Adepte des personnages étranges et paumés,
Milena Agus pousse le bouchon un peu plus loin encore dans ce court roman.
Elle met en scène des personnages monomaniaques, censés formés une famille sarde classique, mais qui constituent plutôt une brochette de solitudes névrosées. le père, garagiste, est sans arrêt à l'autre bout du monde pour venir en aide aux déshérités tropicaux, abandonnant ainsi ses proches la majeure partie du temps. La mère, peintre, s'enferme dans ses angoisses, tandis que sa soeur, enseignante, cherche un mari mais ne parvient qu'à collectionner des hommes qui la laissent tomber après 2 ou 3 heures de relation. Quant aux enfants, un collégien de 14 ans et sa soeur, la narratrice, plus âgée de 4 ans, ils vivent chacun une passion obsessionnelle et dévorante, qui peu à peu les coupe du monde. Pour lui, c'est la pratique du piano ; pour elle, la pratique de rituels sadomaso.
La loufoquerie n'est pas pour me déplaire, sauf quand elle s'avère, comme dans ce texte, aussi excessive qu'inutile.
L'absurde ou l'ignoble peuvent faire réfléchir ou sourire, ils peuvent révéler des vices ou des travers de l'espèce humaine, à la manière d'une lentille grossissante ; ils peuvent même offrir un exercice de style, voire un parfum de poésie (cf Bison Ravi).
Rien de tout cela ici.
Mais j'aurais quand même appris que pour éviter aux spaghetti de coller, il faut les disposer en éventail. Il n'est jamais trop tard pour s'instruire.