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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce livre est d'une beauté bouleversante.
Je n'ai cessé de penser au poème de Paul Eluard «liberté ».
liberté dont est privé Ahmet Altan, arrêté par la police d'Erdogan après le putsch raté de 2016, accusé par les autorités d'avoir adressé des messages subliminaux appelant les opposants à Erdogan à fomenter ce putsch.
Dans ces textes, Ahmet Altan oppose à la force brute des militaires et de la police la légèreté de son stylo.
Il nous raconte son quotidien entre absurdité et brimades, mais ce qui ne le quitte jamais c'est l'espoir.
Ses accusateurs et ses geôliers ne réussissent pas à le détruire, la force de son imagination l'emporte hors des murs, ses pensées sont plus fortes que les barreaux de sa cellule.
Ahmet Altan a été condamné à une peine de perpétuité aggravée, puis sera libéré, pour être au final arrêté de nouveau quelques jours plus tard et immédiatement réincarcéré.
Un livre fort et puissant, témoignage de ce qui se passe dans la Turquie d'aujourd'hui.
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Quand on prend un livre, on souhaite que celui-ci nous transporte. Tel est le but atteint par Ahmet ALTAN.

Ce dernier, journaliste turque, est condamné à la prison suite aux manifestations de 2012. Il nous offre à l'accompagner à chaque étape : son interpellation, son procès (ou parodie de procès), son transfert, son entrée, la découverte de ses cellules, des codétenus, les premiers soins, ses nuits, les détails qui tentent à déshumaniser ces condamnés, les livres en prison. Il en profite pour raconter son histoire, sa famille avec un style à mi chemin entre le journalisme et la littérature. Il nous offre ses clefs qui l'ont mené à résister sans pour autant s'estimer courageux. « Vous pouvez me jeter en prison, vous ne m'enfermerez jamais. »

Le fond est très cru : nous ne sommes pas épargnés de la crasse des cellules, des conditions de vie misérables tandis que la forme est très pudique au contraire. L'intimité des propos avec la distance de l'écriture. Cet équilibre donne au livre une qualité incroyable qui donne envie de continuer à s'intéresser à cet auteur couronné, pour son livre suivant, du prix Femina du livre étranger.

Quand on prend on livre, on souhaite que celui-ci nous transporte. C'est l'exploit atteint grâce au talent de Ahmet ALTAN qui, avec seulement 6 mètres carrés, nous tient en haleine de la première à la dernière page. Rien de facile dans cet ouvrage, sauf sa lecture.
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Magnifique ! Un grand écrivain ! Dix-neuf textes écrits en prison par un dissident turc condamné à perpétuité en 2018. J'ai aimé tout de suite ! J'avais lu de lui Madame Hayat que j'ai beaucoup aimé aussi, mais cet essai est bouleversant, attendrissant et nous apprend qu'on peut être libre même confiné dans une cellule. L'écriture est belle, réflexive et génère l'émotion à chaque page. La noirceur n'a pas d'emprise sur lui. Il sait démêler les fils qui le relient à l'espoir et à la vie. Je ne sais quoi dire pour vous convaincre de lire Altan tant je suis encore tout imprégnée de cette oeuvre marquante et sensible. Merci à Hélène T. qui m'a fait découvrir cet auteur.
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Si un livre doit mener son auteur vers le prix Nobel de littérature (ou de la paix, ou les deux) ce serait bien celui-ci.
Ce recueil de textes de prison, écrits en prison, par un grand lettré, un très grand lettré est juste époustouflant (et son traducteur français a fait fort).
Quelle force de caractère, quelle résilience, quelle grandeur d'âme. Tout est d'autant plus admirable qu'il est condamné sans raison, si ce n'est celle d'un dictateur qui ne tolère pas les opinions divergentes. Mais c'est surtout l'éloge de la littérature, l'amour des plus grands écrivains, qui forcent l'admiration. La passion des livres et des librairies lui ont permis de tenir bon, de résister au néant d'un emprisonnement scandaleux et sans raison et regarder foi en l'humanité. Vraiment, une leçon de vie qui mérite un Nobel de littérature rien que pour ce seul essai.
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Ahmet Altan, écrivain et journaliste turc a été emprisonné en 2016 pour des raisons éminemment politiques, tout comme son père quarante-cinq ans plus tôt, et en même temps que son frère Mehmet. Il a alors 66 ans, et sera condamné à perpétuité. Libéré en novembre 2019 il a été de nouveau arrêté et est incarcéré depuis.
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Au travers de 19 textes réunis par Actes Sud, dans une langue assez poétique et semblant légère, il nous parle de la réalité de l'enfermement et nous replace face à ce qu'est la vraie liberté.
Aucune charge politique ici, juste des instantanés de vie témoignant d'une force de résilience inouïe et nous mettant face à nos ineptes plaintes du quotidien.
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Et puis, tout à coup, apparaît la force de la littérature qui chez cet homme érudit va être comme une porte ouverte pour supporter l'insupportable.
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Contrairement à ce que j'appréhendais, ce livre est profondément optimiste et je ne peux que vous le conseiller.
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Remarquable témoignage ! Comment résister à l'enfermement, comment survivre à une arrestation arbitraire, comment inverser les rôles et vaincre ses bourreaux par la force des mots, comment s'évader de prison avec humour et poésie, comment rester libre envers et contre tout... le style est très beau, les instants croqués restent légers malgré l'horreur du réel. Ahmet Altan a écrit en prison où il avait été enfermé, sans fait avéré, suite au coup d'État qui visait Erdogan. Il a été libéré en 2021 après 6 ans d'enfermement. Son livre est très inspirant !
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" Je ne reverrai lus le monde " d'Ahmet Altan (215p)
Ed. Actes Sud

Bonjour les fous de lectures...

