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EAN : 9782259230261
165 pages
Plon (27/08/2015)
4.21/5   26 notes
Résumé :
Anne Frank peut-elle réconcilier un homme désespéré avec son époque ?
Après un attentat commis par l'un de ses élèves, qui réveille les plus sombres heures de la vieille Europe, un professeur est au bord de l'effondrement.
Rongé par la culpabilité, décidé à en finir, il redécouvre un soir le Journal d'Anne Frank ; bouleversé par son actualité et sa vivacité, il se met à écrire à sa « petite soeur juive » disparue à quinze ans à Bergen-Belsen.
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L'histoire d'Anne Franck est universelle, atemporelle, symbole de l'injustice, du génocide, de la tragédie. On oublie souvent qu' avant d'être tout cela, Anne Franck n'était qu'une adolescente comme les autres, avec ses doutes, ses états d'âme, ses peurs, ses joies...

Loin d'être un simple hommage, le récit d'Hafid Aggoune redonne vie à la jeune fille qu'elle était.

De même que la vie d'Anne Franck a basculé, celle du narrateur vacille. Un de ses élèves a commis l'irréparable et ses épaules ploient sur la responsabilité de cet acte. Que se serait-il passé si lui, modeste enseignant de collège, n'avait pas agi ainsi ? Des victimes auraient-elles été épargnées ? le responsable se serait-il livré à cet acte atroce ?

La fenêtre l'attire comme un aimant pour clore définitivement sa vie. Mais le doute demeure, ce fil ténu qui nous relie encore à un quelque chose qui n'est autre que l'essence de ce que nous sommes. Alors il écrit. A Anne. Parce que c'est avec ses écrits que tout a commencé. Parce qu'il n'y a qu'elle qui peut le comprendre, témoin muet de sa descente aux enfers. Témoin muet de sa lente agonie.

Sa plume gratte le papier, s'anime alors que le souffle revient dans les poumons de la fillette. Ses joues rosissent, ses yeux se remplissent de larmes, elle est, pendant une nuit, vivante sous les mots du narrateur. Anne Franck n'est pas que l'histoire de la Guerre. C'est l'histoire d'une vie, trop tôt achevée.

Les émotions ballotent cet échange silencieux. La détresse du narrateur, le réconfort qu'il trouve dans les mots également.

Ce récit possède une force incroyable, celle d'un homme qui puise au plus profond de lui-même pour la vérité, un homme qui cherche des réponses dans sa propre histoire, celle de la respiration et du sourire d'une fillette enfermée par l'injustice. Dans ma gorge, les mots se sont noués devant cette communion entre L Histoire, ce passé et ce présent qui dialoguent et se confondent pour dresser un hymne à la différence, un hymne à la tolérance. Parce oui, tout est possible. le message d'espoir est le reflet de celui qui battait dans le coeur d'Anne. Les choses peuvent changer, il faut y croire. Et ne pas détourner le regard pour répondre à de vains intérêts.

Un texte d'une rare richesse, un petit bijou.

PS : je me suis même replongée dans le journal d'Anne Franck. Je l'avais, comme bon nombre de personnes, étudié au collège et je pensais le connaître. Las, combien je me trompais ! Les années ont passé et mon regard n'est plus le même sur ce récit. Il n'en est que plus beau. Merci Hafid Aggoune pour ce retour aux sources...
Lien : http://lelivrevie.blogspot.f..
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Hafid Aggoune est né à Saint-Etienne et c'est lors d'une fête du livre à Sainté que j'ai pu le rencontrer. A l'époque (ça remonte à plus de 10 ans je pense) je m'étais fait dédicacer son livres "Les avenirs". je n'ai pas réellement de souvenirs précis de ma lecture mais je me souviens que j'avais aimé son écriture.

