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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Livre censuré et interdit quelques jours après sa sortie, c'est un témoignage dur et cru de ce que la France a fait subir à ceux qui n'étaient pas d'accord avec sa politique en Algérie. Le début et la fin du livre sont la justification du récit, que les gens sachent ce qui se passait, qu'on ne puisse pas dire "on ne savait pas".

Le témoignage en lui même est poignant, on ne peut que se demander si on aurait la même volonté, la même force de caractère pour résister à des tortures de plus en plus violentes, à la pression physique comme mentale. Les circonstances de sa publication, alors même que l'auteur est encore emprisonné, expliquent le côté "brut" du témoignage, sans trop de recherches d'analyses. Cela contribue à la force de l'oeuvre mais ne permet forcément pas de savoir qui était impliqué dans ce qui s'est passé et jusqu'où il faudrait remonter dans les responsabilités de tels actes.

Le plus terrifiant après avoir lu un tel livre est de se dire que personne n'a jamais été condamné pour les actes commis dans les circonstances décrites à cette époque.
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Alger 1957, Henri Alleg, journaliste clandestin, est arrêté. Son témoignage interdit de publication en 1958 deviendra vite emblématique. Dénonçant l'emploi de la torture en Algérie dans un style sec et bref, rendant l'horreur d'autant plus insupportable. Un livre d'histoire.

25/08/2009
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Le célèbre journaliste engagé dans la cause algérienne et historien, Henri Alleg, s'insurgeait, il y a de cela de soixante ans déjà, dans «La Question», un livre à travers lequel il dénonçait la torture pratiquée par l'armée française contre les Algériens durant la Guerre de libération.
«Les tortures? Depuis longtemps le mot nous est à tous devenu familier. Rares sont ici ceux qui y ont échappé», avait-il affirmé dans son ouvrage écrit en prison à Barberousse, actuellement Serkadji, à Alger, et publié en France le 18 février 1958 aux éditions de Minuit. Désignant les tortionnaires, le livre a été immédiatement censuré et les exemplaires mis en vente saisis. Directeur du quotidien Alger républicain, un journal qui a été interdit en septembre 1955, Henri Alleg était connu comme un fervent militant de la cause algérienne passé à la vie clandestine en 1956. Voulant contacter son ami Maurice Audin le 12 juin 1957, Henri Alleg fut arrêté le lendemain de la disparition à jamais du mathématicien dont l'affaire vient de connaître un rebondissement 61 ans après. Suite à la récente confidence du président Emmanuel Macron que Maurice Audin eut été assassiné par l'armée, un soldat du contingent vient de libérer sa conscience en avouant que c'était lui qui avait enterré le mathématicien. Une version qui vient contredire une fois de plus la thèse officielle.
L'ancien directeur d'Alger républicain est transféré alors dans un lieu de torture à El Biar sur les hauteurs d'Alger. Après un mois de supplices et de tortures, il est jeté en prison en août 1957 après avoir réussi à faire parvenir en France une copie de sa plainte pour torture remise au procureur général d'Alger. Selon Nils Andersson, un éditeur né à Lausanne, expulsé du territoire suisse par les autorités helvétiques en 1966 suite à la publication de divers écrits, principalement favorables aux combattants algériens puis vietnamiens, l'histoire du livre commence au moment où Léo Matarasso, l'un des avocats de Alleg, lui demande de témoigner sur les tortures subies. Après un moment d'hésitation, l'avocat le convainc de l'importance qu'il décrive les supplices infligés à des milliers d'Algériens. Les feuilles du manuscrit sont transmises clandestinement aux avocats, dont Léo Matarasso, Roland Rappaport qui devient avocat de la famille Audin et Pierre Braun. Sa femme Giberte déchiffrait les feuilles pour pouvoir taper le manuscrit. Plusieurs éditeurs ont refusé le manuscrit qui a été remis par la suite à Jérôme Lindon aux Editions de Minuit qui avait déjà publié Pour Djamila Bouhired un ouvrage dans lequel Georges Arnaud et Jacques Vergès dénoncent les tortures subies par cette moudjahida. Dans son livre, Henri Alleg raconte sa période de détention et les sévices qu'il y a subis avec les Algériens. «J'ai côtoyé, durant ce temps, tant de douleurs et tant d'humiliations que je n'oserais plus parler encore de ces journées et de ces nuits de supplices si je ne savais que cela peut être utile, que faire connaître la vérité c'est aussi une manière d'aider au cessez-le-feu et à la paix», avait-il écrit, indiquant que «des nuits entières, durant un mois, j'ai entendu hurler des hommes que l'on torturait, et leurs cris résonnent pour toujours dans ma mémoire». Il a attesté avoir vu «des prisonniers jetés à coups de matraque d'un étage à l'autre et qui, hébétés par la torture et les coups, ne savaient plus que murmurer en arabe les premières paroles d'une ancienne prière», relatant que c'est pendant cette période qu'il avait appris la «disparition» de son ami Maurice Audin, arrêté vingt-quatre heures avant lui, «torturé par la même équipe qui ensuite me prit en mains. Il a évoqué, entre autres, la disparition de cheikh Larbi Tebessi, président de l'Association des ouléma musulmans, et du docteur Cherif Zahar. Ce livre témoignage a provoqué un véritable choc dans les esprits des milieux intellectuels français et dans la presse comme notamment France-Observateur, L'Express et L'Humanité. Dans une lettre de protestation au gouvernement, André Malraux, Roger Martin du Gard, François Mauriac et Jean-Paul Sartre l'avaient sommé, «au nom de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, de condamner sans équivoque l'usage de la torture, qui déshonore la cause qu'il prétend servir».
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Après avoir lu le livre de Aussaresses, un des tortionnaires, j'ai lu un livre d'une victime.

