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sur 1182 notes
Coup de coeur pour ce nouveau roman de Jean-Baptiste Andréa.

Un paléontologue voue sa vie, sa carrière à une seule chose. Trouver un ossement qui le rendra célèbre.
Il a entendu une petite fille parler d'un dragon, piégé de la glace depuis des années.

Alors il part à sa recherche, accompagné d'Umberto et Peter, qui le suivent dans cette aventure folle.
Mais l'ascension d'un glacier n'est pas une épreuve facile et en plus de pouvoir entreprendre ce voyage physiquement, il faut également être prêt psychologiquement : échec ou réussite ? Succès ou désastre ?

Étendu sur les 4 saisons, ce roman nous emporte dans un récit unique et passionnant, dans lequel Stan va replonger tout au fond de ses souvenirs, les bons comme les pires. Qu'espère t-il vraiment de cette découverte ? Jusqu'où est-il prêt à aller pour découvrir ce dragon caché ?

Impossible de s'arrêter lors de la lecture de ce livre. Nous suivons les personnages dans leur quête de la bête et dans leurs difficultés, qui s'accentuent jour après jour, mois après mois.

Jean-Baptiste André nous captive et nous emmène avec ses personnages, en haut du glacier. Reste à savoir si nous allons survivre à cette péripétie, qui ne laissera personne indemne.

À découvrir absolument !
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Poursuite d'un rêve d'un paléontologue
*
Lu dans le cadre des #68premièresfois (un auteur mis en avant pour la 2ème fois tellement son premier roman La reine avait enchanté le lectorat).
*
D'après le résumé, la paléontologie et les montagnes sont au coeur de cette histoire singulière. Un conte même puisqu'il s'agit bien de ça. Pas un récit de témoignage d'alpiniste. Un rêve d'enfant qui va se concrétiser ici, là, au centre d'un glacier grandiose au coeur des Dolomites.
Un voyage introspectif aussi puisque le narrateur, appelons-le Stan, va faire refluer ses souvenirs d'enfance (des traumatismes parentaux aussi bien que des joies).
*
Une quête presque impossible à réaliser mais que Stan va essayer de mener à son terme, coûte que coûte.
Pour cela il va fédérer son meilleur ami ainsi qu'un guide et un assistant. Tous ensemble ils vont chercher ce fameux fossile là-haut dans les glaciers hostiles.
*
Quelle plume vibrante et poignante. Et des émotions qui prennent le lecteur à la gorge pour le laisser démuni à la fin. Oui, j'ai éprouvé diverses sensations (en même temps que les protagonistes). Espéré une délivrance heureuse (la trouvaille du trilobite), souffert aussi du froid, émue par ces fragments de souvenirs.
Le temps est assassin là_haut dans ces montagnes féroces. Le titre en est d'ailleurs le reflet. Le temps se dilate , on ne sait plus où commence le début, où finit la quête.
*
Un récit pourtant lumineux malgré la gravité. Les dernières pages sont difficiles à lire, elles amènent la colère et puis finalement remettent les choses en perspective. Ce qui ne nous tue pas nous rendra -t-il plus fort? Ou cherchons-nous à réparer ce qui a été blessé? A vous de faire le constat.
*
En écoute avec la bande originale du livre produit par Les Liseuses (sur Spotify)
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La rencontre entre un fossile de trois cents millions d'années et un homo sapiens de six ans au pantalon trop grand. le début d'une passion et d'un métier, Stan sera paléontologue.
Un vieux concierge italien, paresseux, bougon qui vient de mourir. Dans ces affaires un morceau d'os et le souvenir d'une histoire qu'il racontait ; surpris par un orage dans la montagne, il s'était réfugié dans une grotte et s'était retrouvé nez à nez avec un squelette d'animal immense.
Pour Stan cela ne fait aucun doute un squelette de dinosaure en parfait état de conservation.
Stan se lance donc avec trois compagnons dans une escapade dans un glacier à la recherche de ce dinosaure qui sera l'aboutissement de sa carrière.
Il y a Umberto son vieux complice
« Umberto a été exclu du catéchisme très jeune, il me l'a raconté. Il avait demandé la pointure de Dieu. Un scientifique n'avale pas un récit à dormir debout sans questionner, sans exiger une preuve, un détail concret. le doute comme religion. »
Peter le jeune assistant d'Umberto ancien séminariste ventriloque venu avec Youri, sa marionnette à tête de laine
« Je me suis tourné vers Peter, main tendue
– Enchanté.
Mon premier mot pour ce gamin fut un mensonge. »
Et Gio, un vieil Italien, un guide qui parle la langue oubliée des montagnes.
« Gio pose ses outils de couvreur, prend son sac et ses chaussures de cuir. Il dit au revoir à sa femme, il jure que cette fois c'est la dernière, il ment, elle le sait, il le sait, et il part. »
Si vous aimez la belle littérature, celle où à chaque détour de phrases se cache la poésie, si vous aimez l'aventure la vraie, celle des grands espaces, celle qui vous conduit au-delà de vos limites, ce roman est pour vous.
L'écriture magnifique de Jean-Baptiste Andrea nous emmène dans le massif des dolomites dans une quête haletante parsemée de paysages grandioses, de moments forts d'humanité. Au fil des saisons, nous partageons le rêve fou, voire la folie d'un homme passionné. Vivre les uns sur les autres vingt-quatre heures sur vingt-quatre, la perspective de l'échec qui fait monter l'attention, les disputes pour des motifs futiles, le risque d'hypothermie, les hallucinations, la pluie qui tombe sans discontinuité, la foudre qui remodèle le paysage à coups d'arcs électrique. le blizzard, déblayer la neige, scruter la pierre, fouiller la rocaille, ignorer la fatigue et les mauvaises nouvelles.
Le récit est entrecoupé des souvenirs d'enfance de Stan, la violence de son père surnommé le commandant
« Je dévisageai le Commandant, la gorge serrée. Son oeil doit tremblait. A huit ans, je connaissais déjà ce signe comme un paysan sa météo : grêle de coups et grands cinglements de ceinture. »
La fragilité de sa maman
« À force d'affirmer que, dans la famille, nous avions la tristesse dans les veines, ma mère se les était ouvertes un jour, pour la laisser sortir. Ça n'avait pas marché, et la tristesse était restée. »
L'adolescence, un âge toutes les filles sont belles.
Alors que tout le roman est un enchantement, Jean-Baptiste Andrea réussit en plus à écrire un final éblouissant.
Je vous laisse avec quelques extraits pour vous faite goûter la beauté et la richesse de ce texte, et vous donner l'envie, je l'espère, de lire de roman.

