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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Il y a des livres qui nous ressemblent, les personnages nous évoquent tous une partie de nous. C'est déroutant, c'est fascinant, c'est envoutant. le thème abordé est généralement pour ce type de livre la condition humaine. C'est bien le cas pour celui-ci qui s'immisce à merveille dans la difficulté d'un homme et d'une femme à faire la part des choses en cas de séparation.

Belle surprise après autant de déceptions sur mes dernières lectures.
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Coup de coeur… je referme ce livre le sourire aux lèvres, une larme au coin des yeux. Voilà la force de ce livre : faire se rejoindre les sentiments contradictoires. Comment parler de l'amour quand un couple se déchire, que la violence s'immisce au coeur d'eux et rejaillit sur Elsa, sur Loup, leurs enfants. La douleur de la séparation, la difficulté de communiquer sont tellement bien évoquées. L'écriture, les mots nous transportent. Comment les êtres qui s'aiment peuvent ne plus se comprendre, ne pas arriver à se parler alors que l'amour est là, quelque part. J'ai ressenti une douceur infinie pour ces personnages…
« C'est chose tendre que la vie et aisée à troubler » disait Montaigne. Ce livre en est une très belle illustration.



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Amigorena réussit à mettre les mots sur cette confusion causée par un important traumatisme, celui qui vient après le déchirement brutal d'une famille dysfonctionnelle.

Parfois, les humains cessent d'être des humains, on devient incapable de communiquer, voir même de distinguer les états complexes qui nous habitent. On ne sait plus qui a parlé le premier, ni même qui a prononcé ces dernières paroles. Les émotions s'enchevêtrent, les mots sortent avec maladresse, les gestes s'exécutent sans qu'on ne comprenne pourquoi. Puis finalement, face à l'absurdité et à la froide justice des hommes, il n'y a peut-être plus rien à dire.

C'est un roman remarquable dans lequel se côtoient la complexité des relations humaines et le doux réconfort qu'on ressent lorsque tout redevient clair et simple, lorsque tous les morceaux qui formaient autrefois une famille unie retrouvent leurs justes places.
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Aurélien et Alice vivent avec leurs deux enfants, une vie de couple avec ses joies et ses crises. Un soir de crise, l'impensable arrive. Alice sort rejoindre un amant et Aurélien reste avec les enfants. Contraint de sortir avec eux, pour une question de rapidité non lucide, ils les laisse quelques minutes seuls sous un tunnel le temps de poursuivre celle qui doit être Alice. Un incident plus tard, il sera accusé d'avoir abandonné ses enfants et d'avoir porté atteinte à un représentant de l'ordre. La justice fait son travail, Aurélien est emprisonné, sa fille Elsa se mure dans le silence, Alice est consolée et conseillée par sa soeur et une amie de celle-ci, toutes deux avocates.

Avec une écriture qui sculpte les sentiments des membres d'une famille secouée dans leur intimité, Santiago Amigorena décrit les silences, les contradictions, les pensées qui ne sortent pas, les mots qui blessent quand ils ne devraient pas sortir. D'un incident, d'un accident, d'une inconscience, c'est l'engrenage de la Justice qui suit. La sortie de prison d'Aurélien marque le début de cette dissection par l'auteur, et de la dissonance flagrante entre les méandres des procédures qui imposent, interdisent, régulent - au nom de l'intérêt des enfants - les relations parentales, et la vie mène les pas de chacun vers l'autre, puis à l'écart, mais sans parcours balisé.

Ces deux êtres qui dérivent sont touchants de blessure. Aurélien vit une solitude qu'il comble par le travail dans la seule perspective de revoir ses enfants, quand Alice est persuadée de son indifférence.

Pour l'auteur qui a narré une histoire conjugale somme toute banale, la justice des hommes ne sait pas être humaine. Et peut-être que parfois la réparation peut avoir lieu directement, sans son intermédiaire.

Un très beau roman.
Lien : https://chezlorraine.blogspo..
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Un beau roman, parfaitement maîtrisé, un style riche sans être précieux, une écriture qui fait plaisir, on sent ici la générosité de l'auteur et l'envie de partage.
Amour, haine, folie, destruction, silence ! ... Ce que les mots ne parviennent à exprimer, le corps viendra le dire. le refus de communiquer n'est pas le refus de l'autre, mais ici est un véritable refuge. Réfléchir à ses actes afin de mieux comprendre un coup de folie, de décoder l'émotion trop forte, de comprendre pourquoi haine et amour vont parfois de pair.
Qui peut juger quand tout explose ? Je vous conseille vraiment ce bel instant de lecture. Mais pourquoi ce roman n'est-il dans aucune liste de prix ? Je ne comprends pas ...
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Aurélien et Alice forment un couple à l'aura lumineuse, parents de deux enfants, ils vont laisser la routine parisienne s'immiscer dans leur quotidien. Aurélien trop occupé à écrire son livre, jette Alice dans les bras d'un amant. Quand il s'en rend compte, Aurélien commet l'irréparable, un acte qui dépasse ses pensées le condamne à 9 mois de prison ferme. A sa sortie, il s'impose un isolement supplémentaire pour penser, réfléchir à ses actes, assumer ce qu'il a fait. Une sorte de rédemption en solitaire.

La Justice se saisit de leur histoire mais que peut-elle face à celle des hommes ? Que peut-elle pour un couple qui n'a pas encore retrouvé le moyen de se parler, de se dire les chose ? La Justice juge un acte qualifié de mal et commis à un instant T, avec cette approche l'auteur décline une réflexion sur le mal et sur le bien en insérant l'idée de nuances, la non binarité de la vie surgit alors.

