puis semble revenir à lui, d'un bref clignement de paupière.
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Je hurlais. Je mordais dans le vide. Je pleurais en même temps. J'étais un chien. Un enragé. Un putain de chien avec cette infinie tristesse.
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