« Le feu s'est endormi, bercé par ses craquements. »
« Qui dit que les montagnes n'ont pas de sentiments, elles qui rougissent au lever du soleil ? »
« La prochaine fois que l'aube me secouera, je n'ouvrirai pas les yeux. C'est un piège. L'aube ment à ceux qu'elle réveille, à l'homme d'affaires, à l'amoureux, à l'étudiant, au condamné à mort et, oui, au paléontologue aussi. Elle nous remplit d'espoir pour mieux nous décevoir. le crépuscule, plus vieux et plus sage d'une journée, m'a fait la leçon : j'ai été bien naïf de la croire. »
« C'est quelque chose, la fierté d'un père. On peut la trimballer sous sa veste, aller en classe avec, c'est invisible et ça vous tient toute la journée. »





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Un roman passionnant sur la quête d'un paléontologue qui poursuit son rêve au péril de sa vie. J'ai adoré ce roman palpitant que l'on ne peut pas lâcher avant la fin. J'ai pris faits et causes pour ce grand enfant qui n'a pas pansé ses blessures d'enfance. Certains passages m'ont fait penser à La nuit des temps de Barjavel , d'autres au film Into the wild, d'autres encore à certains livres de Frison Roche comme Premier de Cordée. La langue est poétique et belle, les personnages sont comme des amis dont on connait les défauts mais que l'on aime quand même. Je remercie Babelio et Les Editions de l'Iconoclaste pour l'envoi de ce livre et j'ai hâte de participer à la rencontre avec l'auteur!
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De Jean-Baptiste Andrea, j'avais beaucoup aimé « Ma reine » et je n'ai donc pas hésité une seconde à me plonger dans son dernier roman. J'ai plongé, oui, et quel plongeon ! L'histoire est fascinante, mélange de merveilleux et d'aventure, avec des retours sur l'enfance du narrateur.