Un livre terrifiant à lire. Il présente la torture pendant la guerre d'Algérie de façon crue telle qu'il l'a vécue.

Henri Alleg (Harry Salem) est né en 1921 à Londres. et mort le 17 juillet 2013 à Paris 19e, est un journaliste français, membre du PCF et ancien directeur d'Alger républicain. Il est notamment l'auteur de la Question, un livre dénonçant la torture pendant la guerre d'Algérie (source Wikipédia).

Il a été arrêté en juin 1957 et a été torturé pendant un mois. Lors de son procès en Algérie, trois ans après son arrestation, alors qu'il a pu décrire entièrement le bâtiment où il a été torturé, aucun des tortionnaires a reconnu l'avoir torturé. Il a été condamné à 10 ans de réclusion pour atteinte à la sécurité de l'état, puis transféré en France.

Il raconte dans ce livre avec une grande richesse de détails la torture dont il a subi. Il a été censuré en France dès sa sortie, fin 1957, parce qu'il portait attente à l'honneur de la France et de son Armée, puis immédiatement publié en Suisse.

Il faut noter que le Colonel Faulques (capitaine à l'époque), un des tortionnaires de Alleg, se vante d'avoir réussi à le faire parler, alors que Alleg semble être fier de réussir à ne rien dire lors de la torture. Tous les deux ont intérêt à maintenir leur version.

D'un autre côté, le Général Aussaresses dit dans le livre "Services Spéciaux", où il parle de la torture qu'il a pratiqué et surveillé, que Henri Alleg n'a survécu que parce que c'était un individu sans grande importance parmi les personnes recherchés.

Par ailleurs, dans la citation de la page 23, on voit qu'un des tortionnaires, un certain Erulin, insultait et menaçait aussi bien Alleg que les hauts personnages de la république - les ministres Duclos et Mitterrand - ce qui me semble incompatible avec ses fonctions puisqu'il était justement censé les obéir et Alleg était justement supposé ou accusé de se battre contre la République Française pour l'indépendance de l'Algérie. À cela se mêle le fait que Alleg était un militant du Parti Communiste.

