La rencontre entre un fossile de trois cents millions d'années et un homo sapiens de six ans au pantalon trop grand. le début d'une passion et d'un métier, Stan sera paléontologue.
Un vieux concierge italien, paresseux, bougon qui vient de mourir. Dans ces affaires un morceau d'os et le souvenir d'une histoire qu'il racontait ; surpris par un orage dans la montagne, il s'était réfugié dans une grotte et s'était retrouvé nez à nez avec un squelette d'animal immense.
Pour Stan cela ne fait aucun doute un squelette de dinosaure en parfait état de conservation.
Stan se lance donc avec trois compagnons dans une escapade dans un glacier à la recherche de ce dinosaure qui sera l'aboutissement de sa carrière.
Il y a Umberto son vieux complice
« Umberto a été exclu du catéchisme très jeune, il me l'a raconté. Il avait demandé la pointure de Dieu. Un scientifique n'avale pas un récit à dormir debout sans questionner, sans exiger une preuve, un détail concret. le doute comme religion. »
Peter le jeune assistant d'Umberto ancien séminariste ventriloque venu avec Youri, sa marionnette à tête de laine
« Je me suis tourné vers Peter, main tendue
– Enchanté.
Mon premier mot pour ce gamin fut un mensonge. »
Et Gio, un vieil Italien, un guide qui parle la langue oubliée des montagnes.
« Gio pose ses outils de couvreur, prend son sac et ses chaussures de cuir. Il dit au revoir à sa femme, il jure que cette fois c'est la dernière, il ment, elle le sait, il le sait, et il part. »
Si vous aimez la belle littérature, celle où à chaque détour de phrases se cache la poésie, si vous aimez l'aventure la vraie, celle des grands espaces, celle qui vous conduit au-delà de vos limites, ce roman est pour vous.
L'écriture magnifique de
Jean-Baptiste Andrea nous emmène dans le massif des dolomites dans une quête haletante parsemée de paysages grandioses, de moments forts d'humanité. Au fil des saisons, nous partageons le rêve fou, voire la folie d'un homme passionné. Vivre les uns sur les autres vingt-quatre heures sur vingt-quatre, la perspective de l'échec qui fait monter l'attention, les disputes pour des motifs futiles, le risque d'hypothermie, les hallucinations, la pluie qui tombe sans discontinuité, la foudre qui remodèle le paysage à coups d'arcs électrique. le blizzard, déblayer la neige, scruter la pierre, fouiller la rocaille, ignorer la fatigue et les mauvaises nouvelles.
Le récit est entrecoupé des souvenirs d'enfance de Stan, la violence de son père surnommé le commandant
« Je dévisageai le Commandant, la gorge serrée. Son oeil doit tremblait. A huit ans, je connaissais déjà ce signe comme un paysan sa météo : grêle de coups et grands cinglements de ceinture. »
La fragilité de sa maman
« À force d'affirmer que, dans la famille, nous avions la tristesse dans les veines, ma mère se les était ouvertes un jour, pour la laisser sortir. Ça n'avait pas marché, et la tristesse était restée. »
L'adolescence, un âge toutes les filles sont belles.
Alors que tout le roman est un enchantement,
Jean-Baptiste Andrea réussit en plus à écrire un final éblouissant.
Je vous laisse avec quelques extraits pour vous faite goûter la beauté et la richesse de ce texte, et vous donner l'envie, je l'espère, de lire de roman.
« Le feu s'est endormi, bercé par ses craquements. »
« Qui dit que les montagnes n'ont pas de sentiments, elles qui rougissent au lever du soleil ? »
« La prochaine fois que l'aube me secouera, je n'ouvrirai pas les yeux. C'est un piège. L'aube ment à ceux qu'elle réveille, à l'homme d'affaires, à l'amoureux, à l'étudiant, au condamné à mort et, oui, au paléontologue aussi. Elle nous remplit d'espoir pour mieux nous décevoir. le crépuscule, plus vieux et plus sage d'une journée, m'a fait la leçon : j'ai été bien naïf de la croire. »
« C'est quelque chose, la fierté d'un père. On peut la trimballer sous sa veste, aller en classe avec, c'est invisible et ça vous tient toute la journée. »