Lui, c'est Stan, devenu paléontologue. Il en rêvait lorsqu'il était ce petit garçon timide déjà passionné par les fossiles.
Le conte, c'est la découverte fortuite d'un morceau d'os dans les affaires d'un concierge décédé et l'histoire d'une gamine à qui il racontait sa rencontre avec un dragon dans les entrailles de la montagne tout près d'un glacier.
« Il racontait un squelette immense, un corps qui s'enfonçait dans les ténèbres, si loin qu'on n'en voyait pas la fin, une tête étonnamment petite au bout d'un cou démesuré »
Des années plus tard, en 1954, Stan décide de se lancer sur les traces de ce squelette de dinosaure. Il monte son expédition dans les Dolomites italiennes en compagnie de son ami Umberto, de Peter et d'un guide expérimenté.
La chance de retrouver ce fossile de dinosaure sous un glacier parce qu'un vieil homme aimait raconter aux enfants sa rencontre avec un dragon est si ténue que l'on pourrait hausser les épaules. Oui mais voilà ! Jean-Baptiste Andrea est un mystificateur, un conteur né qui fait briller nos yeux comme des enfants curieux et nous embarque dans une aventure-épopée- exploration - appelez ça comme vous voulez, et qu'on n'aura de cesse de creuser dans la glace avec les quatre hommes, de souffrit du froid avec eux et d'élaborer des hypothèse s en croisant les doigts pour trouver ne serait-ce qu'un bout d'os vieux de millions d'années.
J'ai fait miennes les illusions de Stan que tous prenaient pour un vieux fou. Un squelette gigantesque vieux de millions d'années ? Pourquoi pas ? On a déjà vu des découvertes aussi étonnantes. Et la rigueur scientifique dans tout ça ? Bâtie sur un conte tout de même ! Mais ça marche, Stan convainc son public, il va faire la découverte de sa vie. Enfin !
Sa mère avait raison de croire en lui, sa mère morte alors qu'il ‘avait que neuf ans, le laissant aux mains d'un père maltraitant qui l'humiliait.
Le récit est ponctué de ces retours sur l'enfance qui nous en apprennent un peu plus à chaque fois sur la personnalité de ce paléontologue solitaire qui a gardé un peu de son âme d'enfant.
La plus grande partie de ce récit se déroule en montagne, dans des conditions extrêmes mais la montagne, si belle et inaccessible, se mérite.
« Un glacier, de près. C'est un spectacle qu'il faut avoir vu une fois dans sa vie : la Terre bâille une langue énorme, crevassée, se lèche avec curiosité et attrape au passage, si elle y parvient, les alpinistes qui osent s'y risquer. »
Il faut voir rester humble devant tant de force car le danger est là, à chaque pas « Ici, la pierre est plus dangereuse que les loups », c'est le vieux guide qui parle.
J'ai été littéralement emportée par cette histoire singulière au souffle épique, cette odyssée d'un homme qui veut aller jusqu'au bout de son rêve.

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Je n'en peux plus des enfants martyrs, des pères frustres et des mères sublimes; des garçons efféminés bons à l'école et des bouseux méprisant la culture; des adultes mal dans leur peau qui promettent à leur maman chérie une revanche contre le destin... le symbolisme à deux balles m'exaspère, notamment quand l'auteur invente un ancien séminariste ventriloque double de l'auteur et traducteur officiel des tréfonds clapoteux de l'âme humaine...
Mais après avoir décidé que les incursions dans le passé et autres prétentions psychanalysantes avaient la même fonction que le découpage en feuilleton chez les meilleurs romans du XIX°, à savoir retarder l'action pour la plus douce des tortures, reste un impeccable roman d'aventures entre « Premier de cordée » et « L'île au trésor » qui m'a tenu en haleine toute la journée.
Et puis cette promesse: « J'ai trouvé mes jambes d'alpiniste. Elles étaient là qui m'attendaient sur le bord du sentier, je les ai chaussées sans m'en rendre compte. Ce sont des jambes merveilleuses, pleines de puissance contenue, de ressort, de technique pour appréhender les trahisons du chemin. »
Je sais bien que pour l'alpinisme je vais devoir attendre encore un peu. Mais demain, je cesse d'être une femme-tronc. Demain, je chausse mes jambes et je marche.
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Jusqu'au bout de ton rêve...
Qui n'a jamais eu envie de réaliser ses rêves ? de croire que là-bas, ce rêve abouti, est le signe de la réussite et de l'accomplissement. Mais de quoi est fait ce rêve ? Quel est le but de cette course folle ? Ne serait-ce pas plutôt dans le chemin à parcourir que réside le bonheur...