Ce livre est une longue lettre d'un homme qui a décidé d'en finir avec la vie. Il prends alors la plume pour expliquer son acte au cours de la nuit précédent celui-ci...

le narrateur est professeur, il est terrassé par l'acte (un attentat meurtrier) d'un jeune homme qu'il a eu en cours. le professeur se sent terriblement coupable de n'avoir pas su et pu éviter le pire. Il ne se remet pas de n'avoir pas su instruite et éduquer ce jeune homme qui en est arrivé à cette terrible extrémité ...

Ce jeune professeur a de plus une vie pas facile (séparée de sa compagne) et eu une enfance douloureuse dans ses relations avec son père (une homme dur et parfois violent).

Cette lettre sera l'occasion pour cette homme de nous expliquer ce qu'il ressent, son état d'esprit.

Peu à peu, cette lettre va lui permettre de redécouvrir cette jeune fille, il va alors l'imaginer encore vivante et libre et y puiser une force profonde...

Cette lettre va être comme un "exorcisme" car son écriture va conduire l'auteur à se réconcilier avec la vie, avec toutes les valeurs que cette jeune fille met en avant dans son journal.

L'optimisme, la joie de vivre, l'enthousiasme, l'ouverture sur les autres, l'écriture et la lecture. Toutes ces valeurs, cette jeune fille du haut de ses 15 ans, les porte de façon admirable.

Hafid Aggoune grâce à ce livre nous donne vraiment envie de relire le Journal D'Anne Frank , je l'ai d'ailleurs emprunté à la bibliothèque du collège où il se trouve en grande quantité, preuve qu'il continue à être étudié et lu et c'est tant mieux.

Anne, tu vis toujours en chacun de nous, nous, tes lecteurs si nombreux.

Ton sourire qui orne la couverture de ton Journal édité grâce à ton papa est un hymne à la vie, cette vie qui t'a été ôtée de manière si barbare...

Je ne peux que me souvenir de toi et espérer que ces actes ne se reproduisent pas, ils ne doivent pas se reproduire, c'est ce message que je porte en moi grâce à ton journal. Voilà que moi aussi je m'adresse à toi Anne...

Ce livre est vraiment une belle façon de repenser au journal d'Anne Frank,
de le mettre en valeur, de le mettre en résonance avec le présent.

Il faut le lire, le faire lire et le relire, il permet de porter haut et fort les valeurs que cette jeune fille a su nous transmettre par delà sa mort grâce à son père qui l'a fait éditer.

Merci Hafid Aggoune pour ce roman miroir !

Cette lettre il va l'adresser à Anne Frank.
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A l'occasion de la rentrée littéraire 2015, Hafid Aggoune publie Anne F. Pour de multiples raisons que je garderai pour moi, cet opus ne pouvait être que le dernier ouvrage lu et chroniqué de 2015. Et comme prévu, comme anticipé, comme deviné, surtout comme escompté et espéré, c'est un énorme coup de coeur émotionnel.

Ayant eu le grand bonheur de rencontrer et de sympathiser avec l'auteur lors du salon de livre de Brive, et en gardant un souvenir mémorable de ce moment, il me tardait de découvrir son dernier opus. Vu la couverture, vu le thème, vu les événements de cette fin 2015, cela s'annonçait comme un moment compliqué mais salvateur. Je le dis d'emblée, je n'ai pas été déçu!

"Anne, si les beaux soirs peuvent encore exister et donner vie à des nuits de paix, et que les jours se succèdent pour laisser aux Hommes de bonté la force de rebâtir sur des ruines, alors toi et tous les peuples réduits en cendres en en larmes aurez donné votre part pour fertiliser le monde et le reconstruire inlassablement."

Oui ces phrases résonnent étrangement et douloureusement.
Oui cet ouvrage prend une drôle de signification quand on a vécu et subit les événements de Janvier et Novembre dernier.
Oui Hafid nous offre un superbe message de paix, de tolérance, d'espoir et surtout de vie... Se souvenir du passé pour ne pas renouveler les erreurs (vaste chimère? utopie? espoir?, ...), le pouvoir et la force des mots en direction des jeunes.

"La paix naîtra lorsque les hommes et les femmes chercheront l'Autre dans le miroir."

