AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,03

sur 1182 notes
Ils sont quatre (presque cinq) sur le blanc de la montagne, entre la France et l'Italie, quatre à chercher le monstre, Apatosaure, Brontosaure, Dragon… ils grimpent, escaladent, creusent, dans le froid et l'hostilité, unis, désunis, seuls. La quête est un but. Trouver le squelette mènera à la postérité, l'ultime reconnaissance ; enfin. Elle est tant attendue.

Ils sont quatre, Stan, le paléontologue, son vieil ami Umberto qu'il appelle à la rescousse, Peter, le stagiaire dont l'âme est à vif et Gio, le guide, le sage, la conscience. Les lieux sont à eux, pour la gloire, au coeur de la vie que la montagne révèle. le silence. le froid. L'immensité belliqueuse. Ils sont livrés à eux-mêmes et leurs souvenirs. L'enfance les dessine, leurs histoires ; ils sont construits sur leur passé et les traces s'invitent au quotidien.

Jean-Baptiste Andrea avait conquis les lecteurs avec son premier roman « Ma Reine ». Sa plume poétique et son texte lunaire avaient enveloppé les mots jusqu'à l'émoi. A nouveau, il nous plonge dans la richesse d'une langue exaltée, au coeur de la nature dans laquelle l'homme tenace oppose son rêve de conquête aux limites réelles ou subjectives. L'écrit est ciselé. Parfait. Chaque tournure renforçant le détail au point que le souffle du vent tournoie dans nos cheveux et le froid fige nos mains. Nous sommes avec eux, ces hommes livrés aux désirs, gagés dans le pari de cette aventure, remplis d'espoirs. Comme eux. On tremble. On soupire. On survit. le roman nous y emmène.

Une merveille.
Lien : http://aufildeslivresblogetc..
Commenter  J’apprécie          280
Je découvre Jean-Baptiste Andrea avec ce titre et j'ai adoré ce livre et la prose de l'auteur.
Quel conteur ! Quel roman magnifique !
*
Début XXème, la passion pour la paléontologie nait de la rencontre d'un homo-sapiens, Stan un enfant de six ans, avec un trilobite, petit arthropode marin de trois cents millions d'années.
*
1954, le projet de Stan se réalise enfin :
Une expédition composée de scientifiques, Stan, Umberto et Peter, et d'un guide de haute-montagne, Gio, en pleine montagne entre France et Italie, à la recherche du dinosaure perdu. "Un dragon. Nous cherchons un dragon".
Brontosaure, diplodocus, ou chimère ?...
Rêve - Espoir - ou Folie ?...
Passion, patience et persévérance en tout cas pour une ascension des plus périlleuses.
"un pays d'os et de froid".
Altitude - Solitude - Froid.
"Découper, gratter, pitonner".
S'immerger au coeur des dangers du "chaudron où mijotent les tempêtes".
*
Paradoxalement, c'est dans cette immensité où règne Dame Nature que promiscuité, et à la fois solitude, prennent un sens extrême.
"sous nos crampons, le glacier chante, l'oreille entraînée de mes camarades en perçoit la musique, en respecte la cadence".
*
Exploration scientifique, exploration de l'âme humaine.
*
Une plume poétique, une histoire qui m'a transportée dans cette aventure chargée d'émotions. Superbe !
Commenter  J’apprécie          270
Une couverture évocatrice qui oppose déjà des hommes bien petits mais conquérants, orgueilleux même, devant le gigantisme, la majesté et le mystère d'un glacier millénaire. La faille est pourtant à leurs pieds, dangereuse, la chute est si proche et la disparition presque inévitable. Et un titre vertigineux qui donne le tournis...
Ce roman vous embarque dans une aventure glacée au coeur des montagnes alpines, dans les pas de Stan, un paléontologue passionné mais méconnu qui recherche un « dragon », celui qu'une petite fille lui a décrit à Leucio. C'est la chance de sa vie. Au bout, peut-être, le squelette d'un brontosaure ou d'un autre dinosaure qui verrait son rêve s'exaucer...
Car Stan a été sauvé depuis l'enfance par les fossiles, en l'occurrence, celui d'un trilobite caché depuis des millénaires dans un rocher, sorte de porte-bonheur ou de gri-gri pour affronter les malheurs d'une vie. Et Stan se raccroche désespérément à ces vestiges du passé, quitte à rester figé lui-même dans le temps.
Plonger dans cette aventure, c'est aussi plonger dans ses souvenirs d'enfance, se confronter à tous ces moments malheureux voire terribles qui ont empêché sa vie. le récit alterne ainsi ses souffrances et son espoir, son rêve fou de s'en sortir avec cette découverte historique possible.
De fait, la tension dramatique est grandissante au fil des pages, le lecteur étant lui aussi tiraillé entre ces deux états.
Lent au départ mais ponctué de passages poétiques, le livre devient de plus en plus haletant et captivant grâce à un huis-clos final magistral et très cinématographique.
Stan court après une légende mais doit affronter les obstacles de la nature, un glacier indomptable, le regard et le jugement des autres, la solitude, ses propres démons, quitte à risquer la chute dans une crevasse ou dans la folie, à tomber lui-même dans l'oubli, englouti littéralement par son rêve. Prisonnier du glacier, prisonnier de ces fulgurances remontées du passé, c'est une lutte violente qui s'engage avec le monde mais surtout avec lui-même.
Une lecture qui vous happe progressivement, qui vous emporte dans un tourbillon émotionnel intense. La dernière partie du livre est oppressante mais tellement fascinante.
Commenter  J’apprécie          270
Stan, paléontologue cinquantenaire, sur la foi d'un témoignage des plus fragiles, se lance dans une expédition à la recherche d'un animal inconnu. Il entraîne dans l'expédition un ancien assistant, qui vient accompagné d'un jeune chercheur en admiration devant Stan. L'équipe est complétée par un guide de haute montagne. Nous découvrons progressivement que retrouver « le dragon » tourne à l'obsession, voire à la folie chez Stan, qu'il a tout sacrifié, y compris l'amitié, pour tenter de poursuivre son rêve, ou son illusion. Au gré des souvenirs nous découvrons aussi la vie de Stan, en particulier son enfance, les failles qu'il ressent un besoin maladif de combler, quelque qu'en soit le coût pour lui, et pour les autres.

