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3,13

sur 280 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un papa toujours en voyage, seul, jamais sans sa femme, coureur de jupons. Une maman artiste-peintre, mélancolique et anorexique, qui va se réfugier sur les hauteurs de l'immeuble, là où elle a créé un petit jardin. Un frère collé à son piano à longueur de journée, ayant pour seul ami Bach ou Beethoven. Une tante, très jolie, de ces femmes sur lesquelles les hommes se retournent, à la recherche d'un mari. Une famille un brin extravagante et farfelue au coeur de laquelle évolue la narratrice. Une jeune femme, âgée de 18 ans, qui entretient une relation sadomasochiste avec Lui, un homme marié. Une famille sarde fantasque. Des amours, des fêlures, des blessures, des sourires. Une vie entre ombre et lumière dans les rues de Cagliari...


Ce premier roman de Milena Agus nous plonge au coeur de la Sardaigne, au sein d'une famille pour le moins originale. Entre une maman peintre et dépressive, un papa jamais là qui s'intéresse plus au malheur du monde qu'à celui de sa propre famille, une tante qui cherche l'amour, une grand-mère qui tente de gérer tout ça et cette toute jeune femme qui entretient des relations osées avec un homme marié, qui doit passer le bac mais préfère se balader dans les ruelles de Cagliari au volant de sa Vespa. Une jeune femme qui se raconte et raconte, sans indulgence ni concession, avec tendresse et violence à la fois, les turpitudes de l'amour, la vie, la mort ou encore Dieu. L'on plonge dans une ambiance étrange, à la fois triste, douce, insouciante ou audacieuse. Les chapitres courts s'enchaînent, livrant ici et là quelques instants volés. 
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Quand le requin dort, ses dents s'entrouvrent et la mer et le ciel sont calmes…Métaphore de l'espoir d'une fuite toujours possible vers un horizon meilleur.

La tendre voix d'une jeune adolescente raconte par petites touches son originale famille faite de bric et de broc, de tendresse et de difficultés : un père toujours absent pour engagements humanitaires, une mère artiste qui peu à peu se dessèche dans l'attente, un frère accroché à son piano, une tante volage en mal d'amour et en éternelle déception sentimentale.

Et puis il y a Lui, l'amant, sans tendresse ni attentions avec qui elle vit une aventure juste sensuelle, en sexualité inavouable.

C'est une triste mais envoûtante petite musique que Milena Agus nous joue ici, fantasque, provocante, enfantine, cruelle, et au final extrêmement poignante. Sa simplicité de ton s'apparente au conte, avec des personnages savoureux et décalés. Il flotte dans ces courts chapitres de vie beaucoup de tendresse et de poésie, un parler franc candide pour s'autoriser le langage le plus scabreux et une philosophie heureuse et positive.

J'ai lu ce livre en audio et la douceur de phrasé de Audrey d'Hulstère fait des merveilles pour cet univers sensuel. C'est un livre très reposant à écouter, décoré de quelques touches d'humour, qui dépayse, dans cette Sardaigne entourée de mer et de ciel. Un livre à la tonalité très italienne par cette présence en monolithe de la famille.