Anne F. est une lettre rédigée durant sa dernière nuit par le narrateur qui veut en finir avec la vie à Anne Franck, sa petite soeur.

"C'est à l'époque du début de mon Journal que tu es devenue ma petite soeur, soeur d'écriture, soeur de solitude, soeur dans les moments difficiles, soeur dans cet amour pour l'école que je ressentais dans mon profond et sincère respect pour celles et ceux qui nous enseignent, et plus tard dans mon amour pour les bibliothécaires, les libraires, les éditeurs, et tous ceux qui oeuvrent autour des livres, les miens, ma famille, celle que j'ai choisie."

C'est l'histoire revisité de Anne Franck... mais aussi du père de cette dernière... mais aussi de celle du narrateur... mais aussi du père du narrateur (la comparaison entre l'écrivain et le marathonien est sublime)... Bref, de multiples histoires de vie sont narrées dans ce livre. Elles se ressemblent toutes, elles se rapprochent, elles se confondent. S'y ajoutent des messages forts sur l'importance et la beauté de la vie, sur le rôle des enseignants, sur la culture en général et le besoin de cette dernière pour instruire, enseigner la littérature et combattre les horreurs.

"Les enseignants sont les gardiens de la liberté, de l'égalité et de la fraternité, cerbères du temple, architectes de la société à venir, ceux à qui a été confiée une tâche immense dans un monde multiethnique, multiconfessionnel, complexe, illisible, pour qui se contente du conformisme, de l'évidence, de l'apparence. "

Émotionnellement difficile, très émouvante et souvent bouleversante, l'écriture de Hafid Aggoune est délicieuse. de longues phrases fluides, recherchées, détaillées, si poétiques; un style riche et travaillé pour être à la fois compréhensible et explicite; des chapitres courts alternant entre la vie de Anne Franck, celle du narrateur ou des pères de l'un ou de l'autre... l'auteur fait un sans-faute dans la construction de son livre. J'ai vraiment beaucoup apprécié et ai dévoré chaque ligne avec délectation. On ne peut qu'être touché, ému. Il est réellement impossible de rester indifférent à tout cela.

"On aimerait ne pas être aspiré par l'oubli. On laisse une part de soi, dans un enfant, un livre, des projets. On éduque, on écrit, on construit pour ne pas disparaître, pour que nos jours aient un sens, pour que quelque chose de beau nous arrive."

Coup de coeur incontesté et incontestable, ne passez pas à côté de Anne F. A lire, à relire, à conseiller, à transmettre!

C'est une lecture très forte qui invite à redécouvrir Anne Franck mais aussi à être humble, à ne pas oublier la tolérance, les valeurs républicaines de notre nation, l'ouverture aux autres, le vivre ensemble, chacun avec ses singularités ou ses différences. Pour ce fabuleux hymne à la vie, au courage, à l'ouverture d'esprit, je n'aurai que deux mots pour conclure cette chronique: Merci Hafid!

5/5




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Il y a des textes qui vous frappent en plein visage, alors que vous ne vous y attendiez pas le moins de monde … Il y a des textes qui paraissent anodins et qui, quelques heures plus tard, occupent une place importante dans votre vie… Il y a des textes qui dorment depuis des mois, des années dans votre bibliothèque, et qui ressurgissent un jour, vous sautent dans les mains et s'imposent comme une évidence. le Journal d'Anne Franck était de ceux-là.

Comme pour Hafid Aggoune, ma lecture du Journal m'a bouleversée il y a quelques années, et depuis Anne m'accompagne au jour le jour. Comme pour Hafid Aggoune, je pense que cette jeune fille nous a donné une leçon de vie pour l'éternité; et qu'elle aurait pu devenir une grande dame, si elle n'était pas éternellement figée dans ses 15 ans. Car son Journal est incroyable de maturité, de sagesse, d'humour et de douleur.