Ahmet Altan est un écrivain et journaliste turc qui a goûté aux prison d'Erdogan.

Se retrouvant en prison pour un motif on ne peut plus flou, Ahmet Altan raconte à travers ces courtes chroniques, son combat mental et intellectuel pour ne pas sombrer.
Chaque récit est un acte de résistance.

il se voit condamné à perpétuité suite au coup d'Etat manqué contre le dictateur fou. Mais Altan n'a participé à rien.. il aurait soit-disant délivré un message subliminal à la télévision.

Pour survivre, il faut apprendre à se détacher du monde présent et s'engouffrer dans ses souvenirs.
On a pas le choix, il faut tenir même si on ne maîtrise plus rien.

Pour lui, qui a toujours lu et écrit, rêver est la porte de secours, celle qui lui maintient la tête hors de l'eau. Mais rêver n'est pas toujours possible, l'angoisse alors prend le dessus.

Jamais de mauvais traitement ne lui seront infligés, seule l'attente, la non connaissance du lendemain et l'oisiveté érodent les plus fortes volonté.

Resté 3 ans en prison , Ahmet Altan a été libéré il y a quelques semaines ET... à l'heure actuelle, il est de nouveau dans les geôles d'Erdogan .
Un aller/ retour a l'air libre de quelques jours seulement.

A ce jour, des médecins, professeurs, journalistes, juges croupissent dans les prisons turques.
Ils vivent des situations dignes d'un roman de Kafka.

Espérons qu'un jour le monde change.

Un livre, 19 réflexions à découvrir absolument .. la plume y est douce, jamais agressive.

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Au-delà des réflexions personnelles qui magnifient le travail de l'écriture, ce livre précieux est un formidable plaidoyer pour tous ceux qui en Turquie et partout dans le monde sont emprisonnés, torturés, supprimés alors qu'ils luttent pour la liberté d'opinion et de la presse.

Dans ce récit, nous accompagnons Ahmet Altan lors de son arrestation qu'il a anticipée de longue date sans en connaître le moment. Il conjure l'angoisse qui l'étreint alors par la réponse spontanée qu'il fait au policier dans la voiture où ce dernier lui propose une cigarette : "Merci, je ne fume que lorsque je suis tendu".

Puis nous partageons sa cellule, ses sentiments, ses réflexions, avec une pudeur, une profondeur, une intensité qui nous bouleversent jusqu'au vertige.

"Vous pouvez me jeter en prison, vous ne m'enfermerez jamais. Car, comme tous les écrivains, j'ai un pouvoir magique : je passe sans encombre les murailles".

Dans ce petit livre, on retrouve avec toute la force de conviction d'un écrivain lucide et respecté l'argumentaire mi-philosophique, mi-humouristique que seuls ceux dotés d'une force d'âme savent utiliser pour faire face à l'adversité. Ahmet Altan n'est certes pas le premier --ni hélas le dernier-- à retourner son emprisonnement contre ses geôliers et à se déclarer plus libre dans sa cellule qu'en dehors. Mais l'actualité de son propos, la justesse des termes employés et l'envergure de sa vision renforcent l'impact de son propos.

L'information suivante, parue en novembre 2019, souligne encore plus l'intérêt du cri poussé par Ahmet Altan : libéré en novembre 2019, il a déclaré : « Même si je suis heureux d'être parmi les gens que j'aime, ce n'est pas le moment de jubiler. Il est difficile de recevoir la nouvelle de sa propre libération quand des milliers d'innocents restent injustement détenus ». Il a été de nouveau arrêté quelques jours après sa sortie de prison...

Si ses juges risquent de l'oublier (ou de faire comme s'ils pouvaient l'oublier), ses lecteurs, eux, ne l'oublieront pas. Paradoxalement, la "sombritude" de sa cellule donne encore plus d'éclat à son message.

Voltaire, Camus, Garcia Marquez et tant d'autres auraient apprécié, c'est assez dire la force de ce court mais grand livre !
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Un livre magnifique ! la voix d'une conscience éclairée, fragile, généreuse, puissante. Merveilleusement intelligent, drôle, inattendu. Quand l'arbitraire se heurte à plus fort que lui, le message est d'une force étonnante !
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Mon premier auteur turc et ce récit est touchant, vibrant. Ahmet ALTAN a raconté son emprisonnement par une diversion poétique et sans sensationnalisme. Un bon moment de lecture. C'est court, on aurait aimé en savoir plus. L'auteur est resté pudique.
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