Milena Agus nous entraîne dans la quête de l'Amour et du bonheur et cela fait un bien fou…
Il y a toujours un moment où le requin dort, il faut juste saisir sa chance.
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Ce n'était pas une bonne journée, j'ai eu envie de me recoucher pour faire comme si ces heures n'avaient pas existé, mais lorsque je suis tombée dans ce court roman de l'italienne Milena Agus, un peu de soleil est arrivé pour éclairer ce quotidien mal barré depuis le matin. En effet, lorsqu'un vrai bonheur d'écriture surgit dès les premières lignes, vous suivez un auteur n'importe où, et quelle belle aventure qu'une histoire simple bien écrite ! La narratrice, une adolescente nous fait entrer dans une famille sarde originale et décline pour nous et à travers les membres de cette famille toutes les nuances possibles et les interrogations des humains sur la fragilité de l'amour, du couple et des relations familiales. Sommes-nous condamnés à concevoir nos vies uniquement par rapport à un autre aussi fragile et indécis que nous-mêmes ? Dit comme ça, on n'a pas vraiment l'impression que ce soit extraordinaire, mais... Il y a un mais...les amours des uns ou des autres sont contrariés ou impossibles, que ce soit sa très fragile mère, sa splendide tante, son père , ou elle même qui vit une relation sado maso passionnée, torride, dérangeante, bien mieux racontée que dans "cinquante nuances de Grey ", car il y a derrière elle toute l'épaisseur des fêlures de sa vie, et une capacité à décrire et suggérer assez troublante. C'est un récit qui progresse, notre héroïne évolue, et le requin me direz-vous, son rôle dans l'histoire? il n'existe que comme métaphore...." J'étais heureuse non pas de ce qui arrivait, mais du simple fait d'exister, et je sentais qu'en ce moment l'idée était juste et qu'en ce moment le requin dormait. Alors je vis un passage entre ses dents et je m'y faufilais..." . Mon requin à moi s'était dans l'intervalle endormi, et en fermant ce livre, j'avais retrouvé ma liberté.
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C'est le premier roman de Milena Agus mais déjà tout ce qui constitue ses futurs écrits est présent : la Sardaigne bien sûr, la famille,les fêlures qui font souffrir les personnages mais les rend aussi plus sensibles que d'autre à l'amour qu'il cherchent éperdument, le petit grain de folie qui apporte la fantaisie et la couleur, la candeur du regard sur un monde bien imparfait et si dur à comprendre.
Dans ce roman, la narratrice se décrit avec un " tempérament dramatique " mais comment pourrait - il en être autrement !? Dans sa famille le ciment qui lie tous ses membres est inéfrittable mais chacun se débat avec ses blessures. Les grands parents ont vécus les camps de concentration nazis, le frère ne communique qu'avec son piano, la tante courre après l'amour mais il semble que Dieu ait décidé que l'amour la fuit, la mère qui semble en cristal tant on craint de la briser,et le père dont le charme et l'humour pourrait sauver cette famille s'il n'était toujours parti pour sauver le tiers monde ! Quant à notre jeune narratrice elle est engluée dans une relation amoureuse sadomasochiste . Dans cette valse au temps irrégulier qui inclut les amoureux, tout le monde cherche le " vrai amour"...
Ce premier roman m'a cependant paru bien plus triste que les suivants car ici la lumière a vraiment du mal à s'infiltrer dans les fêlures !
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Ah la famille Sevilla-Mendoza, ce n'est pas une famille ordinaire.
Elle nous ai racontée par l'adolescente de la famille.
Sa mère, peintre, fragile et mélancolique, si sensible.
Son père, rigolo mais si souvent absent.
Son frère, enfermé dans sa musique.
Sa tante, éternelle amoureuse que personne n''épouse .
Sa grand-mère, autoritaire et décisive.
Et aussi son amant, homme marié, horrible sadomasochiste qui lui en fait voir de toutes les couleurs.
Et le tout dans une belle ambiance sarde.
J'aime beaucoup les ambiances où baignent les récits de Milena Agus.
Ici elles sont variées, tristes ou gaies, pessimistes ou optimistes, insouciantes ou réfléchies.
On passe du tendre au scabreux, mais toujours cette pointe de poésie.
Un climat étrange mais doux et triste à la fois.
Une quête du bonheur et de l'amour.
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Particulière est la relation de la jeune narratrice avec un monsieur bien plus âgé qu'elle. Une relation basée sur le sadomasochisme, mais dans laquelle elle ne se reconnaît pas.
Dans sa famille, personne ne suit une route toute tracée. le père est sans arrêt en partance pour des pays lointains et venir en aide à des populations défavorisées. La tante recherche désespérément l'amour et ses rencontres sont toujours sans lendemain. le frère est uniquement accroché à son piano. La mère, d'une grande fragilité, a peur de tout. La grand-mère représente, quant à elle, la presque normalité des familles ordinaires.
Mais tous s'en remettent à Dieu pour trouver des réponses à leurs questions sur l'amour, la vie, sur l'existence même de celui-ci...

Le climat des livres de Milena Agus est toujours très étrange. D'une grande douceur et d'une infinie tristesse. L'auteure ne craint pas d'employer les mots vrais pour décrire les scènes érotiques et cependant aucune d'entre elles ne transparaît cruelle ou bestiale. On compatit toujours avec la jeune narratrice que l'on aimerait voir sortir de ce piège.

