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EAN : 9782818057919
320 pages
P.O.L. (17/08/2023)
3.89/5   112 notes
Résumé :
Peut-on se quitter en s'aimant ? Peut-on s'aimer en se quittant ? Alice et Aurélien forment un jeune couple qui, comme tant de couples, ne trouve pas de réponses aux questions qu'il se pose. Une séparation dramatique les entraînera devant la justice des hommes.Mais le problème avec la justice des hommes est simple : trop souvent, elle n'est pas humaine.
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Critiques, Analyses et Avis (27) Voir plus Ajouter une critique
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Quand, pour toute expression de l'émotion, le corps devient parole.

Encore une histoire de couple qui explose me suis-je dit dans un premier temps et pourtant, écrit par Santiago Amigorena, j'ai espéré que le sujet serait traité de manière singulière. Et c'est ce qui s'est passé.
L'implosion d'un couple, même si c'est pour une raison particulière, est un thème sur lequel il a déjà été écrit du bon comme du très fade (tout et n'importe quoi, aurais-je pu écrire).

Ici nous avons Aurélien le papa, Alice la maman, Elsa et Loup les deux enfants.
Avant même le crash, le couple communiquait déjà cahin caha. C'est dans cette ambiance délétère que Santiago Amigorena fait faire une connerie à Aurélien, bêtise qui l'emmène directement vers la case prison. Jusque-là tout aurait pu juste s'effilocher un peu plus puisqu'il ne sera question que de quelques mois d'incarcération. Mais ce n'est pas ainsi que cela se passera car Aurélien décide de ne accepter la visite des membres de sa famille pendant son séjour en prison. Alice son épouse le vit mal, mais c'est sa fille Elsa qui en sera le plus choquée.
Pire encore, l'auteur enfonce encore un peu plus le clou puisqu'à sa sortie de prison, Aurélien ne rentrera pas au domicile conjugal, louera en banlieue un misérable appartement, reprendra son travail et ne vivra plus auprès des siens.

Santiago Amigorena explore ici une nouvelle fois les relations humaines, mais là où il va sortir sa meilleure carte, c'est dans l'observation de la justice des hommes. Car il y a certes La Justice avec un grand J, celle qui pose un verdict, fait payer la connerie à celui qui a mal agit. Mais il a aussi la sentence implacable de l'entourage et celle-ci ne sera pas tendre. C'est cette superposition qui sera réussie.
Cela m'a rappelé une phrase bien connue : « la justice des hommes, n'a de justice que son nom ».

Les thèmes sont éclairés par un auteur sensible et qui connait les rouages des relations humaines. Ses personnages par contre, ne me sont pas apparus comme particulièrement attachants : juste peut-être le père d'Alice.
Pas mon livre préféré de Santiago Amigorena.

Citations :
De Herrmann Hesse cité dans le livre «  Partout les lois non écrites étaient plus fortes que les lois écrites. »
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Comment s dans un accès de jalousie, un homme peut perdre ses nerfs, oublier pour un instant son rôle de père et tous les bouleversements que ce geste va amener dans une famille qui se croyait heureuse jusque là . Un jeune couple, deux petits enfants, un avenir incertain surtout quand le père se rêve écrivain…
Si l'auteur, plus que connu et reconnu ne s'était mis en tête de faire des effets de style plus ou moins heureux, ce roman aurait été une histoire simple et bouleversante par moments, mais ces boursouflures n'ajoutent rien de positif ni sur le fond ni sur la forme ( du moins c'est mon humble avis) .
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"Ce matin, s'étant réveillé à l'aube, pour penser et ne plus penser, c'est à dire pour penser à ce quoi il pensait qu'il devait penser et pour sortir de cet état où il pensait que sa pensée, lorsqu'il s'efforçait de penser, l'empêchait de penser à force de penser, Aurélien s'était remis au travail."

