Le livre raconte l'histoire d'Hanson, un jeune américain cultivé, ayant fait des études, qui va se retrouver dans les forces spéciales américaines au Vietnam. le livre montre comment un jeune homme "normal" peut basculer, se transformer en une machine de guerre qui n'a de but que de tuer, une personne n'ayant plus grand chose d'humain.
Il faut savoir que l'auteur du livre,
Kent Anderson, est un ancien sergent des forces spéciales qui a servit au Vietnam. La vision qu'il nous donne à voir est donc particulièrement réaliste. C'est un élément frappant du livre.
Concernant les forces spéciales (FS) américaines, ces fameux bérets verts, les détails foisonnent et nous plongent très vite dans leur univers. Ces détails concernent aussi bien des techniques de combat que les combats eux-même, des anecdotes sur les conditions de vie, sur l'ennemi, etc.
On nous explique par exemple que la moindre pièce d'équipement susceptible de faire du bruit était arrimée à la bande adhésive. Ainsi, le seul bruit perceptible des soldats en manoeuvre était celui des bottes dans la boue. On apprend que l'on peut reconnaître un "vieux routier de l'asie du sud est" aux cals cicatriciels épais et noueux présents autour des chevilles, oeuvre des sangsues .. que les forces spéciales qui interviennent derrière les lignes ennemis, n'utilise que du matériel qu'ils disent "stérile", matériel qui en cas de prise ne permet pas de remonter jusqu'aux états unis .. On découvre que les FS ont à disposition tout un tas de pilules leur permettant de rester éveiller, de ne plus ressentir la douleur, d'avoir de l'énergie .. La journée des soldats commençaient pour certain par une pilule et une gorgée de bière ..
On se rend alors compte que les bérets verts sont réellement à part. Une sorte de microcosme au sein même de l'armée, avec ses propres règles, son propres matériel, sa propre confrérie. En témoigne par exemple un écriteau qui porte à réfléchir, positionné sous une tête de mort à l'entrée du campement : "NOUS TUONS POUR PRESERVER LA PAIX". Ou cette autre anecdote décrivant comment les bidasses des forces spéciales, lorsqu'ils se rendaient en classe au pas de course, ne rompaient pas la cadence en passant sur le pont malgré le panneau qui en donnait l'ordre. Au contraire, ils mettaient un point d'honneur à maintenir le rythme. (Il est bien connu que les soldats ont ordre de ne plus marcher au pas/courir en rythme sur un pont pour ne pas le faire entrer en résonance).
En plus de cette vision de son corps d'armé, l'auteur nous partage la vision du Vietnam telle qu'elle existait à l'époque. Il nous explique qu'il était alors difficile de croire réellement au Vitenam. On découvre certaines pratiquent comme la guerre psychologique ou des hélicoptères de l'action psychologique équipés d'enceinte braillaient à tue-tête des musiques funéraires et des pleurs de petits orphelins. Que si un soldat venait à tuer un civil, il fallait absolument lui mettre une arme entre les mains car au Vietnam on ne tuait pas de civils.
On entrevoie également la place de l'opinion public et comment elle a pu influencer cette guerre.
L'histoire tourne autour de 3 personnages principaux, trois bérets verts, trois potes. Chacun a son caractère, sa personnalité, mais tous trois se retrouvent autour de cette unité omniprésente : les FS. Et c'est en suivant ces personnages que l'on assiste à la transformation de Hanson. Avec un récit organisé sous forme de saut dans le temps alternant période du Vietnam (qui pourrait correspondre au présent du récit) et période d'apprentissage d'Hanson (qui correspondrait alors au passé) on comprend pourquoi ces hommes une fois rentrés chez eux, ne souhaitent qu'une chose : rentrer dans leur nouvelle maison : le Vietnam. On touche du bout du doigt ce qui a pu les amener à se transformer en des machines de guerre qui ne se retrouvent eux-même qu'une arme à la main, à combattre.
Le récit est très intéressant, poignant, saisissant. A conseiller à tous les amateurs du genre !