Je n'irai pas jusqu'à classer ce roman de science-fiction dans les meilleurs du genre comme l'indique la première de couverture mais je reconnais que l'approche de
Poul Anderson est intéressante et a le mérite d'être inédite, ou plus exactement l'était au moment de son écriture, ce qui n'est peut-être plus le cas.
Dans un futur éloigné de quelques siècles, une cinquantaine d'astronautes et de scientifiques embarquent à bord du Leonora Christina, un vaisseau spatial équipé de moteurs Bussard pour entreprendre un voyage intergalactique dont la finalité est de trouver une nouvelle Terre qu'ils pourront coloniser. La technologie des moteurs Bussard qui utilise l'hydrogène comme carburant (l'élément le plus abondant dans l'univers) leur permet d'accélérer continûment pour s'approcher de la vitesse de la lumière et parcourir ainsi des distances littéralement sidérantes de milliers d'années-lumière, puis millions etc... Jusqu'au jour où leur vaisseau percute une nébuleuse, ce qui détruit les systèmes de décélération. Condamné à toujours accélérer, le vaisseau franchit des galaxies, des amas de galaxies, des éons, toujours plus vite. Tandis que le temps propre du vaisseau s'écoule toujours de la même façon pour les humains qui y vivent, l'univers qui les entoure vieillit...
Chaque tête de chapitre commence par un exposé scientifique assez rigoureux qui mêle notions d'astrophysique, relativité, physique quantique, astronomie et j'en passe mais toutes ces explications ne nuisent pas au développement de l'histoire. Car l'intérêt de ce livre ne se limite pas seulement aux considérations scientifiques, c'est aussi un roman sur la survie, avec toute la dimension psychologique que cela comporte. En effet, comment sauver du désespoir cette poignées d'hommes et de femmes qui savent qu'ils ne retourneront jamais sur Terre et pire encore, apprennent, de mauvaise nouvelle en mauvaise nouvelle que la Terre n'existe plus, avalée par le Soleil et que l'univers se meurt... Il faudra toute la force d'âme de Reymont, le gendarme du vaisseau, pour occuper les scientifiques, leur faire inventer de nouveaux objets de navigation, pour les régenter, calmer les conflits, et surtout sauvegarder une petite lueur d'espoir en chacun d'eux.
Une lecture agréable malgré toute l'approche scientifique qui peut se révéler parfois ardue quand, comme moi, on est peu familier de ces disciplines.
Challenge Multi-défis 2020