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3,89

sur 555 notes
Un livre au goût de sel, à la peau rougit de soleil, aux grains de sable trouvés au fond de sa poche ou qui agacent les orteils au fond du lit, aux cheveux poisseux. Seaux, serviettes, goûter, discussion à bâtons rompus. le bal sur la place du village et des promenades en vélo. Les premières découvertes et chagrins d'enfant.
Une maison de vacances. Des cousins. Des amis pour l'été.
La famille est comme un jeu de Kapla qui tient et se soutient.
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Lu en 2022. Je découvrais l'univers littéraire de l'auteur avec ce roman.
Contrairement à la majorité des lecteurs, ce récit ne m'aura pas particulièrement émue ni subjuguée, malgré son intimité et universalité probantes. J'ai souri parfois, mais je me suis un peu ennuyée entre deux jolies tournures de phrases.
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"Je ne revins pas à la grande maison par hasard. On ne retourne jamais quelque part par hasard. Secrètes sans doute, j'avais mes raisons après tant d'années de revoir la grande maison au mois d'août".
C'est ainsi que le narrateur - dont on ignore jusqu'au prénom - ouvre ce très beau roman, et tout de suite le cadre est posé.
Une grande maison, l'histoire d'un retour, le mois d'août : tout est là.

Est-il possible d'écrire un roman là-dessus ?
Peut-on surprendre un lecteur avec si peu de matière, peut-on construire un grand texte sur un socle aussi ténu ?
Étonnamment oui, oui, trois fois OUI ! Quand la plume est maniée avec une telle dextérité, quand la somme de petits Riens, agencés avec tant de justesse, finit comme ici par constituer un Tout si cohérent, si limpide et si délicat, on ne peut que se laisser séduire. Et dire que l'auteur de ce précieux petit livre, Pierre Adrian, a tout juste 30 ans...

Son narrateur anonyme a sensiblement le même âge quand il décide, après quelques années passées loin des siens, de revenir faire halte dans la grande maison familiale du côté de Brest, "pays de calvaires et d'enclos paroissiaux [où] les clochers de granit se dessinent dans des ciels de nuages en fuite".
Chaque année, depuis toujours, c'est là que cousins et amis se retrouvent. Lui-même a passé ici de formidables étés de liberté et d'insouciance alors bien sûr, à peine passé le grand portail blanc, les souvenirs d'enfance ressurgissent et le submergent à la manière de ces marées bretonnes dont il contemple sacs et ressacs depuis la fenêtre de sa chambre à l'étage. Après-midis de plage, pêches aux crabes et chasses aux papillons, sorties à vélos et parties de cartes en famille, bals du 15 août, mêmes BD lues et relues années après années, attaques de pirates et ripostes d'indiens : tous ces moments ont compté. Plus qu'il ne l'avait cru, plus que tout le reste sans doute.

Dans cette grande maison aux allures d'auberge espagnole se croisent nombre d'occupants, jamais désignés autrement qu'en ces termes imprécis : "un oncle", "une cousine", "un neveu"... On passe de l'un à l'autre sans jamais s'attarder mais l'essentiel est qu'ils soient là, puisque leur seule présence suffit à raviver des souvenirs heureux.
Les années ont passé, les enfants sont devenus parents, mais au coeur de l'été rien n'a vraiment changé. Les mêmes cadres photos ornent toujours les mêmes buffets de campagne, et pour les vacanciers comme pour le lecteur qui les suit ces quelques jours sont comme suspendus, hors du temps.
Seule la grand-mère semble avoir pris de l'âge, elle qui ne reconnaît plus toujours ses interlocuteurs et qui glisse doucement vers un ailleurs brumeux mais serein.
Dehors les mouettes planent, les adultes trinquent ou lisent sur la plage, les enfants courent et notre narrateur se souvient : "J'avais été l'un d'eux. Je savais leurs épiphanies, leurs jeux imaginaires, les cabanes dans le jardin, les rages soudaines, les cris."