C'est à cause de ce genre de passages que j'ai du mal à être aussi enthousiaste que les lecteurs de cette page. Bien sûr, l'histoire est assez intéressante, les personnages également, et il y a du fond dans cette histoire de défaillance liée à l'érosion amoureuse de ce couple embourbé dans l'usure du quotidien. D'ailleurs j'ai lu le roman jusqu'au bout, mais je suis un peu restée sur ma faim, comme si l'auteur n'avait pas réussi à gratter plus loin que la couche de vernis de cette banale histoire de divorce ayant frôlé le drame absolu pour enrichir son analyse et creuser son discours.
J'avais beaucoup aimé son roman le ghetto Intérieur, où déjà, l'auteur traitait du thème du silence, de ce que les mots n'arrivent pas à dire, de ces mots qui trahissent notre pensée et rompent les liens... On retrouve ce thème abordé ici sous l'angle du mutisme post traumatique de la petite fille du couple et c'est sans doute la partie du texte qui m'a le plus intéressée... Enfin, je dois avouer que le style d'Amigorena ne m'a pas convaincue: maladresses, lourdeurs et phrases à rallonges... Bref, ce n'est pas le chef d'oeuvre que j'espérais...
Allez, une dernière pour la route:
"Aurélien avait toujours été grâce à la bienveillance de son frère quelqu'un de plutôt gai et confiant, jamais il n'avait été autant ce qu'il avait senti qu'il était devenu aux petites Indécises: le centre du monde.[...] ou plutôt qu'un centre, il était devenu le fil, discret et indispensable, qui manquait pour enfiler les perles qu'ils étaient tous, chacun de son côté; des perles qui, heureuses, alliées, n'avaient pourtant jamais formé le magnifique collier qu'elles avaient formé après son arrivée..." (ouf, 6 pronoms relatifs dans ce passage, fatiguée...)


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" Qu'est-ce qui fait que lorsqu'on déborde d'amour c'est souvent de la haine qu'on exprime ?"

Alice et Aurélien forment un couple ordinaire, ils sont parents de deux enfants, Loup, 4 ans et Elsa, 6 ans. Alice qui se sent délaissée par son mari a une aventure avec un collègue. Un soir de dispute, Aurélien commet un acte grave qui le mène devant la justice. Condamné à neuf mois de prison ferme, il se voit retirer son autorité parentale. Pendant son incarcération, Aurélien refuse de voir sa femme et ses enfants, il refuse de communiquer avec qui que ce soit. Il s'installe dans le silence comme sa fille Elsa, mutique depuis le traumatisme qu'elle a subi le soir de la dispute.

A sa sortie, Aurélien ne prévient pas Alice et s'installe en banlieue éloignée.

Un moment de folie, la jalousie qui fait perdre la raison, un acte inexcusable aux conséquences dramatiques... Santiago H. Amigorena montre comment l'amour et la haine peuvent s'imbriquer dans "un tohu-bohu d'amour et de haine", comment la justice des hommes peut faire prendre un tournant dérangeant à une affaire familiale quand les deux protagonistes confient leur destin à des avocats. Une fois entre les mains de la justice, Alice et Aurélien vont en effet se retrouver dans une spirale qui va les emporter. "Le problème avec la justice des hommes est simple : trop souvent, elle n'est pas humaine."
Comme dans ses précédents textes, l'auteur aborde la question du silence, celui qu'Aurélien s'impose pour réfléchir à son acte mais également le mutisme traumatique de sa fille. Il analyse finement la complexité des relations humaines, les conséquences de la violence d'une séparation pour des enfants et la difficulté de communiquer au sein d'un couple alors que l'amour est toujours là.
J'ai trouvé tous les personnages très émouvants, j'ai particulièrement aimé l'attitude toute en retenue et en bienveillance de certains personnages secondaires comme le père d'Alice et Hamed le propriétaire du logement d'Aurélien.
Le style est très particulier, très travaillé et assez exigeant au service d'une philosophie, d'une sorte de méditation intérieure, sur le bien et le mal, sur le silence intérieur de chacun. L'auteur termine son roman de façon très émouvante en évoquant sa propre séparation de la mère de ses enfants et en s'excusant auprès d'eux de la souffrance qu'ils ont subi. " La séparation a été moins violente que celle du roman. Si jamais on peut comparer la violence d'une séparation. Si jamais on peut évaluer la douleur qu'on inflige à des enfants." Un roman fort et émouvant.