Stan, paléontologue de 52 ans, ne serait pas contre une reconnaissance professionnelle. Lui qu'on a toujours écarté des beaux projets, enterré dans des bureaux au sous-sol, se verrait bien reconnu par ses pairs et briller un peu dans la lumière. Aussi se met-il en quête de rechercher un spécimen de « dragon », de dinosaure géant dont on aurait, selon les dires d'une petite voisine, trouvé la trace quelque part là-haut dans les glaces entre la France et l'Italie. C'est accompagné d'un ami, d'un jeune scientifique et d'un guide de haute montagne qu'il entame cette recherche...

J'ai eu plaisir à lire ce roman pour le questionnement qu'il propose : le sens de la vie, le poids de l'enfance, l'amour des siens, l'amitié, les souvenirs de jeunesse, la quête des rêves. J'ai aimé également les descriptions du milieu montagnard froid et minéral. Mais je n'ai pas perçu la chaleur des propos, la solidarité des hommes. J'ai trouvé l'écriture sèche et aride. Et cette quête m'a tout de suite parue vaine et sans surprise. Je suis restée en retrait de cette histoire, je n'en ai été que l'observatrice. Finalement, je me suis dit : tout ça pour ça ? Faut-il vraiment aller au bout du monde pour se trouver...
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Titre : Cent millions d'années et un jour.
Auteur : Jean-Baptiste Andrea
Editeur : L'iconoclaste
Année : 2019
Résumé : Proche de la retraite, Stan est un paléontologue déterminé à fuir la grisaille de sa vie quotidienne et finir sa carrière sur un coup d'éclat. Une légende raconte qu'un squelette de dinosaure unique gît, emprisonné dans la glace depuis des millénaires dans une grotte perchée en haut d'un sommet alpin. Aidé d'un guide et de deux autres scientifiques, Stan se lance alors dans l'expédition.
Mon humble avis : Première lecture d'un roman de Jean-Baptiste Andrea, un auteur dont j'ai entendu beaucoup de bien avant d'entamer la lecture de ce titre : Cent millions d'années et un jour. Dans une période où de nombreux livres me tombent des mains, une période où j'ai beaucoup de mal à retrouver le plaisir de lire, ce roman court est arrivé à point nommé, comme une bouffée d'oxygène. Je l'ai dévoré en seulement quelques heures, me suis régalé de cette écriture poétique, de cette façon unique de parler de la montagne, du temps qui passe, des blessures d'enfance, des regrets aussi. Vous l'aurez compris, l'expédition dans ce bouquin n'est qu'un prétexte, seule importe la quête, l'introspection. À la manière d'un Don Quichotte ou d'un capitaine Achab moderne, Stan se lance à corps perdu dans une folle équipée, une expédition qui ressemble aux rêves d'enfant, à une chasse au trésor ultime où l'obstination d'un homme balaie tout sur son passage. C'est un conte, une épopée, l'histoire d'un homme qui part à la recherche de ses rêves d'enfance et des raisons qui le poussent à continuer encore et encore, dans une sorte de folie dont lui seul détient les codes. Stan est un personnage marquant, attachant, un de ces hommes qui n'a jamais cicatrisé de ses blessures d'enfance, l'un de ces hommes qui se révèle dans l'adversité. Si l'on regrettera quelque peu le manque de consistance quant à sa relation avec la mère, et avec les personnages de son enfance en général, force est de constater que la force de la quête l'emporte et le plaisir de partager les galères de ces hommes perchés tout là-haut, prend une dimension presque légendaire, comme l'une de ces belles histoires que l'on se transmet de générations en générations. Un très joli bouquin, une écriture d'une poésie rare, une quête aussi belle que vaine, je n'en demandais pas tant. Chapeau Mr Andrea.
J'achète ? : Bon je vais faire de la philosophie à deux balles, mais je pense que nous avons tous en nous un squelette de dragon à découvrir. Stan lui, n'hésite pas à tout risquer pour cette quête complètement folle. C'est beau, rare et précieux et je finirais par ces quelques mots du grand Jacques qui en parle infiniment mieux que votre humble serviteur :        
Rêver un impossible rêve
Porter le chagrin des départs
Brûler d'une possible fièvre
Partir où personne ne part

Aimer jusqu'à la déchirure
Aimer, même trop, même mal,
Tenter, sans force et sans armure,
D'atteindre l'inaccessible étoile

