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3,96

sur 554 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Balram Halwai,doit abandonner ses études pour travailler dans un tea-shop de son Bihar natal pour subvenir aux besoins de sa famille.Une opportunité de devenir chauffeur va se présenter et il va quitter les bords du Gange pour se retrouver à New Delhi aux services d'Ashoq et de sa femme .Au travers de lettres écrites au premier ministre chinois bientôt en visite à Bengalore ,il nous conte son trajet difficile de pauvre serviteur ,à criminel pourchassé par la police ,à riche entrepreneur.
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J'ai beaucoup aimé ce livre, qui m'a replongé dans mes années indiennes et qui explique ce qui m'a tant questionné à l'époque : pourquoi endurent-ils ça et comment font-ils pour supporter ces vies-là ?
J'ai bien aimé la plongée dans l'évolution psychologique du chauffeur, où on suit son cheminement et sa bascule, pas à pas.

Une très bonne surprise.
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Un livre à lire sans aucun doute. Quelques prérequis: aimer le cynisme et les écrits "dérangeants".
Le narrateur nous dévoile une Inde impitoyable, corrompue, violente et immorale et une population guère plus reluisante. A première vue, c'est caricatural et plutôt manichéen. Mais notre narrateur a sa personnalité, nous apprenons assez rapidement à le connaître, il n'est pas insensible aux autres mais a choisi le pragmatisme, développant parfois des pensées surprenantes contenant leur part de vérité. On assiste à l'adhésion totale d'un jeune indien imprégné de tradition aux valeurs marchandes et individualistes, poussant la logique jusqu'au bout, sacrifiant tout son passé et ses racines pour entreprendre et devenir "libre"...
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Qui sommes nous, lecteurs, pour critiquer les auteurs ? Il y a tellement de subjectivité dans nos sens.

A l'opposé des chatoiements de saris et des effluves d'épices vendus par les voyagistes, ce roman nous propose un périple Indien qui, à défaut de banales photos souvenirs, nous offre des portraits et des images désagréables, mais criants de vérité.

Aucune touche de naïveté dans cette peinture désabusée de la société indienne. L'auteur nous dresse un tableau réaliste, inspiré par ces couleurs tant opposées mais indéniablement complémentaires qui teintent le quotidien de toute une nation, sans riches, pas de pauvres et vice versa.

L'indulgence n'est pas mise et avec, parfois, un humour caustique, c'est l'ensemble de cette société et de ses traditions qui est décapé. Personnes n'est épargné, les coups de griffes sont distribués généreusement, avec précision et justesse. Roman indien sur l'Inde, avec comme trame de fond le combat entre dominants et dominés, la portée du message est cependant universelle.

Avec finesse, ce roman picaresque, nous fait réfléchir sur les valeurs morales qui diffèrent selon l'origine et la situation des personnages. Aux questions sous-jacentes, que nous pose l'auteur, quant au droit de tout un chacun à vivre selon ses désirs et sa moralité, questions, dépassant les frontières de l'Inde et de ses castes, nos réponses ne pourront qu'être ... subjectives en fonction de notre condition et nos aspirations.
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Dans une société indienne inégalitaire où on est soit riche, soit pauvre, Balram Halwai fait partie des exclus. Son père gagne péniblement sa vie en tant que rickshaw et Balram est obligé d'arrêter l'école, malgré son intelligence, pour aller travailler dans un Tea-shop. Vivant à Bihar, dans un village où la misère règne, le salut ne peut venir que de ces nouveaux riches qui dirigent et possèdent tout. La chance sourit au jeune garçon qui va devenir le chauffeur de l'un d'eux, dans la grande ville de Delhi. Refusant de rester un esclave toute sa vie, Balram va se battre pour devenir un "entrepreneur", quitte à devenir un criminel...
Car dès le début, il nous l'annonce : il a tué son maître.

Le récit se fait à la première personne par Balram qui décide d'écrire une longue lettre au président chinois en visite en Inde. Découpée en 7 nuits, la lettre va peu à peu dérouler le fil de son existence, sous le prétexte de lui faire le portrait d'une réussite entreprenariale.

" Si j'ai bien compris, vous autres Jaunes, malgré vos immenses réussites en matière de canalisations, d'eau potable, de médailles d'or olympiques, vous n'avez pas la démocratie. A la radio, certains politiciens expliquent que c'est la raison pour laquelle nous, les indiens, allons vous surpasser. Nous n'avons pas de tout-à-l'égoût, d'eau potable ni de médailles d'or aux jeux olympiques, mais nous avons la démocratie.
En ce qui me concerne, si je construisais un pays, je commencerais par installer le tout-à-l'égoût, ensuite la démocratie, et après seulement je distribuerais des brochures et des statuettes de Gandhi. Mais que vaut mon avis ? Je ne suis qu'un criminel. "


Nous allons découvrir une Inde bien réelle qui broie les pauvres pour mieux enrichir un cercle restreint de riches à qui sont accordés tous les pouvoirs. L'argent fait l'homme et la corruption règne à tous les étages. La police ferme les yeux sur des accidents de la route en échange de pots de vins, les riches arrosent les hommes politiques qui les soutiennent,... Bref le portrait qui est fait de l'Inde n'est pas très glorieux.
Les pauvres sont condamnés à le rester et se montrent aussi dans toute leur laideur : rapacité, saleté, chantage, ...