J'ai beaucoup peiné dans ce livre, auquel je n'ai pas véritablement trouvé de l'intérêt. Pas grand-chose ne m'a paru vraisemblable. Les personnages sont peu caractérisés, sauf le principal, mais là, cette enfance entre le père violent et la mère aimée, victime de son mari, cet enfant solitaire, trop intelligent, mal avec les autres, tout cela faisait terriblement cliché, déjà lu cent fois, et sous des plumes dont certaines sont bien plus affûtées que celle de Jean-Baptiste Andrea. Parce que c'est sans doute là qu'il y a le plus gros manque pour moi : une écriture très plate, qui a l'ambition d'être poétique, mais qui à mon sens ne fait qu'accumuler les clichés. La fin m'a paru interminable, je n'ai à aucun moment senti la folie qui devait emporter le personnage. le livre semble avoir convaincu un grand nombre de lecteurs, mais il n'est vraiment pas pour moi.
Commenter  J’apprécie          268
Un roman d'aventures en haute montagne, un conte philosophique et surtout l'histoire captivante d'une quête obsédante qui tourne au drame et à la folie.

Stan, la cinquantaine, fils d'agriculteurs pyrénéens, a toujours été passionné par les fossiles. Dès son plus jeune âge, il rêvait de devenir paléontologue et contre l'avis de son père surnommé "le commandant", il y est parvenu ; un paléontologue sans grande envergure, qui travaille dans un bureau poussiéreux dans les sous-sols de l'université. Une grande découverte, par exemple celle d'un squelette de dinosaure - apatosaure, brontosaure, diplodocus, "dragon" géant ... peu importe - lui apporterait gloire et reconnaissance dans sa profession ! Ayant recueilli, par hasard, quelques confidences et révélations, sur un hypothétique dinosaure aperçu dans une grotte près d'un glacier des Dolomites, Stan va se lancer dans une expédition périlleuse, avec deux confrères paléontologues, son ami Umberto accompagné de Peter son assistant et un vieux guide chevronnée, Gio. Tous les quatre vont se lancer sur les traces de vestiges vieux de millions d'années. Ils vont braver les dangers de la nature, les reliefs montagneux, l'immensité écrasante et organiser leurs recherches dans un cirque glaciaire. Attention au temps qui passe et à l'hiver qui s'approche !

Amitié, solidarité, huis clos, espoirs et désillusions, rêve obsessionnel, folie... Une quête de l'impossible pour Stan, cet homme dont les souvenirs douloureux lui reviennent à l'esprit. Un père autoritaire et alcoolique, une maman décédée brutalement quand le narrateur avait neuf ans, victime des violences conjugales, des traumatismes qui ne s'effaceront jamais.