Telle est ma quête,
Suivre l'étoile
Peu m'importent mes chances
Peu m'importe le temps
Ou ma désespérance
Et puis lutter toujours
Sans questions ni repos
Se damner
Pour l'or d'un mot d'amour
Je ne sais si je serai ce héros
Mais mon coeur serait tranquille
Et les villes s'éclabousseraient de bleu
Parce qu'un malheureux

Brûle encore, bien qu'ayant tout brûlé
Brûle encore, même trop, même mal
Pour atteindre à s'en écarteler
Pour atteindre l'inaccessible étoile
Lien : https://francksbooks.wordpre..
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*****

Stan est un paléontologue en fuite... A 52 ans, il vit une vie sans couleur. Il fuit une enfance dure et silencieuse. Il fuit un père sans coeur et une mère partie trop tôt. Il fuit l'abandon de ses espoirs, de ses joies et de ses envies de découverte. Mais quand une petite fille lui dévoile une histoire de grotte, de dragon et de squelette, ses rêves prennent le contrôle de sa raison. Il embarque alors pour l'aventure de sa vie...

Le deuxième roman de Jean-Baptiste Andréa est pour moi une véritable réussite.
Tout est réuni pour que le froid de la montagne au dragon nous réchauffe l'âme...

Stan, Umberto, Peter et Gio forment un groupe d'hommes écorchés, blessés, meurtris par une perte. Celle d'un fils, d'une vocation, d'un rêve... Ils sont unis dans la quête d'une aventure qui pansera leur plaie. Ils sont liés par ce besoin de vivre un peu plus intensément...

L'ambiance au fond de cette vallée, au pied de ce glacier, sous les tentes froides et sombres, nous entraîne avec ces amis dans les grandes étendues blanches et immaculées. On se prête à imaginer ce dragon, on croit pouvoir le découvrir avec eux et réaliser nous aussi un rêve d'enfant. le fantastique pourrait-il exister ? L'imaginaire pourrait-il braver la réalité ?

Un immense merci aux 68 pour avoir mis sur ma route ces pages qui crient à l'amitié, aux rêves d'enfant et à ces espoirs un peu fous qui nous poussent parfois à nous dépasser... Et nous font avancer...
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Ce roman est d'abord un régal d'écriture. Andrea évoque avec finesse le rêve d'un paléontologue à la carrière déjà bien avancée, qui lâche tout pour tenter de retrouver un fossile géant, brontosaure, diplodocus, ou même pourquoi pas dragon, entraperçu il y a des années par un gamin effrayé.

Stan met en place sa petite expédition personnelle dans un cirque alpin inaccessible, à la frontière franco-italienne, avec l'assistance de son vieux complice et ancien assistant Umberto, devenu à son tour professeur de paléontologie en Italie. Umberto a embauché Gio, originaire du même village que lui, un guide taiseux, conscient que la montagne gagne toujours à la fin. S'invite aussi aux recherches, Peter l'assistant allemand d'Umberto. Voilà quatre hommes qui partent d'un village tout au bout d'une vallée alpine au début des années cinquante pour plusieurs semaines de fouilles intensives au bord d'un glacier. La montée jusqu'au site est en soit une épreuve pour un Stan, guère sportif, et qui dans sa jeunesse se faisait traiter de femmelette par son père, un homme dur vivant par et pour sa terre. Arrivé au contact du glacier, les scientifiques entament leurs recherches. Le squelette géant espéré par Stan existe t-il vraiment ? S'agit-il d'une nouvelle espèce, à laquelle l'universitaire pourra apposer son nom ? Jusqu'à quel point ses amis vont-ils le soutenir dans cette quête harassante ?

Au projet de Stan, Andrea associe l'amitié et les non-dits, les souvenirs d'une enfance marquée par la rigueur d'un père souvent aviné et les joies procurées à un gamin par un simple chien. Il parvient surtout à faire de la montagne l'élément essentiel du récit, avec un glacier qui est là depuis des millénaires, qui avance ou recule en fonction des saisons et du climat, broyant et concassant pierres et carcasses. Les hommes passent, tentent de le forcer, cherchent à lui ôter ses trésors, mais il reste là, refermant ses plaies à chaque mouvement, reprenant ses forces à chaque tempête de neige.

L'auteur dépasse l'apparente simplicité de son histoire en jouant sur les mots, sur la forme, avec grand talent. Les choix de présentation de l'éditeur contribuent aussi grandement au plaisir de lecture.
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