Un roman dérangeant mais envoûtant...
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Dès la première page, la prose de Milena Agus accroche le lecteur: le décor est placé, les personnages présentés par leurs rêves...Le père, absent pour causes humanitaires, la mère, frêle artiste en recherche de beauté, le frère pianiste fragile et la Tante qui cherche un mari. le Grand-Mère aussi joue un rôle mais c'est la fille, 18 ans, qui raconte, avec ses mots, le quotidien de cette étrange famille, et sa vie, à elle, en recherche d'amour.
Il y a beaucoup d'amour en effet qui se vit, se cherche, et surtout se dit dans la famille. Pas de tabou dans les évocations de sexe, et beaucoup de tendresse même si les gestes ne se font que rarement.
On parle aussi de religion, de superstitions même si le doute plane .
Un livre vite lu, mais difficile à effacer de la mémoire.
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Voilà le troisième roman de Milena Agus que je lis et une fois de plus je me suis laissée prendre au jeu de l'auteure qui sait raconter des choses graves avec un ton badin comme personne d'autre ne sait le faire. Si bien que ces vies défaites, voire malheureuses, qui nous sont ici racontées, ces vies qui sont celle de la narratrice elle-même mais aussi celle de sa mère qui se suicide, celle de son père qui choisit l'exil pour se réaliser, celle de sa tante qui fait fuir les hommes, celle de son frère qui a trouvé refuge dans la musique, ne semblent pas si malheureuses que ça. Parce que Milena Agus fait en sorte de dédramatiser, de relativiser tout ce qui arrive à la narratrice directement ou par la force des choses, quand certains événements impliquent les gens de son entourage.

Une fois de plus, l'action se situe en Sardaigne. Une fois de plus, tous les personnages ont quelque chose de fêlé en eux. Une fois de plus, il est question de la difficulté d'aimer. Et une fois de plus, le requin qui sommeille en chacun des personnages finira par s'éveiller. À son heure.

Un roman réussi, une fois de plus. Jamais lourd malgré les relations étranges qui unissent les personnages entre eux, malgré toutes ces failles en eux qu'on ne pourra jamais colmater. Parce que, tout simplement, c'est Milena Agus qui l'a écrit et que, décidément, elle ne fait pas les choses comme tout le monde.
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
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" Mentre dorme il pescecane ".

La première séduction de ce court roman tient dans les couleurs d'une Méditerranée splendide où les parfums rencontrés le long des sentiers se reconnaissent un à un, dernières traces d'un paysage primordial de notre monde.
C'est l'histoire d'une famille sarde de Cagliari dont la présence remonte au "paléolithique supérieur" !
Et là, ce n'est plus idyllique: le sentiment du tragique domine avec ses luttes intérieures et ses frustrations.
La soif d'amour est le puissant moteur de chacun, même dans les jeux pervers qui conduisent à la souffrance du corps pourtant moins douloureuse que la souffrance du coeur
Car la narratrice, la fille, adolescente (si je ne me trompe) aime un homme marié aux goûts pervers.

Dans ce roman, on parle beaucoup d'amour, mais aussi librement de sexe.et de Dieu. Ah! Dieu ! un indécis qui n'apporte pas de réponse, qui agit avec avec une logique accablante".

Le bien et le mal, se croisent dans les diverses histoires développées en de brefs paragraphes riches de détails et d'actions.

Alors, si le requin s'endort et si l'on a de la chance, on pourra s'en sortir.



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J'ai beaucoup apprécié la façon d'écrire de Milena Agus dont j'avais déjà aimé; Mal de pierres.. C'est un livre mince pour une histoire familiale lourde , violente , avec des évocations audacieuses, scandaleuses, choquantes et d'autres plus douces, apaisées, légères selon les personnages évoqués. Les chapitres sont courts, les phrases efficaces. Ni digressions, ni romantisme, ni amertume, ni moralisme, L'essentiel, uniquement:: les tâtonnements, les errances et les chocs reçus sur le chemin de la vie rêvée, celle de l'amour authentique et stable, enfin !
(...)
Lien : http://liratouva2.blogspot.c..
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