« Je veux écrire à la jeune fille brillante qui aurait pu devenir une femme immense, un phare d'intelligence et de subtilité dans un chaos qui en a tant besoin.
J'écris à l'adolescence qui promet tant et aux adultes pour qu'ils n'oublient pas.
J'écris au début dans la vie et aux êtres qui cherchent un morceau de ciel au fond de leur misère.
J'écris à l'espoir qui s'en va de mon corps, de mes pensées. »

Le narrateur d'Anne F., par Hafid Aggoune, est professeur de français et chaque année, il fait découvrir ce Journal à ses élèves. A chaque lecture, il vibre, avec chaque élève qui la découvre, il partage sa passion, son goût pour la vie, son optimisme pour l'avenir de l'humanité. B. Jahrel est l'un d'entre eux, qu'il a particulièrement suivi pendant 2 ans, le poussant, l'élevant, admirant ses qualités littéraires. Mais après un été, Jahrel revient transformé, et un de ses premiers actes est de brûler le Journal, devant toute la classe. Blessé, le professeur le fait exclure de ses cours pour le reste de l'année. Quelques mois plus tard, un attentat au marathon de Paris. L'auteur ? Un jeune garçon de 16 ans, B. Jahrel.

Tout s'écroule pour l'enseignant, qui décide d'en finir. Mais pas avant d'avoir écrit une dernière lettre à sa « petite soeur », Anne Frank, pour expliquer son geste.

Cette lettre de 150 pages est juste sublime. S'y mêlent la peur du futur du monde, l'amour des autres, des élèves, de la littérature. S'y mêlent la vie d'Anne F. et d'un jeune garçon lui ressemble, qui s'est comparé à elle, passionné par la littérature et enfermé comme elle dans une vie étriquée, avec une relation compliquée à ses parents. S'y mêlent le désespoir d'un enseignant qui sait qu'il a échoué, et qu'il n'a plus rien à attendre de la vie …

« Jahrel est le nom de ma défaite, comme le nom d'une bataille perdue, celle qu'il fallait remporter à tout prix, celle dont tout dépend. Et je ne suis pas loin de penser qu'elle est celle pour laquelle mon pays, la France, se doit de sortir victorieuse, au risque de voir son avenir assombri pour de longues et difficiles années. »

Car ce qui se cache sous ce dialogue magnifique, c'est la comparaison entre la terreur nazie, d'abord insidieuse puis éclatante, et le terrorisme sous-jacent qui tourne la tête à des enfants que l'école, la famille, la société, ont perdu à jamais. Pour qui le futur n'a plus d'attrait, pour qui la mort est le seul avenir. Alors que pour Anne Frank, la vie était le seul avenir possible, la joie le seul modus vivendi, car elle avait confiance en l'humanité, en la bonté de l'âme humaine, sans se douter qu'elle se trompait … Mais même si elle n'a pas pu vivre cette vie dont elle rêvait, son Journal a permis à d'autres de le faire. « Tu as fait en deux années recluses plus que beaucoup ne font en 80 ans d'existence, toi qui a eu les ailes brisées dans ton élan pour la vie. » Et le plus bel hommage que l'on ait pu faire à cet élan, ça a été de donner le nom d'Anne Frank à un astéroïde, « petit corps d'encre, de roche, de métaux et de glace voyageant à l'infini dans une immensité, sans frontière ni barbelés, seule encore, mais libre. Non, Anne, tu n'as pas vécu pour rien. »

Car ce cri d'agonie d'un homme perdu est aussi un cri d'espoir : espoir dans la vie, dans l'éducation, dans la culture, dans l'amour fraternel. C'est le cri d'un homme qui sera sauvé par la littérature, encore une fois, après que celle-ci ait sauvé tant de gens, même si elle a échoué à sauver une jeune fille de 15 ans en 1944 et un jeune garçon en 2015. le cri d'un homme qui nous dit qu'il faut encore espérer, encore et toujours.

« La paix naîtra lorsque les hommes et les femmes chercheront l'Autre dans le miroir. »

Un magnifique roman, qui donne envie de (re)découvrir le Journal, et cette merveilleuse jeune fille.

