Commençant à lire le quatrième mur de Chalandon, j'ai fait une pause pour lire Antigone, puisque cette pièce va se trouver au centre du livre.
Antigone, est la tragédienne qui mourra pour ses convictions plus que par amour (comme beaucoup de tragédiennes raciniennes, giralduciennes, ...). Comme ces auteurs, Anouilh reprend une tragédie grecque pour mettre en exerce les maux de la société actuelle ; la seconde guerre mondiale, en l'occurrence.
En rendant ce pan de l'histoire accessible à tous, grâce à une écriture simple et une mise en scène épurée, Anouilh vise juste et on retient l'idée phare de cette pièce. Comment peut-on atteindre le bonheur lorsque l'humain est confronté au pouvoir, à la fatalité, à sa moralité et son orgueil ?
Doit-on défier les lois par respect pour les liens du sang, pour son intime conviction de justice humaine, morale ?
Il y a de très belles tirades sur ces thèmes de bonheur, de la vie, du rôle de chacun au niveau politique, au niveau humain.
Et bien sûr, on lit cette oeuvre en y cherchant les doubles sens qu'il a voulu faire vis à vis de l'occupation allemande, la collaboration et la résistance. C'est très finement amené.
Lecture plaisante, rapide et instructive. Je l'ai relu dans la foulée pour l'apprécier doublement.
Et maintenant, comment Sorj Chalandon s'en est inspiré ?
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