C'est un livre court, facile à lire (si on peut le dire comme ça), mais dur par son contenu. Ça donne à réfléchir au delà de la simple lecture en cherchant d'autres sources sur l'ensemble de l'époque, une époque trouble que beaucoup aimeraient oublier.
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très court intense puissant livre temoignage indispensable que tout le monde devrait lire même et sutout les jeunes
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En septembre 1955 à Alger, le seul journal à tendance démocratique « Alger Républicain » est interdit. Son directeur, Henri Alleg, communiste, passe dans la clandestinité, mais il est arrêté en juin 1957 par les parachutistes de la 10ème DP.
Dans ce court récit de 110 pages écrit en prison et remis à ses avocats, il décrit le supplice des tortures qu'il a subies dès son arrestation et pendant plusieurs jours pour lui faire avouer qui étaient ses complices de clandestinité.
Il n'hésite pas à donner les noms de ses tortionnaires -Charbonnier, Lorca, Erulin, Devis, Jacquet, Faulques, Mazza- dont l'un d'entre eux lui déclare plein de morgue « on a fait la guerre en Indochine, ça nous a servi pour vous connaître. Ici c'est la Gestapo ! Tu connais la Gestapo ? ».
Il sera Condamné à 10 ans de prison. Transféré en France, il est incarcéré à la prison de Rennes et profite d'un séjour dans un hôpital pour s'évader.
Le livre publié en 1958 est interdit en France. Il sera réédité en 1961 et 2008.
Aucun des militaires tortionnaire n'a été sanctionné.

Lien : https://www.babelio.com/conf..
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Ce petit livre très instructif (moins de 100 pages), est un témoignage sur la torture durant la guerre d'Algérie. Un sujet absent de mes cours d'histoire.
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Contrairement à ce qui se dit, être issu de l'immigration ne présente pas que des inconvénients. La double identité qui résulte de l'exil charme et attire les autochtones. Et je n'exagère pas en parlant d'attrait, je l'ai vécu : elle fascine. le temps permettant d'analyser la vie sereinement, je réalise que mon identité – chez moi – triple a été chez certains la principale raison de leur intérêt à mon égard. Etrange, mais oui ! je prends. Car il y a un fameux avantage à susciter le respect. Ne prenez pas cette constatation pour un reproche : elle est son contraire. Ceux qui ont vécu une vie similaire à la mienne comprendront. En littérature, le phénomène est courant. L'étranger a toujours séduit. Parfois jusqu'à frôler la limite à ne pas franchir ; celle du cliché. Pierre Loti en est un parfait exemple, lui qui ne jurait que par le doux nom que portait ma tout aussi douce tante Hatice – l'un des plus beaux qui soient. Et pour une raison que je ne m'explique pas, la lecture de la question du journaliste communiste et révolutionnaire français Henri Alleg m'a ramenée à ce constat...
Lien : http://publikart.net/la-ques..
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Henri Alleg nous transporte dans l'enfer de la torture, sans nous en épargner les détails. On serre les dents à la lecture de certains passages, certaines scènes qui nous plongent dans l'horreur, la douleur, l'humiliation, la saleté, l'obscurité. On admire Alleg pour la force de sa volonté, son courage, sa résistance aux supplices qu'il subit. On trépigne de haine face à certains personnages abjects, qui ne trouvent leur bonheur que dans la souffrance des autres. Et pourtant, on garde espoir, face à tant de noirceurs, quand Henri Alleg croise, lors de son séjour à El Biar, des hommes que la torture répugne et qui tentent de l'aider du mieux qu'ils le peuvent. Mais, c'est aussi la renommée d'Henri Alleg qui les pousse à agir ainsi. Qu'ont-ils fait pour les autres, les algériens, femmes et hommes, torturés ?

Lien : http://leschroniquesassidues..
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