Ce livre qui m'a émue aux larmes diffuse une philosophie à travers le personnage d'Alice que j'ai trouvé tout à fait juste sur le fait que le passé nous compose mais ne doit pas nous enfermer dans un schéma / une case. « Ce qui doit être est ».
Il est question également du pardon et de la seconde chance. Ce couple est encore jeune, j'ai eu le sentiment que la chute du couple était inévitable, comme une fatalité, pour peut-être remettre l'amour au milieu d'eux.

La Justice des hommes c'est aussi et avant tout une histoire d'amour qui nous démontre que l'amour se conjugue à des millions de sauce, que ce sentiment est d'une complexité infinie et c'est ce qu'il le rend aussi puissant. Même si on le sait déjà, que ça fait du bien de le lire.
Quand l'Amour s'éteint, comment la Justice peut-elle prononcer un jugement juste?

L'auteur termine son livre avec un ultime chapitre puissant qui explore comment, dans l'écriture, la fiction rejoint la réalité. Un livre qui m'a particulièrement touché, je m'y suis sentie « chez moi ».
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Ce livre commence par une histoire de couple qui se déchirent devant leurs deux enfants, jusqu'à provoquer un incident sérieux qui vient rompre leur vie. Ce n'est pas une histoire très originale au départ et elle pourrait se borner à raconter chronologiquement comment ils vont en sortir. Cependant, le récit est très précis sur les subtilités et l'illogisme des sentiments et des émotions humaines, sur nos petits récits intérieurs et sur l'art de rater le coche jusqu'à en faire un schéma de fonctionnement. La plume est belle, précise et développe son propos en le positionnant aussi avec le fonctionnement de la justice, ses ambitions, ses solutions et tout ce qui parait clair et sans ambiguïté et pourtant ne marche pas. Enfin, les relations des uns et des autres sont décrites avec une attention extrême. L'auteur n'a pas fait d'autobiographie et pourtant tout s'enchaine admirablement. Est-ce avec l'aide de la littérature et des citations magnifiques qu'il en a extraites ? "On ne possède éternellement que ce qu'on a perdu" d'Ibsen (l'auteur y ajoutant "et ce qu'on espère") et du très puissant " Pour que soit ce qui est" mais, hélas, je ne sais pas qui a dit cela.
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Quel livre ! Ce roman m'a bouleversé, il y a tellement d'humanité dans l'histoire de cet homme qui se vit comme un écrivain et qui va perdre pied. Tout est dans ce récit, l'illusion d'une vie de famille, le rêve de devenir écrivain, l'artiste incompris de lui-même, la vie ordinaire, le couple idéal, le désamour, l'abandon, la fuite, l'incompréhension, la dépression, la faute, la rédemption, le rachat, le pardon, l'espoir, l'amour retrouvé. Un roman que j'ai lu d'une traite et dont toute la sensibilité qui s'en dégage m'a longtemps poursuivi.
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Santiago Amigorena, scénariste, romancier, argentin mais écrivant en français et vivant en France. Ici il retrouve ses thèmes de prédilection : le silence, l'enfermement.
Le thème : un couple marié d'une trentaine d'années avec deux enfants de six et trois ans. Alice dirige un restaurant, Aurélien travaille moins mais s'occupe des enfants et rêve de devenir romancier. Les disputes se multiplient jusqu'au drame.

Aurélien sur un coup de téléphone comprend qu'Alice a un amant. Elle part en claquant la porte. Aurélien fou de désespoir habille ses enfants et cours la rejoindre. Mais les enfants l'empêchant d'aller plus vite, il les laisse assis à l'entrée en leur disant d'attendre. C'est à ce moment que passe une voiture de police et que les policiers font monter les enfants. Aurélien revient en arrière et dans sa rage de les récupérer s'énerve et blesse légèrement un policier. La justice des hommes se met en marche.
Cette histoire tient dans les 35 premières pages et je ne vous divulguerai pas la suite.

Plusieurs thèmes
L'amour: qu'elle forme d'amour peut rester quand deux êtres qui se sont aimés se séparent. Les paroles prononcées dans la colère et la jalousie reflètent-t-elles ce que l'on pense ?
Le silence: silence du couple qui ne peut plus se parler, mutisme d'Aurélien après le drame, comme si il voulait ajouter une peine à sa peine. Silence d'Elsa qui refuse de parler. C'est le ghetto intérieur.

La culpabilité : Aurélien s'enfonce dans cette culpabilité alors que son entourage tente de reprendre contact.
Le rôle des protagonistes de la justice : les avocats veulent charger l'adversaire pour obtenir des droits mais ce n'est pas toujours ce que veulent leurs clients, les magistrats interprètent souvent mal le silence des inculpés. Il y a ceux qui s'enferment dans un mutisme profond que l'on prend pour de l'indifférence.

« le passé nous compose »dit Alice. L'influence de l'enfance sur toutes les décisions de la vie future. Alice pendant toute cette période n'est pas seule, elle a un père et des soeurs. Elle se sent aimée et épaulée. Aurélien est beaucoup plus seul car il a coupé les relations avec ses parents adoptifs. Seul son demi-frère est présent et tente de l'aider.
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L'être humain ne se comporte pas toujours comme il devrait. Parfois, il craque au point d'être incapable de réfléchir avant d'agir. Aurélien est un mari et un père de famille, jusqu'au jour où il atteint le point de rupture. Il devient alors un homme puni par la loi, seul, jugé tel un mauvais père. Face à la justice, il faut alors penser à l'intérêt des enfants. Tout plutôt que leur malheur.

Santiago H. Amigorena signe une oeuvre brillante où la violence se mêle subtilement à la douceur. Chaque ligne alimente une incessante réflexion sur la complexité des relations humaines. Cette lecture bouleverse et questionne, finalement, face à la justice, quelle est la place de l'amour ?

@lecturesauhasard
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