Vous aussi n'est-ce pas, vous savez tout ça ?
Ne conservez-vous pas vous aussi, dans un coin de votre mémoire, les traces d'un passé plus ou moins lointain, et l'empreinte du lieu qui vous a fait ("Si notre pays est celui où l'on garde les plus grands souvenirs, alors j'étais d'ici. Alors j'étais de cette terre entre dunes, champs et bruyères, de cette presqu'île lovée entre deux bras de mer") ?
Vous aussi vous connaissez cette nostalgie des retours aux sources, vous non plus vous ne pensez pas que "les souvenirs ressassés [sont] du temps perdu", vous aussi vous tentez au contraire de "les rassembler avant qu'il n'aient tout à fait disparu", parce que vous savez qu'il vous constituent ?
Vous aussi, hein ?

Puisque tout ça est universel, puisque le texte Pierre Adrian est empreint d'une grande sensibilité, et puisque le mois d'août est incontestablement "celui qui ressemble le plus à la vie", je ne saurais trop vous conseiller la lecture de ce très beau roman.
Ne serait-ce que pour humer l'air marin, pour voir des enfants courir et des ados danser.
Pour assister à une éclipse et s'émouvoir d'un drame soudain.
Pour renouer avec des aïeux.
Pour que reviennent ceux qui sont loin.
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La littérature foisonne de récits sur la fuite du temps et la symbolique d'une maison fréquentée pendant l'enfance où l'on revient un jour ou l'autre. Ce sont des thématiques un peu "éculées" qui, pour susciter un regain d'intérêt, doivent être présentées avec quelques brins de singularité. Est ce le cas de ce roman dont le titre original constitue un appel à un retour vers un lieu de mémoire ?
Il s'agit ici d'une maison familiale définie comme "grande", située en Bretagne sur le littoral finistérien du Léon. Une vaste demeure qui pendant 20 ans a représenté pour le narrateur (l'auteur lui-même probablement) l'endroit privilégié de ses vacances d'été, et qu'il vient à présent revisiter après une dizaine d'années d'abandon volontaire. Il a alors 30 ans et y retrouve des personnes connues, oncles, tantes, cousins, cousines, amis d'autrefois, et surtout sa grand-mère, un très vielle dame dont on peut dire qu'elle est "l'âme" de la maison. Il fait également la connaissance d'un petit garçon de 6 ans avec qui il va sympathiser pendant quelques semaines. Il se laisse ainsi envahir par une nostalgie précoce pour un passé somme toute assez proche, et qui atteste de la fin pour lui d'une certaine insouciance.
La lecture de ce roman est aisée, ponctuée par de courts paragraphes donnant au récit un rythme alerte. Par ailleurs, et malgré la présence de clichés tenaces sur la Bretagne, la narration teintée de mélancolie est plutôt plaisante. Mais cet ouvrage qui se lit en quelques heures n'a pas la capacité de rester durablement en mémoire.
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Ils ne reviendront pas ceux qui sont loin, si loin que, souvent, ils ont fait le grand saut vers l'au-delà, avec leurs croyances ou leurs incroyances, leurs certitudes et leurs doutes, ils laissent une mémoire à cultiver et c'est ce que réalise Pierre Adrian dans ce roman, mais il le fait alors que la plupart sont encore bien vivants, tout en approchant du terme, comme cette grand-mère quasiment centenaire qui est le coeur de "la grande maison".

Des grandes maisons comparables à celle évoquée dans ce livre, j'en ai connues, pas en Bretagne, et j'y ai ressenti cette atmosphère que Pierre Adrian décrit parfaitement dans ce roman. Il a su imprégner son texte de l'essentiel qu'il fallait de nostalgie, de mélancolie, d'ennui au point que suivre ses pas parmi les siens, dans la maison, sur la plage ou au village fut un réel plaisir.

Il a déroulé les us et coutumes d'une famille nombreuse, au mois d'août, allant de la plage qui favorise bronzage des jeunes et des vieux, qui favorise aussi les conversations, les silences, jusqu'aux traditions, depuis la messe dominicale au feu d'artifice du 15 août, égrenant les jours qui coulent dans un bonheur éphémère retrouvé chaque été.