« Anne, tu n'es pas vraiment morte. Tu resteras éternellement jeune, à l'image des Dean et Monroe que tu n'as pas connus et que tu aurais aimés, figures d'un XXe siècle contrasté, déchiré entre les abîmes les plus inhumains et le glamour d'un monde moderne dédié à l'image et aux rêves comme si la seule issue était la fiction. »
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Seul titre de la rentrée littéraire contemporaine reçu, Anne F. fait partie de ces ouvrages courts qui laissent leur empreinte et se distinguent des quelques 500 autres livres parus ces dernières semaines. Comme beaucoup, j'ai lu le Journal d'Anne Frank quand j'étais adolescente. J'avais été touchée par les mots de l'adolescente et impressionnée par sa détermination et son courage face à sa situation. Aujourd'hui devenu un symbole fort et beaucoup étudié en cours, ce journal intime n'a pas pris une ride et semble plus d'actualité que jamais.
Hafid Aggoune revient avec justesse et beaucoup d'émotions sur le destin et la personnalité de cette adolescente à la fois hors du commun et en même temps si proche de chacun d'entre nous. Une lecture brève qui oscille entre sourires sincères et larmes aux yeux.

Le narrateur est un professeur de français. La quarantaine, il nous explique que ce sont les livres qui l'ont construit et l'ont « sauvé » de sa condition lorsqu'il était adolescent. Il entretient un rapport assez fort avec la littérature. Or, un jour, son élève le plus prometteur commet un acte symbolique répréhensible pendant son cours ; choqué, notre narrateur exclut le coupable de sa classe et plus généralement de sa vie. Plus tard, l'adolescent rejeté est à l'origine d'un attentat lors d'un marathon parisien. Honte et culpabilité rongent le professeur qui se persuade que s'il n'avait pas abandonné son élève et avait été à son écoute, le pire n'aurait pas eu lieu.

Ce livre se présente en fait sous la forme d'une longue lettre que le narrateur rédige à destination de la jeune Anne Frank dont il a relu le journal quelques heures plus tôt. Lorsqu'il aura mis un point final à son écrit, il souhaite en finir. Ses derniers mots ne sont pas pour sa femme adorée mais bien pour cette jeune adolescente courageuse et pleine de vie qui elle, n'a pas pu faire le choix de vivre plus de quinze années.

Rédigé à la première personne du singulier, cette lettre d'adieu émeut. Cet enseignant passionné par son métier touche par ses réflexions, ses doutes, ses faiblesses… Il fait de nombreux parallèles entre sa vie et celle d'Anne, rapprochant les caractères de leurs parents respectifs et cette passion commune pour la littérature.

Mais outre ses comparaisons entre leur vie respective, le narrateur revient surtout sur le symbole qu'est devenu Anne Frank au fil des années. J'ai surtout été frappée par la réflexion qu'il mène sur qui aurait pu devenir l'adolescente si elle avait vécu. Il l'imagine femme de lettres ou impliquée dans la politique. Je n'avais jamais imaginé Anne Frank au-delà de son journal et j'ai apprécié ce nouvel horizon. de la même façon, j'ai vraiment aimé qu'Hafid Aggoune revienne plusieurs fois sur l'image que l'on garde de la jeune fille. Notre imaginaire a été marqué par les éditions poche qui présente un portrait d'elle souriante. L'auteur nous parle maintes et maintes fois de ses photographies, enfant puis adolescente, insistant toujours sur son air heureux, sa bonne humeur communicative mais aussi son sérieux, assise à son bureau, une plume à la main.

On croyait connaître l'histoire d'Anne Frank après avoir découvert son journal, mais Hafid Aggoune nous donne quelques approfondissements et nous expose de nouvelles facettes de la personnalité et du destin de la jeune fille. Après cette lecture hommage, nombreux seront ceux qui, comme moi, auront envie, je n'en doute pas, de (re)lire le fameux Journal et nous y trouverons certainement de nouveaux messages insoupçonnés et cette dose d'espoir qui pourrait nous faire défaut en ce moment.
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Anne, tu n'es pas vraiment morte. Tu resteras éternellement jeune, à l'image des Dean et Monroe que tu n'as pas connus et que tu aurais aimés, figures d'un XXe siècle contrasté, déchiré entre les abîmes les plus inhumains et le glamour d'un monde moderne dédié à l'image et aux rêves comme si la seule issue était la fiction.

