Médée

On retrouve dans cette pièce la même dualité entre l'héroïne fidèle à son destin, en quête d'absolu, et l'homme "rangé des voitures" (ici Jason). La pièce, pourtant, n'a pas la même puissance qu'Antigone, la pièce que Jean Anouilh a écrite deux ans plus tôt. le personnage de Médée est un peu monolithique ; sa furie, sa révolte continuelle, sa folie meurtrière lassent un peu à la longue...
Est-ce que sa volonté d'en finir avec les autres et avec elle-même n'est pas le résultat d'un orgueil porté au plus haut degré, elle qui est délaissé par Jason pour la jeune Créuse ?

Il y a des lectures dont on ne ressort pas indemne, des récits où les mots nous blessent, nous emportent, nous bouleversent et nous rongent. Médée d'Anouilh fait à mon sens partie de ces moments là de la littérature que seuls quelques rares auteurs savent procurer à leurs lecteurs.

La suite ici :

http://twentythreepeonies.wordpress.com/2012/10/21/medee-jean-anouilh/
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Pièce brève et frappante. le récit se concentre sur l'incompréhension de Médée et un échange intense entre elle et Jason. le tout prend une saveur "moderne" : les personnages ne sont plus si manichéens et l'on en vient à comprendre davantage le départ d'un Jason et à être bien plus pris de pitié que de terreur pour Médée. C'est une histoire somme toute tragiquement banale qui nous est raconté : quand l'autre décide de partir ailleurs, que tout frisson a disparu et que l'amour n'est plus réciproque (l'a-t-il d'ailleurs jamais été ?). Les deux ont pu mentir, ont pu s'aimer, mais rien ne les rattache désormais. Reste Médée et cette incompréhension propre aux coeurs brisés, entre déni et furie.

[Lecture dans le cadre de mon défi "Alphabet des auteurs 2021-2022" : lettre A]

J'ai bien aimé. Je me doutais que je prendrais plaisir à retrouver la plume d'Anouilh (j'adore son Antigone), mais paradoxalement ce que j'ai apprécié c'est de n'aimer aucun personnage : ils ne sont pas « aimables », ils ne sont pas uniformes... je pensais détester Jason et même pas, en fait.
J'ai apprécié ressortir de cette lecture un peu troublée après avoir été bousculée d'un ressenti à un autre et avoir traversé plusieurs état d'esprit : (en vrac) l'horreur, la compassion, le mépris, l'incompréhension, le dégoût, l'empathie, l'admiration et la peine...
Bref
Tout le monde n'est pas Médée (ni Jason), vieux crocodile.

La Médée de Jean Anouilh ce n'est pas un classique ennuyeux, c'est une punk qui vomit sa rage. Il y a des moment dans la vie où ça doit sortir : on peut se mettre à crier jusqu'à en perdre la voix, à taper des points jusqu'au sang, à courir jusqu'à en perdre haleine. Lire Médée c'est un peu pareil, ça soulage quand ça va mal...

Je n'aurais peut-être jamais découvert cette pièce si le mythe n'avait pas été le sujet principal du nouveau roman de David Vann, L'obscure clarté de l'air. Je tenais absolument à découvrir une autre version avant de lire ce dernier, et je me suis penchée vers celle de Jean Anouilh suite aux conseils d'une amie.

Médée, c'est l'histoire de cette femme qui aime Jason au point de faire du mal, de trahir son propre père et de tuer son frère pour lui. Mais, dix ans après, Jason va épouser la fille du roi de Corinthe, Créon. Médée, folle de rage, va semer la destruction autour d'elle...

C'est la première fois que je lis une pièce de théâtre, et c'est assez perturbant, mais ça reste plaisant. J'ai découvert le style de Jean Anouilh à travers la réécriture de ce texte, j'ai fait la connaissance de Médée, trop passionnée et trop entière pour ne pas s'auto-détruire. Cette héroïne est un personnage fascinant, que j'ai hâte de retrouver dans le livre de David Vann, que je lirais prochainement.

Je dois avouer que ça m'a donné envie de lire plus de théâtre, plus de classiques... J'ai tendance à ne pas me tourner vers ces genres qui sont pourtant très intéressants, cette lecture me l'aura prouvée.
Lien : http://anais-lemillefeuilles..

Ah Anouilh et la mythologie !!!!

J'ai bien aimé mais sans plus. J'ai trouvé ce livre un peu long même si d'habitude j'aime l'histoire de Médée.

Je suis complètement fan d'Antigone du même auteur ! J'adore l'étudier avec mes troisièmes ! Mais c'est la seule pièce que j'ai lu de ce dramaturge. J'ai donc voulu essayer celle-ci.

Comme dans le mythe, cette Médée refuse d'accepter la fuite et le bonheur offert par une vie nouvelle. Au contraire, elle choisit de semer le feu et de se venger, transformant ainsi sa douleur en une force destructrice. J'ai eu la sensation qu'Arnouilh prenait son parti et, alors que le mythe ne nous conte que l'histoire d'une horrible sorcière, le dramaturge nous montre l'humaine et la femme trahie et révoltée.

Le texte est d'une grande intensité, avec des dialogues incroyables qui explorent les thèmes universels de l'amour, de la trahison et de la vengeance.

C'est vraiment une tragédie incroyable !
Lien : https://www.babelio.com/livr..

Cette pièce de Jean Anouilh est la quatrième adaptation du mythe de Médée que je lis en quelques semaines, dans le cadre d'un cours de littérature comparée. C'est aussi l'interprétation du mythe qui m'a le moins plu jusque là : plus épurée, avec moins de personnages, cette pièce insiste sur la relation de couple brisé entre Jason et Médée, et la situation d'exilée de celle-ci. C'est intéressant en soi, mais je n'ai pas été totalement séduit. Peut-être aussi un peu de lassitude en lisant la même histoire plusieurs fois, même s'il y a toujours des interprétations différentes.