Dans ce premier roman, un jeune auteur évoque le parcours douloureux d'un homme qui après une enfance chez ses grands-parents algériens, va connaître l'amour auprès d'une jeune artiste peintre de religion juive, qui sera déportée sous l'Occupation nazie. Plongé dans un désespoir psychique intense, le narrateur passera près de soixante ans dans un établissement psychiatrique avant que le suicide d'un autre malade ne le libère de ses obsessions.
Beaucoup de thèmes enchevêtrés d'une façon pas toujours plausible, notamment sur le plan chronologique. Mais l'essentiel n'est pas là : ce livre est un ouvrage d'une grande densité poétique, écrit dans une prose inspirée d'une grande beauté, qui transmet les émotions et les images poétiques au delà du rationnel, sans pour autant qu'aucun mot soit gratuit dans ce texte : tout correspond, selon les voeux de
Rilke (in
Lettres à un jeune poète), à une grande nécessité intérieure, à une urgence poétique. Il faut donc saluer ce texte et le recommander vivement. Un poète est né.