Jean-Baptiste Andréa signe un roman palpitant et émouvant dont on a du mal à s'échapper. le lecteur participe, haletant, à l'expédition en haute altitude, il s'émerveille devant la beauté de la montagne, partage les aléas, les espoirs et les difficultés du cheminement et souffre physiquement et moralement avec les protagonistes. C'est un récit magnifique sublimé par l'écriture sensible et poétique de l'auteur. Une plume élégante et recherchée, fine, imagée, d'une très grande beauté.
Assurément un de mes coups de coeur de ce début d'année.

#Challenge illimité des départements français en lectures (78 - Yvelines)
Commenter  J’apprécie          262
Juillet 1954. Dans un petit hameau perdu dans le sud de la France, à deux pas de l'Italie, un paléontologue venu de Paris s'apprête à entamer l'ascension d'une montagne en quête de ce qui doit être LA découverte scientifique de sa vie : les restes fossilisés d'un “dragon” dont la rumeur dit qu'ils seraient dissimulés là depuis des millions d'années, perdus au fin fond d'un glacier. Ils seront quatre à vivre l'aventure : Stan (le paléontologue et narrateur du récit ), Umberto (son ami turinois et ancien assistant), Peter (le jeune assistant allemand d'Umberto), et leur vieux guide italien, Gio.

Et les voilà partis, pour des semaines puis pour des mois, à la recherche de plus en plus improbable, de plus en plus désespérée, de ce “dragon” mythique… ou pas. Dans ce défi physique, psychologique et mental qui prendra peu à peu pour chacun d'entre eux - et particulièrement pour le narrateur - la forme d'une quête intérieure, il y aura l'effort, le danger et la peur, jusqu'à l'extrême limite - et au-delà - de la résistance et de l'épuisement, pour tenter de le découvrir enfin, ce “dragon” vieux de cent millions d'années... et un jour. Un jour - symbolique - dans lequel se rassemble la mémoire du narrateur et où se concentrent les souvenirs de son enfance, ses drames et ses blessures, jusqu'à un final flamboyant, entre rêve et réalité. Car “les seuls monstres, là-haut, sont ceux que tu emmènes avec toi”.

J'ai été d'emblée séduite par ce texte, par cette écriture légère et comme dansante qui effleure les non-dits et les caresse comme en passant. J'en ai aimé la délicatesse, la poésie et la pudeur, ces phrases courtes, percutantes, où tout est dit en quelques mots de ce qu'il importe de voir, de ressentir et de comprendre. Et j'ai été profondément touchée par cette histoire d'une grande beauté qui est à la fois profonde et simple.

De ce nouvel auteur, j'avais lu et aimé “Ma Reine”, son premier roman. Avec "Cent millions d'années et un jour", que j'ai lu avec beaucoup d'émotion et de bonheur, Jean-Baptiste André confirme son talent. Une belle lecture, et un auteur à suivre.

[Challenge Multi-Défis 2020]
Commenter  J’apprécie          260
Stan, paléontologue, attend depuis bien longtemps la découverte qui lui permettra d'entrer dans l'Histoire. Quand il apprend qu'une légende rapportée par une petite fille raconte qu'un dragon, un « squelette immense, un corps qui s'enfonçait dans les ténèbres, si loin qu'on n'en voyait pas la fin », existe dans une grotte dans les montagnes, entre l'Italie et la France, il ne perd pas une seconde. L'expédition a bien lieu, avec à ses côtés, son ancien assistant et ami. Stan va-t-il découvrir ce qu'il cherche ?

Ce roman est à la fois un récit d'aventure, et une quête de soi. Stan part à la recherche de cet hypothétique dragon, mais en même temps, c'est la recherche de lui-même qu'il entreprend. On lit ce roman sans s'arrêter, tant on veut connaître le résultat de cette double quête. J'ai écouté en même temps la bande originale de ce livre sur Spotify. Pour moi qui suis musicienne, elle rend compte du rythme de l'écriture et de l'aventure. Une jolie surprise qui me donne envie de lire Ma reine, premier roman de l'auteur !
Commenter  J’apprécie          260
Stan est paléontologue, et il a dû batailler dur pour y parvenir. Élevé dans la campagne par un père violent qui avait décidé que son fils ne ferait jamais un métier de « tapette » et reprendrait l'exploitation familiale, orphelin de sa mère morte prématurément, il s'est accroché à ses rêves et est parti de chez lui à la première occasion pour ses études. Pourtant, la vie ne semble pas lui en être particulièrement reconnaissante : carrière morne, toujours célibataire à cinquante ans, un seul ami au compteur, un petit appartement minable, voilà tout ce qu'elle a consenti à lui accorder.