Mais ce n'est pas à l'icône que je m'adresse ici. je veux écrire à la jeune fille brillante qui aurait pu devenir une femme immense, un phare d'intelligence et de subtilité dans un chaos qui en a tant besoin.
J'écris à l'adolescente qui promet tant et aux adultes pour qu'ils n'oublient pas.
J'écris au début dans la vie et aux êtres qui cherchent un morceau de ciel du fond de leur misère.
J'écris à l'espoir qui s'en va dans mon corps, de mes pensées.
J'écris aux parents qui veillent sur leurs enfants.
J'écris aux enseignants qui nourrissent les jeunes esprits.
J'écris aux libraires qui veillent sur les livres.
j'écris à celles et ceux qui empêchent les ruines du savoir de se propager sur le monde.
J'écris à celles et ceux qui transmettent et qui donnent.
J'écris à celles et ceux qui se souviennent sans rancœur pour que l'avenir puisse naître.
J'écris à la bonté qui ne meurt pas malgré le sang et les haines intarissables.
J'écris à l'amour qui a quitté le cœur de B. Jarhel.
Je t'écris à toi et , à travers toi, à tous ceux qui te ressemblent.
J'écris au néant et à la mort avant qu'ils ne viennent à moi.
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Lorsque j'avais treize ans, on ne se préoccupait pas de savoir qui était juif, arabe, kabyle, berbère, espagnol, polonais, portugais ou autres. On était soit français d'ici, soit devenu français parce que nos parents étaient venus vivre ici. On parlait la même langue, mais jamais de religion.
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Chère Anne,
C'est le cœur lourd que je t'écris.
J'ai longtemps fixé la fenêtre ouverte, décidé à en finir avant le lever du jour.
Tandis que mes doigts effleuraient sans but les tranches de mes innombrables livres, ouvrant et fermant au hasard ces petits univers clos et infinis qui m'ont tant nourri, ton nom est apparu et j'ai oublié ma résolution.
J'ai relu ton Journal, à mon âge, quarante ans passés, chose que je n'aurais pas imaginée. peu d'adultes te relisent - Ils devraient pourtant.
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Je ne crois pas en Dieu, mais en l’Homme et en la Femme, seuls
responsables du bien et du mal de notre monde. Mes dieux invitent
à la liberté, à l’ouverture d’esprit, à l’universel et à l’union.
Mes dieux ont écrit plus d’un livre.
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Du 6 juillet 1942 au 4 août 1944, tu vivras dans une angoisse
constante, mais l’écriture sera ton ciel, l’encre ta respiration,
les mots tes nuages, les phrases tes voyages, les pages tes océans.
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Vidéo de Hafid Aggoune
Hafid Aggoune présente Anne F., son nouveau roman à paraître dans la collection Miroir le 27 août 2015.
Anne Frank peut-elle réconcilier un homme désespéré avec son époque ? Après un attentat commis par l'un de ses élèves, qui réveille les plus sombres heures de la vieille Europe, un professeur est au bord de l'effondrement. Rongé par la culpabilité, décidé à en finir, il redécouvre un soir le Journal d'Anne Frank ; bouleversé par son actualité et sa vivacité, il se met à écrire à sa « petite soeur juive » disparue à quinze ans à Bergen-Belsen. Entre ses lignes, la jeune fille vive et courageuse renaît, avec son désir d'écrire, sa volonté de devenir une femme indépendante et forte, et sa vision d'un monde meilleur. A travers cette invocation qui renouvelle notre regard sur ce symbole universel d'espoir qu'incarne Anne Frank, ce roman poignant interroge notre présent, invite à la réflexion et ravive le courage de résister.
Musique : Debussy - Beau soir Réalisation vidéo : Bruno Klein
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