Son écriture est modulée par le rythme des marées et de la vie quotidienne estivale dans la grande maison, coeur vibrant de la famille. Bien sûr, il n'a pas évité certains clichés avec les ciels étoilés ou l'écume des vagues sur les rochers, clichés finalement nécessaires car tout cet ensemble n'est-il pas réellement une immense photographie où s'inscrivent des destins, passés, présents et à venir.

Ceux qui sont loin reviennent toujours en fait, dans les rêves, les souvenirs, les histoires vécues, les références comportementales et le souhait de l'auteur m'a paru exaucé malgré les durs moments de la fin du livre, moments annoncés, que le lecteur s'apprête à l'avance à découvrir, acceptant lui aussi le destin quel qu'il soit.
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Un mois d'août dans une maison de vacances en compagnie de toute sa famille. Comme avant. Reproduire le même emploi du temps, rouvrir les mêmes placards, refaire les mêmes conversations, assister au même feu d'artifice. Se replonger avec nostalgie dans les souvenirs tendres et réconfortants de l'enfance.

Ce texte vaporeux et poétique dans lequel rien ne se passe vraiment à résonner en moi à chaque page. Ce narrateur anonyme aurait pu être moi et cette grand maison aurait pu tout aussi bien être la maison de mon grand père, de mes autres grands parents ou l'appartement de nos vacances.

La fin est peut-être un peu déstabilisante. Il est vrai que je m'attendais au départ d'une autre personne mais j'ai quand même savouré avec plaisir cette madeleine.
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Nostalgique et poignant

Comment ne pas ressentir les émotions du narrateur qui revient dans cette maison familiale qui se.remplit chaque été de la présence de tous.
Nous avons chacun dans le coeur des images, des lieux socles qui nous ramènent à l essentiel. Ces lieux que nous avons fuit jeune pour mieux y revenir.
Une écriture simple qui vous emporte dans cette douce nostalgie, dans cette parenthèse hors du temps.
Le retour à la vie, à ces règles en est d'autant plus violent et c'est avec les yeux plein de larmes que l on fini la lecture.
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Tourner les premières pages, se laisser déposer sur les terres de cette belle région, le Finistère, se trouver face à la maison familiale au portail blanc ouvrant sur les hortensias bleus, et pénétrer dans les souvenirs de l'homme de trente ans qui décide de revenir, après huit années, sur les lieux de ses vacances en famille. Qu'avais-je tant attendu avant de lire ce roman ?

Le tableau peint par Pierre Adrian s'anime autour des souvenirs de famille, des traditions et les ambiances réglées sur leur poids, égrenant les souvenirs les plus chaleureux comme les plus ennuyeux. Dans ce cadre, au centre, la grand-mère presque centenaire essaie de ne pas s'égarer dans le tourbillon des années. Et puis, il y a Jean, l'enfant dans lequel se retrouve l'oncle trentenaire.

Sans similitude si ce n'est le voile de nostalgie qui plane sur ce livre, je l'ai souvent rapproché du premier roman de Perrine Tripier « Les guerres précieuses », pour la maison de famille, socle de souvenirs, les émotions, l'éphémère fragilité des moments heureux si bien traduits par une prose poétique.

Lien : https://mireille.brochotnean..
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Un livre sur les souvenirs d'enfance et d'adolescence..
C'est aussi un bel hommage à la Bretagne
Il y a les bons et les mauvais moments de la vie en famille quand toutes les générations se retrouvent.
Chacun a ses habitudes de vie à la mode citadine et c'est dur de passer en mode vacances suivant son caractère.
Grâce à l'aieule tout le monde fera fasse .
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J'étais d'bord super emballée par le ton nostalgique de l'auteur et de ses anecdotes à la fois intimes mais qui résonnent dans notre coeur : les souvenirs de l'enfance et la façon dont ils nous reviennent parfois si fort au plus profond de nous.
Du temps qui passe... Puis l'ennui est apparu, et l'intimité trop poussée exclut le lecteur de cette sphère et de cette histoire familiale.
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