La rebellion, la colère, le désarroi de l'adolescence, se manifestent de bien des manières.
Parfois, ils se cristallisent autour de structures existantes, telles que les bandes, ou les mouvements de jeunesse accompagnant les divers styles musicaux, culturels, vestimentaires.
Si certains de ces mouvements "tribaux", venus d'outre- atlantique ou d'outre-manche , sont considérés avec une relative bienveillance: Punks, Gothiques, Métalleux, quelques-uns, sont craints ou détestés presque unanimement.
C'est le cas des Skinheads.
Le mouvement Skinhead, né en Angleterre à la fin des années soixante, ne s'est implanté en France qu'au début des années 80, alors, qu'il avait connu des changements notables (musicaux et idéologiques) depuis ses débuts.
L'auteur anonyme de ce livre, revient sur l'histoire de la mouvance Skinhead en France au travers de leurs médias, c'est à dire les fanzines.
Les années 80 et 90, marquèrent pour le mouvement Skin hexagonal, une sorte d'apogée.
Les grands médias n'en donnèrent qu'une image sensationnelle, et tronquée, s'attachant à ne montrer qu'un aspect du mouvement ; ses accointances avec les divers courants de l'extrême droite, ignorant d'autres tendances, comme le courant apolitique, ou antiraciste qui accompagna le revival Ska de la fin des années 80.
"Un monde parallèle", revient de manière quasi exhaustive sur les fanzines Skins, et en donnant la parole à différents rédacteurs de ces publications démontre la complexité et les contradictions d'un mouvement qui rassemblait des jeunes partagés entre révolte, provocation, recherche identitaire.
Cette publication, au tirage et à la diffusion confidentiels (tout comme les fanzines qu'il présente), est une mine d'informations sur un mouvement véritablement underground, loin des clichés.
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Etre Punk c'était pour moi détester une partie de ce monde animé par l'appât du gain. Se raser la tête ça a été comme entrer en clandestinité. D'abord personne n'a vraiment fait attention à nous. Plus propres que les keupons. Et cette attitude de voyou, surtout. Et puis les mauvais garçons ont commencé à faire parler d'eux. Les actes de violence se sont multipliés et pour le grand public ont gommé le reste : la créativité de ces gamins réunis par le désespoir et qui réussissent-malgré tout et contre tout- entièrement seuls à sortir des disques et à publier de revues ou à organiser des concerts. A partir de 1988 -et le meurtre d'un SDF dans un square lillois (des suites d'un coup de Doc Martens donné par un Skinhead parisien)- le quotidien est parfois devenu difficile avec le sentiment de se déplacer avec une cible dans le dos. grands titres dans les journaux, reportages TV….
Même si nous n'étions encore que des enfants ou de jeunes cons nous l'avons aussi bien cherché.