Et soudain, elle lui offre une pépite d'or de manière inattendue. Il entend un vieux majordome décrire à des enfants un squelette de « dragon » qu'il a aperçu dans sa jeunesse, quand il s'était perdu dans les montagnes. La description fait battre le coeur de Stan : elle correspond parfaitement à une espèce de dinosaure dont l'existence est encore sujette à caution. S'il ramène une preuve de son existence, c'est la gloire assurée. Une expédition est donc aussitôt mise sur pied.

Le récit alterne entre l'expédition en montagne, et les moments marquants de l'enfance de Stan, qui l'ont fait devenir l'adulte qu'il est aujourd'hui. le ton est juste, l'histoire en dit juste assez, sans tomber dans le sentimentalisme. le roman est très touchant, empreint d'une poésie mélancolique. Car dans ses montagnes, Stan ne recherche pas vraiment la gloire, mais la preuve que ses sacrifices valaient la peine d'être faits, la petite tape sur l'épaule et le sourire de fierté de gens qui l'aimaient, mais qui sont partis avant d'avoir pu la lui donner.
Commenter  J’apprécie          250
M'empressant de suivre les injonctions du Grand Mamamouchi, « lisez ! », je peux m'adonner enfin à ce vice archaïque en toute bonne conscience. J'ai donc pris le plus grand plaisir à lire ce 2e roman d'Andrea, des scénarios qui n'ont jamais le vent en poupe mais qui me séduisent beaucoup par leur esprit d'enfance à jets continus.

En lisant ses mots, je m'imagine l'auteur à leur image, un adulte resté gosse-au-timide-sourire et qui a encore oublié ses yeux dans les collines. Tout un tas de choses passent sur sa peau et rien ne trépasse de ses voeux les plus chers.

La persistance de ses thèmes (solitude enfantine, importance de la nature, des animaux, des rêves farfelus) conforte pour moi ce sentiment d'authenticité épidermique. Ce petit miracle où le lecteur fait contact avec l'auteur à travers quelques phrases : gratitude !

J'aime cette écriture par petits kicks, pouf-pouf, ne laissant jamais l'attention fléchir. Après l'avoir fini, j'ai eu cette agréable sensation qu'il continuait à se dérouler dans ma tête, je lisais les yeux fermés, ou plutôt il continuait à se lire en moi. Un peu comme un film ou un souvenir adoré, qu'on se rejoue indéfiniment.

J'étais à mon aise aussi au niveau température, j'adore les livres sur le grand froid, la survie en milieu hostile, et là on n'est pas mal gâté.

Stan, paléontologue de profession et d'esprit, n'est pas un héros. Il ne sera pas à la hauteur de l'amitié, de la confiance, de la solidarité. Il aura tout faux avec ceux qui ont cru en lui. Il ne sera fidèle qu'à une seule chose : le rêve absurde et magnifique qui l'attendait de l'autre côté des millions d'années.

Je vais courir pour un bon moment encore avec Stan et Pépin le petit chien bleu.
Commenter  J’apprécie          252
Ma deuxième lecture de cette sélection des 68 premières Fois : Cent millions d'années et un jour, le deuxième roman de Jean-Baptiste Andrea

Une quête : celle d'un paléontologue à la recherche du squelette de dinosaure dont la découverte lui assurera la gloire et la reconnaissance de ses pairs…
Un roman d'aventures où les péripéties s'enchainent dans un cadre majestueux, le Mercantour, et une temporalité un peu surannée, les années 1950…
Une aventure humaine en milieu hostile : de belles amitiés viriles, du dépassement de soi…
Des personnages taillés au cordeau, stylisés et, en même temps, ciselés et complexes.
Une narration efficace, belle, addictive : c'est très bien écrit et le suspense est au rendez-vous… le récit est à la première personne et celui qui parle nous entraine et nous égare à sa suite.
Tout est ici réuni pour un très bon roman.

Mais ce livre est aussi bien plus que cela… J'ai profondément adhéré à la métaphorisation du passé, à celle de l'enfouissement des secrets et de leurs nécessaires mises au jour. Toutes les passerelles et tous les parallèles entre la recherche du fossile et la vie des protagonistes sont parlants et lourds de sens et de questionnements.

Une réussite !
Avec Ma Reine, Jean-Baptiste Andrea avait donné à lire un roman cruel dont l'infinitude m'avait déjà marquée il y a deux ans… Un auteur à suivre, un réel talent.

Commenter  J’apprécie          253





Lecteurs (2254) Voir plus



Quiz Voir plus

Veiller sur elle (Jean-Baptiste Andrea)

Que constate-t-on à la naissance de Michelangelo Vitaliani ?

Sa grande taille
Sa petite taille

27 questions
88 lecteurs ont répondu
Thème : Veiller sur elle de Créer un quiz sur ce livre

{* *}