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3,9

sur 7460 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Représentée pour la première fois en 1944, cette réécriture de l'Antigone de Sophocle est surprenante et percutante. Antigone, à l'encontre de la décision du roi Créon, tente d'offrir une sépulture à son frère Polynice. Déterminée, elle va se rendre auprès du cadavre de son frère et tenter de l'enterrer. Héroïne tragique, elle va tenir tête à son oncle et mourir pour son défunt frère. J'ai d'abord fait la connaissance de cette pièce en regardant une adaptation, avant de la découvrir sur papier. Il aurait mieux fallut faire l'inverse, mais qu'importe ! D'abord déstabilisée par cette pièce anachronique et remplie de sous-entendus, j'ai été submergée par le trop plein d'informations. Un an plus tard, je me lance et j'ouvre la version papier. Et là, surprise ! Je suis totalement subjuguée par la plume d'Anouilh et par la vivacité de la pièce, profonde et complexe – ou plutôt, simple, tellement simple que cela en devient compliqué. Antigone fait son choix, et le respecte jusqu'au bout. Je resterai marquée par la lecture de cette oeuvre dénonciatrice et efficace.
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Une très bonne pièce de théâtre que j'ai véritablement apprécié, essayant comme vous le savez peut-être, de découvrir certains classiques que je n'ai pas lus étant plus jeune, mon dévolu s'est donc posé cette fois-ci sur Antigone, dont je connaissais le nom mais pas grand chose de plus.

Les personnages sont intéressants, avec en tête bien-sûr le rôle d'Antigone qui rayonne de justesse, de tragédie et de beauté d'âme.

Même si finalement l'histoire est simple et courte, on ressort de cette lecture avec une vision de nos convictions bien différente, une pièce qui nous force à nous poser des questions d'honneur, d'éthique et simplement sur la vie.

J'aimerais découvrir la pièce sur scène maintenant que j'ai lu l'écrit.

Voir la chronique sur mon blog :
Lien : http://unbouquinsinonrien.bl..
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Ahhh, "Antigone", longtemps je t'ai rejetée, étant arrivée à saturation des classiques littéraires de mes études. Après Sophocle et Racine, il me restait à lire la version d'Anouilh... Je l'ai reportée toujours jusqu'à ce que je le découvre dans une liste de "livres à emporter sur une île" d'un ami Babélio.
Et finalement, quelle bonne surprise!
Rédigé à la fin de la Seconde Guerre mondiale, cette réécriture se révèle, de plus, encore très actuelle: la révolte d'une femme contre l'autorité d'un dirigeant de pays. Il est question de lutte contre les moeurs établies, notamment concernant le sort des femmes, même celles qui sont en lien direct avec les gouvernants; mais aussi de la convoitise, de la lâcheté, de l'hypocrisie de tout quidam qui ne voit en ses actes que ce qui peut lui apporter tout profit.
Voilà, Antigone, c'est la révolte féminine incarnée, et paradoxalement tout en délicatesse, face à une société trop virile basée sur l'apparence: "C'est laid un homme qui a peur."
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C'est l'histoire d'une soeur, très têtue elle ne voulait pas laisser son frère sans sépulture car celui-ci avait été condamné a nourrir les corbeaux même dans l'au-delà.
C'est l'histoire d'un Roi qui ne veut pas revenir sur sa décision pour que son peuple le craigne.
C'est l'histoire d'un fils qui se dresse contre son père par amour pour sa femme.
C'est une histoire de puissance et de pouvoir qui causera tant de perte pour rien.

Bluffant.
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Oui, Antigone a une conscience morale qui lui dicte de ne pas obéir à des ordres iniques et oui, Créon est un dictateur corrompu par le jeu du pouvoir ; mais oui aussi Antigone est une gamine en mal d'autonomie et qui n'a trouvé la sienne que dans le jeu morbide de l'adolescence avec la mort ; et oui également, Créon, en homme courageux, n'a jamais refusé un défi et a accepté que retombe sur lui la conséquence de ses actes, bons ou mauvais. Créon est une Antigone vieillie qui n'a eu aucun goût pour la mort et a dû accepter la vie et ses compromissions. Qui a encaissé la perte de ses illusions à laquelle Antigone n'a pas su ou voulu faire face. Antigone refuse de vieillir et de devenir un Créon se contentant de ce qu'offre la vie, c'est-à-dire peu de joies, peu de grandeur, beaucoup de servitude et de fatigue. Antigone veut rester éternellement jeune et ne le restera que dans la mort.
Entre l'un et l'autre je ne choisirai pas : tous deux participent de l'humain, ils sont le tissage de la même toile, une maille à l'endroit (Antigone), une maille à l'envers (Créon), à moins que ce ne soit le contraire.
Voici une grande pièce. Personnellement j'aurais préféré un ton moins familier, plus propre à l'idée qu'on se fait de la tragédie. Mais ce ton, justement, convient bien au tragique, dès lors qu'on mesure à quel point il ne se niche pas uniquement dans les pièces de théâtre, mais forme la trame de nos vies quotidiennes.
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Antigone s'obstine à recouvrir le corps de son frère Polynice malgré l'interdiction du roi Créon, son oncle. Ce dernier fait tout pour la sauver mais l'intransigeante Antigone va jusqu'au bout et est condamnée à mort.
Est-il plus facile de dire oui avec Créon ou non comme Antigone ? L'intransigeance d'Antigone représente aussi l'adolescence, la jeunesse qui refuse les compromissions alors que Créon, homme d'âge mûr est plus lucide et est sans illusions sur l'existence. Qui a raison ?
Ce texte a une autre résonance sachant qu'il est paru en 1944 sous l'Occupation.
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Commençant à lire le quatrième mur de Chalandon, j'ai fait une pause pour lire Antigone, puisque cette pièce va se trouver au centre du livre.