Lien : https://leslivresdejoelle.bl..
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Il y a des livres qui nous ressemblent, les personnages nous évoquent tous une partie de nous. C'est déroutant, c'est fascinant, c'est envoutant. le thème abordé est généralement pour ce type de livre la condition humaine. C'est bien le cas pour celui-ci qui s'immisce à merveille dans la difficulté d'un homme et d'une femme à faire la part des choses en cas de séparation.

Belle surprise après autant de déceptions sur mes dernières lectures.
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critiques presse (3)
LeFigaro
07 décembre 2023
Sans doute la puissance du texte d'Amigorena tient-elle au fait qu'il narre le feu intérieur qui embrase l'esprit et le cœur de ses personnages.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LaLibreBelgique
22 novembre 2023
Dans un très beau roman, Santiago H. Amigorena décortique les suites funestes d’une rupture amoureuse.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LeJournaldeQuebec
25 septembre 2023
Un très beau roman qui met en scène un couple qui s’aime sans plus s’aimer.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
... Aurélien avait passé des heures et des heures, non pas à penser, puisque rien de ce que les mots formaient dans sa tête ou devant ses yeux n'avaient de sens, mais à contempler l'immobilité picturale du langage. Il n'attendait rien des mots ni des idées qu'ils auraient pu énoncer. Il n'y avait plus d'espoir ni de désespoir dans son cœur. Il était seul. Seulement seul. Perdu dans cette solitude qui n'était ni un chemin ni un labyrinthe, cette solitude ou même l'idée de chercher un sens avait perdu son sens. p.226
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Alice et Aurélien s'éloignaient comme deux astres sombres sur leur pesant chemin vers une nuit solitaire. Ils se séparaient, encore une fois, de la plus déchirante et radicale des manières. Et de la manière la plus stupide aussi. Car n'est-il pas étrange qu'un homme et une femme, ou les hommes et les femmes en général, puissent parfois être tellement plus intelligents ensemble mais parfois aussi tellement moins lucides, tellement moins clairvoyants ?
A quoi tient cette aporie ? peut-être simplement à ceci : la solitude est obscure, mais elle éclaire.
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François et Aurélien s observèrent un moment en silence, le même sourire frêle, délicat et attentif esquissé sur leurs lèvres.
- merci, dit l'un des deux frères.
Lequel ? Quelle importance. François et Aurélien finirent leur bière sans plus parler, heureusement égarés dans cette qualité de silence qu'on atteint quand on est tellement proche d'un ami que si un mot est prononcé, ce n'est guère important de savoir par qui il l'a été. p.196
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« Qu’est-ce que la vie lorsqu’on n’est plus rien, lorsqu’on n’est plus personne ? La vie. Le vide. Pourquoi ces deux mots, comme douceur et douleur, ne sont-ils séparés que par une seule lettre ? »
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Car n'est-il pas étrange qu'un homme et une femme, ou les hommes et les femmes en général, puissent parfois être tellement plus intelligents ensemble mais parfois aussi tellement moins lucides, tellement moins clairvoyants?
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Videos de Santiago H. Amigorena (23) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Santiago H. Amigorena
Santiago H. Amigorena était présent sur le plateau de la Grande Librairie pour évoquer son nouvel ouvrage, La justice des hommes, aux éditions POL dans lequel il se pose plusieurs questions sur l'amour dans un premier temps. Peut-on se quitter en s'aimant ? Peut-on s'aimer en se quittant ? Pour y répondre, il raconte l'histoire d'Alice et Aurélien, un jeune couple qui, comme tant de couples, ne trouve pas de réponses aux questions qu'il se pose. Une séparation dramatique les entraînera devant la justice des hommes.Mais le problème avec la justice des hommes est simple : trop souvent, elle n'est pas humaine et conduit les Hommes dans la pire punition qu'il soit, à savoir le silence.
+ Lire la suite
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