" En résumé, il y avait autrefois mille castes et destins en Inde. de nos jours, il ne reste que deux castes : les Gros Ventres et les Ventres Creux. Et deux destins : manger ou être mangé. "

Balram, lui, se refuse à suivre le chemin tout tracé qu'il lui est offert, semblable à son père. Tel un Tigre blanc, espèce rare qui ne se présente qu'une fois par génération, Balram sera l'exception et gravira les échelons que sa naissance lui refuse normalement et réussira à s'évader de "la cage".
Parti à Delhi, au service de Monsieur Ashok, Balram va découvrir un autre monde : celui des centres commerciaux, du luxe, des prostitués et du business. Il goutera au Whisky anglais, écoutera attentivement les conversations de son maitre et apprendra la corruption et le pouvoir de l'argent.

Balram se révèlera un personnage amoral et égoiste. Ne se souciant pas du sort de sa famille, il préferera travailler pour son bénéfice personnel. C'est en volant et tuant qu'il trouvera la clé de la réussite.
Mais sa confession en fait aussi un être attachant qui aura su se battre comme un tigre pour arriver là où personne ne l'attendait, et qui saura aussi épprouver de la compassion pour les pauvres dont il ne fait plus partie.
Cet anti-héros est un véritable personnage ambivalent, à l'image de son pays qui, en plein boom économique, fait se cotoyer villages sordides et villes high-tech, sans se poser de questions.

Récit de l'ascension d'un pauvre qui s'élèvera à la Lumière par le crime et le vol, le tigre blanc est une formidable plongée dans l'Inde moderne. Critique et non dénué d'humour, le roman est une véritable dénonciation de l'aliénation et de l'amoralité qu'elle entraine.

" Je clamerai que ça valait la peine de connaître, ne serait-ce qu'une journée, une heure, une minute, le sentiment de n'être pas un serviteur. "

Doté du Booker price 2008, ce roman passionnant est à découvrir absolumment !
Lien : http://legrenierdechoco.over..
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Voilà un roman dur, qui jette un regard impitoyable sur une société où, encore aujourd'hui, le lieu et la classe sociale où l'on naît déterminent les limites de ce que l'on peut devenir. le Man Booker Prize 2008 est très mérité.
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Ce livre vous fait l'effet d'un coup de poing au ventre. Il est sans concession.La trame est impeccable et le héros tellement humain qu'on finis par être perdu entre morale et instinct de survie.
À lire et à relire et aussi à voir sur Netflix. le film est sympa aussi.
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Roman drôle et immoral, « le tigre blanc », c'est d'abord le surnom du héros enfant, Balram Halwai, remarqué par un inspecteur d'école qui compare son intelligence à la rareté de cet animal dans la jungle. Celle-ci le mènera de simple chauffeur, provenant d'une caste inférieure de la société dans une province pauvre de l'Inde, à la réussite financière et sociale à Bangalore. Cette ascension singulière passera par des sacrifices, des humiliations et un assassinat, racontés avec la légèreté et l'ironie d'un humour typiquement britannique (rassurez-vous, je n'ai rien dévoilé de l'intrigue). le contraste entre le récit du protagoniste, apparemment dénué de sentiments et de culpabilité, et la situation dramatique du quotidien des indiens vivant dans la misère, crée une atmosphère de cynisme à la fois terrifiante et étonnamment attachante. On ne sait comment juger le héros qui a choisi la voie de l'individualisme dans un pays où s'occuper de sa famille est un devoir et où l'on ne choisit ni son mariage, ni sa profession.
Au delà de l'histoire, ce roman est aussi un portrait fidèle de la société indienne contemporaine, sorte de cour des miracles géante et bruyante qui vit et avance à cent à l'heure.
Comment conquérir sa liberté personnelle en se débarrassant de l'emprise familiale et en dépassant l'immobilisme du système des castes ? La réponse est dans la longue lettre que Balram adresse à Wen Jiabao, et que je vous recommande chaudement.
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L'Inde est décidément une planète à part; à la fois étrange et fascinante. Les rapports entre humains y sont encore largement régis par des règles dont la logique nous échappe et la hiérarchie des castes qui en résulte semble demeurer insensible à la marche du progrès. Voici pourtant l'histoire d'un fils de conducteur de rickshaw qui, à la faveur d'innombrables épreuves traversées, en viendra graduellement à formuler l'idée que les classes sociales peuvent être transgressées et qu'il est possible, pour qui accepte d'en payer le prix, de s'arracher à sa condition.

(Lire la suite...)
Lien : http://coupsdecoeur.wordpres..
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Mon avis : Saddhu

Un livre fort, sans transition qui dénonce les travers de l'Inde à deux vitesse. le héros du livre est prêt à tous les sacrifices pour sortir de cette misère sordide, même au plus vil.

Ce livre est complètement amoral, mais lorsqu'on connaît l'Inde, que l'on voit s'afficher un luxe de plus en plus éhonté côtoyer une misère qui dégoûte tellement elle est profonde, sans espoir d'amélioration en raison des castes, de la corruption. On peut comprendre, même si on ne les approuve pas, les raisons qui font basculer dans le crime.
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