Antigone, est la tragédienne qui mourra pour ses convictions plus que par amour (comme beaucoup de tragédiennes raciniennes, giralduciennes, ...). Comme ces auteurs, Anouilh reprend une tragédie grecque pour mettre en exerce les maux de la société actuelle ; la seconde guerre mondiale, en l'occurrence.

En rendant ce pan de l'histoire accessible à tous, grâce à une écriture simple et une mise en scène épurée, Anouilh vise juste et on retient l'idée phare de cette pièce. Comment peut-on atteindre le bonheur lorsque l'humain est confronté au pouvoir, à la fatalité, à sa moralité et son orgueil ?
Doit-on défier les lois par respect pour les liens du sang, pour son intime conviction de justice humaine, morale ?

Il y a de très belles tirades sur ces thèmes de bonheur, de la vie, du rôle de chacun au niveau politique, au niveau humain.

Et bien sûr, on lit cette oeuvre en y cherchant les doubles sens qu'il a voulu faire vis à vis de l'occupation allemande, la collaboration et la résistance. C'est très finement amené.

Lecture plaisante, rapide et instructive. Je l'ai relu dans la foulée pour l'apprécier doublement.

Et maintenant, comment Sorj Chalandon s'en est inspiré ?
Lien : http://chezsabisab.blogspot...
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Il me semble que c'est ma première lecture de cette pièce, et je suis certaine que je n'ai jamais lu la tragédie originale de Sophocle... mais j'ai eu tout au long de ma lecture l'impression que ce n'était pas une découverte.... l'aurais-je vu joué au théâtre ??? je ne m'en souviens pas. Où alors, je connais son histoire comme tant d'autres de la mythologie grecque, et la sienne a du me marquer particulièrement.
D'après ce que j'ai lu à propos de cette pièce, elle serait une représentation de l'opposition entre la résistance et le régime de Vichy pendant la seconde guerre mondiale... Ah !? Ce n'est pas ce que j'ai perçu à cette lecture. J'y ai surtout vu l'opposition entre l'idéalisme de la jeunesse avec le réalisme un peu froid et peut-être calculateur de la vieillesse. Alors évidemment je suis un peu plus vieille que Antigone, je suis un peu moins idéaliste qu'elle, mais je la comprends, même si je regrette un peu manque de recul et son refus de voir les évidences. Mais même avec l'âge, Créon m'agace tout de même. Oui il fait preuve d'un grand pragmatisme, mais cela lui ôte toute humanité. Et surtout il renvoie la responsabilité de ses choix sur les autres ! Argh.. il est détestable.
Donc, il faudra peut-être que je relise ces quelques pages dans quelques années..... pour vérifier si mon avis évolue.
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Je l'avais lu en seconde ou en terminal, pour une fois sans contrainte ; je suis tombé dessus l'autre jour et j'ai eu envie de m'y replonger... quelques minutes de lecture... Quand je l'ai lu la première fois j'avais plus ou moins l'âge d'Antigone, j'avais été transporté et je me souviens, je ne sais pourquoi, cette image en tête des murailles de Thèbes sous un soleil de plomb, le sable rouge et jaune. Aujourd'hui j'ai l'âge de Créon, forcément le point de vue change... encore que... J'ai rencontré des Créon de mon âge au lycée et je rencontre encore, quelques fois, des Antigone de mon âge aujourd'hui (homme ou femme)... Si la jeunesse et la vieillesse n'étaient qu'une question d'âge réglementaire, tout serait plus simple, mais rien n'est vraiment simple dans une vie... Je parle comme Créon et j'ai toujours des pulsions d'Antigone...
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Généralement, je n'apprécie pas les tragédies, mais ce livre m'a particulièrement touché.
La première fois que je l'ai lu, c'était pour un cours de français. A la fin de la lecture, j'ai été étonnamment surprise par l'histoire et la personnalité d'Antigone.
Puis je l'ai lu une deuxième fois, pour voir, et ça a recommencé. C'est une histoire vraiment touchante, poignante et un véritable cri du coeur de la part d'Antigone.

A lire au moins une fois dans sa vie...
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